Chapitre 9

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Supermarché toute la journée.
Je scanne une plaquette de beurre avant de demander :

- Vous avez la carte ?

- Non.

- Ça fera 14,60€.

- D'accord.

L'homme sort de la monnaie de ses poches et la dépose dans ma main.
Je comptabilise puis lui rends la monnaie.

Il jette rapidement un coup d'oeil derrière moi ce qui me fait me retourner également. Personne à attendre dans la file. En même temps, il est 15h.

- Y a moyen que je prenne ton numéro ?

Je lui signifie un non de la tête.

- T'as un gars ?

- Non.

- Bah alors ? Passe le moi.

Je lui répond négativement encore une fois.

- Si t'as pas de gars, c'est quoi le problème ?

- Que je n'ai pas envie. Merci, bonne journée monsieur.

- Tu fais ta pute là. Tu prends les gens de haut alors que t'es caissière. Salope, dit il avant de partir.

Mon cœur bat plus vite, ma respiration s'emballe. Ses mots raisonnent dans ma tête.
Je ne dois pas avoir peur. C'est la pire chose d'être confrontée à la peur. Pourtant, j'ai peur.

Des larmes montent mais je les empêchent de couler. Personne ne mérite mes larmes.

- Bonjour, me dit une voix enjouée.

Je détourne les yeux et tombent sur une petite fille de 6-7 ans maximum accompagnée de sa mère. L'enfant a l'air toute joyeuse de passer en caisse et je comprends pourquoi lorsqu'elle me tend un paquet de bonbon. Sa joie me permet de me calmer un petit peu.

Je l'encaisse et elle est fière de me passer ses petites pièces jaunes. Je ne peux m'empêcher de lui sourire bien que mon humeur actuelle est plutôt penchée aux pleurs.

Ma fin de journée se passe sans d'autres imprévus. Je remets ma tenue de travail à ma supérieur avant de me dépêcher d'aller chercher Oana à l'accueil périscolaire.

Une fois arrivée, j'ouvre la porte et m'adresse à une dame.

- Bonsoir, je viens chercher Oana.

- Ah, vous êtes la maman ? Vous êtes bien jeune dit donc... me dit elle en souriant.

Je ne réponds pas à sa remarque et attends patiemment que ma soeur me soit rendue.

- Vous savez, c'est compliqué d'élever des enfants quand on est jeune comme vous. La maturité ne suit pas toujours.

- Où est Oana ? répondis je simplement.

- Elle arrive.

J'aperçois enfin ma soeur au bras d'un jeune homme d'une trentaine d'année. Lorsqu'elle me voit, elle court dans les bras et je profite d'un long câlin de sa part.

Elle récupère son manteau Hello Kitty avant de quitter son école maternelle.

- Ça va toujours l'accueil ? lui demandais je.

- Ouais ! Bastien il est vraiment archi méga supra sympa ! Il m'a même fait un dessin.

Elle sort de sa poche un dessin représentant Marie des Aristochats. Elle a l'air toute heureuse de ce dessin et me crie à quel point il est fabuleux.

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