Le Prince Déchu

Por DobbyBug

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L'effet papillon... Comment l'acceptation d'un simple job a pu engendrer autant de conséquences ? Tous droits... Más

PROLOGUE
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Épilogue
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8

Partie 2 : Declan : Chapitre 1

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Por DobbyBug

J'ai erré dans les couloirs toute la nuit comme un fantôme. Je ne pense pas pouvoir trouver le sommeil. À vrai dire, je n'ai même pas essayé. Je regarde le téléphone que Allis m'a remis ce midi tout en soupirant. Comment a-t-elle pu faire ça ? J'essaie de lui trouver des excuses mais je n'y arrive pas. Mon cœur est trop blessé pour ça.

Je regarde ma montre et constate avec horreur qu'il est à présent trois heures cinquante trois.

Êtes-vous heureux ?

Ces mots avaient l'air d'être si innocent. J'ai pensé bêtement qu'elle s'intéressait réellement à moi. J'ai été très naïf. J'ai quand même fini par rejoindre ma chambre pour m'allonger espérant pouvoir dormir un peu mais sans surprise, je n'y suis pas parvenu. A la place j'ai pensé à la première fois où j'ai rencontré Allis.

« _ Tu es vraiment beau dans ce smoking ! s'émerveille ma mère alors que je lève les yeux au ciel car je sais ce qui va suivre.

Je la connais tellement par cœur que quand je vois qu'elle ouvre de nouveau la bouche je récite d'une voix aigüe avec elle :

_ Si avec ça tu ne trouves pas une femme.

Elle me frappe doucement l'épaule mais son sourire ne fait que s'agrandir. Je la prends dans mes bras avant de lui déposer un baiser sur le front. Je me change ensuite rapidement laissant ma mère finir de préparer ma valise avant de lui glisser à l'oreille.

_ Ça viendra quand ça viendra maman, je la rassure.

Je finis par rejoindre Albert qui m'attend déjà dans la voiture et à peine la portière claquée, il démarre en trombe car je sais que je suis en retard. Il me dépose à la gare où je cours de partout pour ne pas louper mon train. Une fois installé, je lâche un petit soupire et je m'enfonce dans mon siège tout en regardant par la fenêtre pour voir les passagers se presser dans les différents wagons. Ça fait longtemps que je n'ai pas pris le train. Une éternité je crois. D'habitude je préfère l'avion mais j'essaie de réduire mon impact carbone et comme je me rends à Paris il n'y a pas de nécessité à y aller en avion. Le train fera très bien l'affaire !

Six heures de route avant d'arriver à destination. C'est passé rapidement à mon goût. J'avais ramené avec moi mon ordinateur portable pour m'occuper un peu l'esprit. Très sincèrement, j'ai beaucoup hésité à me rendre à ce gala. Généralement se sont des gens riches qui veulent se faire bien voir des autres en donnant un semblant de quelque chose s'assurant que les photographes et caméras sont bien présents pour immortaliser leur charité ô combien généreuse. Je n'ai jamais donné à ce type d'événement car je préfère le faire quand personne ne me regarde. Si je donne c'est pour aider la personne et non pour me faire bien voir de tout le monde. Ce n'est pas le cas des personnes présentes dans les galas généralement.

Lorsque le train finit par s'arrêter, j'enfile ma paire de lunettes de soleil avant de prendre le manche de ma petite valise et de commencer à slalomer entre les voyageurs. J'apprécie beaucoup la France pour sa gastronomie et son patrimoine historique mais aussi parce qu'ici très peu de personne me connaît. Les français ne sont pas coutumiers des princes des différents pays -sauf la célèbre famille princière d'Angleterre évidemment- et à part de rare fois où on me demande une photo, je suis plutôt tranquille ici.

Depuis la gare, je décide de ne pas prendre de taxi mais de m'engouffrer dans le premier métro que je trouve -toujours dans un soucis d'écologie mais aussi économique. Après avoir fait trois changements, je finis par arriver dans la rue de mon hôtel. J'ai pris l'un des moins chers mais déjà chers tout de même. Enfin... Je n'aime pas dire de quelque chose qu'elle est chère car ce n'est pas approprié. C'est soit un objet est dans notre budget soit il ne l'est pas et le prix de cet hôtel peut être justifié par son emplacement. Je rentre et me présente à l'accueil où on me demande une pièce d'identité pour confirmer ma réservation et je vois que la dame derrière le comptoir ouvre ses yeux en grands.

_ Excusez-moi votre majesté je ne vous avez pas reconnu.

Je soupire discrètement me demandant pourquoi il est nécessaire que la mention de prince soit affiché sur ma carte d'identité avant de lui offrir un petit sourire.

_ Il n'y a aucun mal, je lui réponds.

_ Votre altesse si vous le souhaitez je peux vous proposer un de nos hôtels partenaire à votre hauteur. Ici nous ne serons pas équipés pour vous recevoir.

Elle est devenue tout rouge et je me retiens de lâcher un second soupire.

_ Vous ne possédez pas de lit ? je demande surpris.

_ Si bien sûr ! s'exclame-t-elle.

_ Alors cet hôtel est tout à fait équipé pour me recevoir.

Elle acquiesce timidement de la tête avant de me tendre la carte accompagnée de la clef de ma chambre. J'ai pris alors mes affaires avant d'entrer dans l'ascenseur et d'appuyer sur le bouton du troisième étage. Je lâche le soupir que j'ai retenu tout à l'heure avant de secouer la tête. Les clichés ont la vie dur...

Mes parents m'ont toujours appris à ne pas dilapider l'argent des monégasques. Nous ne sommes pas riches. Nous sommes dépendant de notre peuple et leur bien être passera toujours après le notre. C'est ça le plus compliqué quand on est prince. Je n'ai pas à proprement parler de salaire et j'ai l'impression de profiter des gens. D'où le fait d'agir toujours au plus juste. Personnellement, prendre une chambre à deux mille euros la nuit ne me parait pas du tout juste. C'est pourquoi j'ai cherché l'hôtel le moins cher même si ce dernier se trouve un peu loin du lieu où se tient le gala. Marcher n'a jamais fait de mal à personne.

Je m'allonge sur mon lit avant d'envoyer un message à ma mère pour la prévenir que je suis bien arrivé. J'ai vraiment une flemme considérable pour demain soir mais comme je me suis déjà engagé, je ne peux pas faire machine arrière.

Le lendemain, j'ai profité du calme matinal pour faire une petite marche avant de rentrer me doucher, commander à manger et regarder la télévision sans vraiment la voir. Parfois -souvent- je me sens seul. J'ai Hakim un frère de cœur mais sinon je n'ai pas d'ami et je n'ai jamais été en couple. Je me suis toujours isolé car c'est très compliqué d'être sûr que la personne n'est pas avec nous par intérêt. Quand on a le statut de prince, on ne peut qu'être méfiant. C'est ce qui est le plus regrettable. C'est ce qui me rend triste. Je ne sais pas si un jour je me mettrai en couple. À quoi bon ? Comment savoir si cette femme en question ne sera pas avec moi juste pour la couronne ? Je soupire avant de me lever du lit pour commencer à me préparer. J'enfile le costume que ma mère a pris soin de choisir avant de sourire en constatant qu'elle a mis dans ma valise une boîte des chocolats que je préfère.

Je n'ai pas honte de dire qu'à vingt huit ans je laisse encore ma mère le soin de préparer ma valise. Je la prépare seulement quand elle est en déplacement avec mon père mais quand elle est présente elle tient à le faire. C'est sa façon à elle de se sentir encore une mère. De toute façon, quelque soit mon âge, même à quatre vingt dix ans je resterai toujours son enfant. Ça ne changera jamais.

En sortant de l'hôtel, je pousse un long soupire quand je vois une voiture avec un chauffeur qui tient une pancarte portant mon nom m'attendre. Je leur avait pourtant dit que je ne voulais pas de ça. Pourquoi ne m'écoutent-ils pas ? Je souris tout de même au chauffeur car lui n'a rien demandé avant d'entrer dans la voiture. Le trajet a été express et je me retiens de soupirer en voyant la horde de photographes et caméras attendant le long de l'entrée.

J'ai déjà envie de faire demi-tour.

En sortant de la voiture, j'affiche mon sourire de circonstance tout en répondant poliment aux différentes questions des journalistes. J'évite celles où on me demande à quand une princesse et essaie d'accorder mon temps aux personnes qui ont de véritables questions avant de finir par entrer dans l'immense bâtiment. Je m'étonne d'y voir déjà du monde un verre de champagne à la main formant de petits groupes de cinq. Je me dirige vers le bar pour demander un verre d'eau et lève les yeux au ciel lorsqu'une voix stridente m'interpelle. Je ne montre rien lorsque je le tourne vers Morgane et lui offre mon fameux sourire de circonstance.

_ Ça fait un moment que l'on ne t'a pas vu ! Richard me demande très souvent de tes nouvelles ! Tu te caches dans ton château ?

_ J'ai été très occupé ces derniers temps, je mens avant de commencer à parler avec elle de choses mondaines et sans importance.

Les invités arrivent au compte goutte et j'ai fini par réussir à me débarrasser de Morgane pour m'isoler un peu. Morgane, Richard et Édouard, étions de très bons amis. Je me suis éloignés d'eux car tout ce qui les intéresse c'est la fête et dépenser l'argent du contribuable sans se soucier de la valeurs de la vie. Nos intérêts n'étaient plus les mêmes c'est donc naturellement que nos chemins ont pris des chemins différents.

Je balaie des yeux la pièce et mon regard s'arrête sur une jeune femme, toute menu -bon sang mais donnez-lui à manger !- et qui est vêtu d'un, jogging ? Elle est vraiment venue en jogging ? Mais qui fait ça à un gala avec des gens aussi importants ? Vu sa taille j'aurai pensé qu'elle serait mannequin mais au vu de comment elle est habillée j'en déduis que je me suis trompé. Les mannequins pour ce genre d'événement en profite pour porter des robes de créateurs. Ce sont des femmes passionnées de mode et qui n'oseraient pas venir habiller comme ça. En la regardant de plus près, elle a l'air de bien s'ennuyer et n'affiche aucune émotion.

Elle m'a intrigué et je l'ai observé à la dérobé pendant toute la soirée. Ses réactions m'ont fait mourir de rire et j'ai été très étonné de la quantité de nourriture qu'elle a engloutit ce qui m'a fait encore plus rire. L'amie blonde qui l'accompagne m'a repéré à plusieurs reprises mais je m'en fiche. Grâce à cette fille que je ne connais même pas et que je n'ose pas approcher, je passe l'une de mes meilleurs soirées. Je dois allez la voir. Je dois la connaître. J'ai donc décidé de me rendre aux toilettes pour me rafraîchir le visage et quand je sortirais, j'irai la voir et je ne la lâcherai pas tant qu'elle ne m'aura pas donné son numéro ! Sauf qu'en sortant des toilettes, j'ai beau la chercher du regard, je ne la vois nulle part.

Elle est partie. »

La semaine est passée à une lenteur désespérante. Allis me manque. Ses mimiques, son rire, son franc parler, nos discussions... Tout me manque. Mais je n'arrive pas à aller au-delà du fait qu'elle s'est inscrite pour un job. Elle a joué avec moi. Je garde toujours le téléphone que je lui avais donné et qui est assez ancien car il ne fait qu'appel et sms en espérant bêtement qu'elle m'appelle pour se battre pour nous. Mais non. C'est silence radio. Pourtant elle m'a avoué ses sentiments juste avant de partir alors pourquoi ne pas avoir insisté ?

Le téléphone vibre sur la table et instinctivement je réponds sans regarder le correspondant.

_ Allo ?

_ Heu... Allo ? Ce n'est pas le téléphone d'Allis ? demande une voix féminine au bout du fil.

_ C'était, je la corrige.

_ Comment ça c'était ? Qui est au téléphone ?

_ Le prince de Monaco, je déclare. Et vous, qui êtes vous ?

_ Stacy, la meilleure amie d'Allis, répond-elle après un petit silence. Allis est à côté de vous ?

_ Non je n'ai pas retenu Allis donc elle est rentrée chez elle.

_ Vous ne l'avez pas choisi, répète-t-elle alors que je suis un peu surpris de l'aisance avec laquelle elle me parle.

D'habitude, à partir du moment où mon interlocuteur connaît mon statut ça devient compliqué de poursuivre la conversation. Ça me fait plaisir lorsque je constate qu'il y a encore des gens qui ne font pas de dissociation comme elle.

_ C'est bizarre lors du gala vous avez eu l'air de l'apprécier. Ce n'est plus le cas ?

_ Lors du gala..., je murmure.

_ Oui j'étais là. Je vous ai vu l'observer et quand vous avez lancé la sélection j'ai pensé bêtement que c'était pour la retrouver. C'est bien pour ça que je l'ai poussée de manière pas très orthodoxe à s'inscrire.

_ Il n'y avait pas vraiment de job ? je m'exclame.

_ Non. C'était la seule manière de la persuader à y aller. Elle pensait que ça ne pouvait être qu'un psychopathe pour faire ce type de choses tordues, elle marque une pause avant d'ajouter, peut-être qu'elle n'a pas tord.

Je soupire me demandant pourquoi je continue cette conversation qui n'a ni queue ni tête. Je décide donc d'y mettre fin.

_ Allis est partie de la sélection il y a une semaine donc elle n'est plus là, je déclare le ton ferme.

_ Mais elle n'est pas là non plus ! s'énerve-t-elle. Sa famille et moi n'avons pas de nouvelles depuis une semaine justement ! On pensait que la sélection lui prenait du temps mais si vous me dites qu'elle n'est plus là-bas alors où est-elle ?

Je fronce les sourcils avant d'appeler Hakim le garde en qui j'ai le plus confiance et accessoirement mon frère et je lui demande de me chercher Claudia car elle est la dernière personne qui a vu Allis.

_ Êtes-vous sûre qu'elle n'est pas arrivée ? je demande la voix inquiète.

_ Oui sûre ! répond-elle encore plus inquiète que moi.

Lorsque Claudia arrive mon rythme cardiaque augmente car j'ai l'impression qu'elle ne va pas m'annoncer de bonnes nouvelles.

_ Lors du départ d'Allis je vous ai demandé de l'accompagner jusqu'à l'aéroport vous vous en souvenez ?

_ Oui mais Logan m'a indiqué que finalement vous avez demandé à ce que se soit lui qui l'accompagne donc du coup je l'ai laissé avec elle.

_ Logan ? je demande en m'étranglant sur son prénom.

_ C'est un garde qui a été engagé pour la sélection, annonce Hakim. Il a posé sa démission avant la fin de son CDD mais en y repensant, il a démissionné en même temps que le départ de mademoiselle Allis.

_ Bon sang ! s'insurge la voix féminine à l'autre bout du fil en écho avec mes pensées. J'arrive tout de suite ! Il est arrivé quelque chose de grave !

Allis. Mais où es-tu ?

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