Sans repères ! J'ai peur que mon enfant n'ait pas de repères surtout que l'heure approche. Au début, j'avais peur qu'il n'ait pas de père sur qui compter. J'avais peur qu'il n'ait pas d'épaules sur qui pleurer une perte. Aujourd'hui je suis soulagée de savoir qu'il sera entre de bonnes mains, qu'il manquera jamais d'amour. Je peux même dire qu'il en recevra en excès.
28 Décembre 2015
- Me taire pourquoi ? Je me suis assez tue. Je me suis tue quand les gens parlaient en mal sur moi, quand ta famille parlait en mal sur moi, quand toi, tu m'ignorais, tu n'étais plus présent dans ma vie et par dessus tout tu as ramené une autre femme, tout ça sans que je ne sois au courant. Tu veux que je me taise pourquoi ? Pour que je vous laisse me rabaisser, m'humilier, me torturer ? Non, plus jamais ! De toute façon, plus rien ne me retient ici et désormais ce sera la guerre entre chacun de vous et moi.
Tous me regardaient comme s'ils étaient étonnés. Je ne pus m'empêcher de rire face à leur réaction.
- Pourquoi vous me regardez comme ça ? Vous croyez quoi ? Que j'avais perdu ma langue ? Je l'ai retrouvé voyez-vous ! Et vous savez quoi, je ne veux plus avoir à faire à chacun de vous. Une seule et une unique chose me retient encore dans cette maison. Je ne permettrai plus personne de me faire du mal même toi Sokhna.
- Assiyãh, je t'ai dit de te taire.
- Écoute-moi bien, tu [...] commence Sokhna
A peine qu'elle ait commencé à parler, je la coupe.
- Toi Écoute-moi bien ! Depuis que je suis là, c'est vous qui parlez et moi qui écoute. Maintenant c'est à mon tour de parler et vous vous allez bien m'écouter. Mamadou toi, tu n'as rien compris. Tu me dis de me taire ? Détrompe-toi ! Tu n'as aucun ordre à me donner. Tes ordres, donnes-les à ta femme. Celle que tu as ramené ici sans savoir d'où elle vient. Rien ne nous relie à part un bout de papier. Tu croyais quoi Mamadou ? Tu croyais qu'après ce coup de lâche j'allais continuer à me taire ? Tu te trompes. Et toi Sokhna, quand tu me vois, s'il te plaît ne me calcule pas. Sur ce, si vous avez des remarques à me faire, vous pouvez les faire devant moi. De toute façon, je n'en tiendrai pas compte mais je vais bien m'assurer de remettre chacun d'entre vous à sa place.
Je vois Maty qui rit dans son coin, elle est devenue bizarre mais bon, c'est son dos. Mamadou me regardait avec rage, ainsi que sa mère. Elle voulait répondre mais je suis prise de nausée donc je n'ai pas pu rester pour l'écouter.
Je me sentais en quelque sorte soulagée, soulagée d'avoir tenu tête pour une fois dans ma vie à celui qui me sert de mari et celle qui lui sert de mère.
Ce serait mentir si je dis que j'ai pris du plaisir à parler comme ça à Mamadou. Ça m'a fait du mal de lui avoir tenu tête. J'ai un être qui vit en moi qui est aussi sien mais je ne sais pas si je pourrai le lui dire. J'ai peur que mon enfant paie pour des choses que ni lui, ni sa mère n'ont commis. Une chose est sûre, je le défendrai contre le monde entier, tous sans exception. Mon fils sera un prince, et si c'est une fille, elle sera une princesse, une femme de pouvoir, une reine. Personne ne touchera à mon enfant, personne ne lui fera du mal.
[...]
J'étais allongé sur mon lit quand Mamadou pénètre dans la chambre.
Il était paniqué, pas en colère mais paniqué. Il vient s'asseoir sur le lit, je n'avais rien compris.
- Habille-toi Assiyãh, on va chez tes parents.
Quoi ?
- Pourquoi ?
- Je te le dirai dans la voiture mais dépêche-toi.
Il sort sans me lancer un regard. Je me demande ce qui le rend si calme alors qu'il devrait s'énerver. Pourquoi il veut qu'on aille chez mes parents ? Il veut me répudier c'est ça ? Il veut que je rentre chez mes parents ? Peu importe ! Je pense que ce serait mieux pour mon enfant et pour moi. Je n'aurais plus de stress.
Je mets une robe longue avec un foulard. Il faut bien que je commence à bien couvrir mon corps. Je prends un sac à main, mon téléphone et tout ce dont j'aurais besoin. Je sors de cette maison qui semble vide. Sokhna et sa fille sont rentrée et Halima est sûrement dans sa chambre. Je monte dans la voiture. Mamadou est toujours aussi calme. L'atmosphère était lourd, il était silencieux pendant que moi ma tête était remplie de questions.
- Alors tu te décides à me dire qu'on va faire chez mes parents ?
Il me regarde un instant et continua à regarder la route.
- Je ne sais pas comment te le dire en fait. C'est Alpha qui m'a appelé.
Ah ! Alpha l'a sûrement appelé pour lui demander de me ramener à la maison s'il est incapable de s'occuper de sa femme. Je connais mon frère, il veut me protéger de tout.
- Il a dit ?
- En fait, ils ont retrouvé Malik mort dans sa chambre.
Mon cerveau était déconnecté. Les seuls mots qu'il avait capté dans sa phrase était Malik et mort. Je ne sais pas ce que je ressens à cet instant précis, je ne sais pas.
Une envie de pleurer me vient mais c'est comme si mon corps n'avait plus d'eau salée. Aucune goutte ne voulait sortir. Je voulais hurlait mais on dirait que j'avais perdu ma voix. Ma gorges se nouait. Mon coeur hurlait en silence. Mon jumeau*, mon frère, l'homme avec qui je me sens réellement moi. Cette jeune personne si mature qui m'a beaucoup aidé dans ma vie.
Non ce n'est pas vraie. Alpha s'est trompé. Malik dort, il n'est pas mort. Ou peut-être il s'est juste évanouie. Ou encore c'est Mamadou qui s'est trompé. Malik n'est pas parti. Il ne peut pas me laisser.
- Assiyãh, ça va ? Je ne savais pas comment te le dire. Je sais ce qu'il représente pour toi, c'est dur mais c'est la vie. À chacun son heure. À Allah, nous appartenons, et à Lui nous retournerons. Aujourd'hui c'est lui, demain ce sera moi ou toi.
Je n'arrivais pas à l'écouter. J'aurais aimé le voir une dernière fois, le prendre dans mes bras une dernière fois, le taquiner une dernière fois. J'aurai aimé avoir un dernier souvenir avec lui, un dernier instant avec lui, un dernier mot avec lui. J'aurai juste aimé être présente, à ses côtés quand il a rendu l'âme. Pouvoir l'apaiser, lui dire de ne pas s'inquiéter, lui dire que désormais, tout ira bien. J'aurai aimé lui dire qu'il allait devenir tonton. J'aurai aimé qu'il connaisse mon enfant. Qu'il me voit dans une robe de grossesse, qu'il me dise que mon enfant sera le plus beau. C'est fini ! J'ai perdu un frère, un ami, une âme sœur, j'ai perdu mon Malik.
Nous étions arrivés à la maison. Il y'a déjà plein de monde. Mamadou m'aide à descendre de la voiture vu que mon corps n'émettait aucun signal. J'attendais les gens dire "Allah y rahmo". Je réalisais petit à petit ce qui se passait réellement. On a tous perdu un être cher.
Je vois mes parents en larmes au salon et Nafi criait, pleurait. C'est à cet instant qu'une larme décida de couler, puis une deuxième, une troisième et c'est parti pour une vague. Je tombais à terre. Alpha et Mamadou essayait de me relever mais en vain. J'étais au plus mal. Je n'avais jamais ressenti quelque chose comme celle-ci. Je redevenai la Assiyãh faible. J'étais remplie de douleur que je voulais évacuer, je criais. Je tapais le sol.
Mamadou se met à terre aussi, il me chuchotait de rester forte, que Malik n'aurait pas aimer me voir ainsi. J'étais au plus bas. Je suis une femme condamnée à la souffrance. Pourquoi lui ? Pourquoi c'est lui qui est parti et pas moi ? Pourquoi pas un autre mais lui ? Pourquoi Mon Dieu ? Pourquoi m'avoir arraché un frère ? Pourquoi me priver de l'amour d'un cousin ? Pourquoi lui avoir arraché la vie ?
Nafi venait vers moi en larmes.
- Allah l'a repris ! Allah a repris mon frère Assiyãh. Allah l'a emmené.
Je pleurais de plus belle. Je continuais à taper sur le sol.
Nafi me prend dans ses bras mais je la repousse. Je sentais tout mon corps se battre.
- Mamadou, calme la ! Ce n'est pas bien pour elle.
Ma mère essayait de me calmer, personne ne pouvait. Même elle, elle allait mal alors pourquoi ne pas me laisser ?
- Mamadou calme ta femme. Ce n'est pas bien pour son enfant.
Ma mère venait de le dire à Mamadou. Je touchais mon ventre. Je pleurais, je pleurais.
- Quoi ? S'étonna Mamadou.
- Assiyãh est enceinte.
Si comme si j'étais muette. Mamadou venait me relever. Il sèche mes larmes. A peine que son regard se pose sur moi, il commençait à pleurer lui aussi.
- Assiyãh tu es...tu...tu...attends un enfant de moi ? Je vais, on va être parents ?
*Malik et Assiyãh ne sont pas vraiment jumeaux. Ils ont une très grande complicité voilà pourquoi ils disent qu'ils sont jumeaux. Ils ont les mêmes caractères et comportements. Voilà, je voulais vous éclairer parce qu'on m'a posé la question.
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As salamou aleykum mes lapinous. Comment allez-vous ?
Voilà, le chapitre est là. Il est plus long que d'habitude donc je pense que vous n'allais pas me dire que c'est court.
Et merci pour @blvck_heart qui a pensé à me nominer sur les oscars de wattpad de @LaHaineDansLeSang je ne m'y attendais pas et ça me fait plaisir.
Bref, j'attends les réactions sur cette partie. Et j'espère qu'elle vous a plu.
Une dernière chose, merci d'être de plus en plus nombreux à me lire. Ça fait plaisir. On a bientôt atteint les 2k de votes. Vous êtes les meilleures😘😘
Bonne soirée à toutes💕