« 𝙾𝚗 𝚗𝚎 𝚙𝚎𝚞𝚝 𝚟𝚘𝚒𝚛 𝚕𝚊 𝚕𝚞𝚖𝚒𝚎̀𝚛𝚎 𝚜𝚊𝚗𝚜 𝚕'𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎, 𝚘𝚗 𝚗𝚎 𝚙𝚎𝚞𝚝 𝚙𝚎𝚛𝚌𝚎𝚟𝚘𝚒𝚛 𝚕𝚎 𝚜𝚒𝚕𝚎𝚗𝚌𝚎 𝚜𝚊𝚗𝚜 𝚕𝚎 𝚋𝚛𝚞𝚒𝚝, 𝚘𝚗 𝚗𝚎 𝚙𝚎𝚞𝚝 𝚊𝚝𝚝𝚎𝚒𝚗𝚍𝚛𝚎 𝚕𝚊 𝚜𝚊𝚐𝚎𝚜𝚜𝚎 𝚜𝚊𝚗𝚜 𝚕𝚊 𝚏𝚘𝚕𝚒𝚎. »
ᶜᵃʳˡ ᴶᵘᶰᵍ
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Taehyung déposa ses lèvres sur celles de Jungkook dans un soupir tandis que celui lui jetait un regard surpris. Mais un sourire les étira ensuite, fourrant sa main dans ses cheveux, et l'ainé l'observa silencieusement, l'esprit étrangement apaisé. La bouche de Jungkook s'approcha de nouveau, rencontrant celle d'en face et Taehyung ferma les yeux pour apprécier cette sensation tandis que le garçon se reculait déjà.
Au milieu de son lit, dans la pénombre, les deux garçons se regardèrent longuement, s'effleurant doucement, comme s'ils n'osaient pas se toucher trop franchement par peur que tout ce qui était en train de se passer se brise pour se révéler n'être qu'un rêve. Mais Taehyung caressa la joue du plus jeune de son doigt, d'une douceur qu'il n'avait que rarement eu et Jungkook analysa chacun de ses traits de ses grands yeux clairs.
- Ca m'avait manqué, souffla Taehyung, scrutant avec attention chaque détail du visage prêt du sien, dessinant précautionneusement ses sourcils et sa mâchoire.
- Moi aussi, murmura Jungkook, battant des cils dans une expression peinée. Tu m'as manqué, souffla-t-il et il avala difficilement sa salive sous les yeux attentifs de Taehyung.
Ce dernier se pinça discrètement les lèvres, jouant avec des mèches du garçon et Jungkook poussa un léger soupir en venant fourrer ses doigts dans sa nuque. Taehyung lui lança un regard surpris alors qu'une décharge semblait avoir parcouru son corps et Jungkook étira un petit sourire qui fit vibrer son cœur.
Doucement, il sentit les pupilles du plus jeune se bloquer sur ses lèvres et il s'approcha en réponse tandis que les doigts dans sa nuque se resserraient. Leurs bouches se rencontrèrent une nouvelle fois mais plus franchement, dans une explosion de couleurs qui fit trembler les murs de la chambre, ou ceux dans leurs corps et Taehyung fronça les sourcils en l'embrassant plus fort, affamé du gout de ses lèvres.
Leur baiser s'intensifia alors sous les coups de son cœur, leurs bouches s'entremêlant et leurs langues se rencontrant dans une sensation de soulagement et luxure. Parmi toutes les bouches qu'il avait embrassé ces dernières années, il n'en avait trouvé aucune qui lui faisait ressentir ce qui venait de traverser son corps à cet instant.
Elles avaient toutes semblaient fades et sans gout, si ce n'étaient écœurantes. Mais les lèvres de Jungkook faisaient presque perler des larmes aux coins de ses yeux tant il les savourait, tant il les appréciait, tant elles lui avaient manqué.
A cette pensée, il appuya plus significativement son baiser dans un souffle, leurs langues dansant désespérément, leurs lèvres se dévorant avec appétit et le plus jeune s'approcha, l'effleurant de ses doigts alors que sa main s'était fourrée dans ses cheveux, les tirant un peu.
S'accrochant plus durement dans un tremblement, ils se séparèrent pour se regarder, les pupilles brulantes. Jungkook le fixa de la même façon qu'il l'observait, une lueur frémissante dans l'œil, la respiration lourde, le corps tremblant et dans un souffle à travers leurs regards affamés, ils se rejoignirent de nouveau, s'accrochant plus fort encore.
Les doigts de Jungkook attrapèrent ses cheveux et il agrippa ses épaules au milieu de leurs baisers fiévreux, se touchant désespérément. La respiration affolée, brulant d'envie, ils ne tardèrent pas à retirer le tee-shirt de l'autre pour mieux se toucher et un frisson parcouru le corps de Taehyung quand les doigts du brun caressèrent sa taille.
Poussant un souffle à travers ses lèvres vibrantes, il vint les fourrer dans le cou du garçon, l'embrassant, le léchant avec appétit et Jungkook poussa un gémissement incontrôlé quand il mordilla son oreille. Mais, un rictus se bloquant dans sa commissure, il continua, glissant jusqu'à son bouton de chaire qu'il lécha sous les plaintes d'impatience du plus jeune.
Pourquoi n'avaient-ils aucune envie de se contrôler et d'attendre à ce moment-là ? Peut-être avaient-ils attendus trop longtemps.
Jungkook accrocha ses mains à ses épaules nues, ses doigts s'enfonçant dans sa peau quand Taehyung embrassa son cou, le humant, le dévorant de ses lèvres affamées sous la respiration agitée du garçon entre ses bras. Le brun finit par faire rencontrer leurs deux torses dans un claquement, le chevauchant et l'ainé ne parvint pas à retenir un gémissement quand il fit rencontrer leurs deux bassins.
Le plus jeune s'y frotta et il l'embrassa plus impatiemment, ses mains accrochant son dos musclé, y glissant jusqu'à sa chute de rein alors qu'il avait reproduit sa danse, faisant frotter leurs deux anatomies à travers leurs calçons. Les pensées en vrac, le corps électrisé, Taehyung passa ses mains sous l'élastique du boxer, attrapant plus significativement ses fesses sous le gémissement du garçon qui venait de faire entrechoquer leurs deux organes.
- Jungkook, souffla-t-il finalement alors que le garçon n'arrêtait pas ses mouvements, lui faisant perdre complètement le contrôle. J'ai vraiment envie de toi, gémit-t-il avant d'embrasser son cou, les sourcils froncés de frustration et impatience sous les coups de reins du brun.
- Moi aussi, se lamenta-t-il dans une respiration lourde, j'en ai vraiment envie, geignit-il, la bosse dans son caleçon devenant trop dure, frustrante.
Essoufflé, Taehyung poussa un gémissement contre son oreille et il sentit le garçon frissonner alors qu'il le laissait tomber contre le matelas, prenant ses derniers mots comme un feu vert. Le garçon le fixa, les lèvres rouges et vibrantes, ses grands yeux vitreux et impatients, la respiration lourde, ses mèches sombres ébouriffées sur le drap blanc et même au milieu de son impatience, Taehyung s'immobilisa un instant pour le contempler, battant des cils en se faisant la réflexion qu'il était magnifique.
Et à ce moment, ça lui brula les lèvres en le voyant le fixer de ses pupilles vibrantes, allongé sous lui, attendant qu'il revienne contre lui, ça le démangea jusqu'à ses yeux vitreux, alors il ne le retint pas, comme le reste.
- Je t'aime, lâcha-t-il, à fleur de peau, les lèvres et les iris vibrantes et le garçon cligna des yeux, l'air surpris au milieu de son envie.
Mais Taehyung ne lui laissa pas le temps de réagir, de répondre, de plus le regarder d'un œil stupéfait et il retourna se fourrer dans son cou, faisant de nouveau rencontrer leurs bassins sous le gémissement immédiat du plus jeune. Il l'embrassa, le lécha, le toucha, le déshabilla, le cajola comme jamais. Et ce soir-là, au milieu de leurs gémissements, leurs cris de plaisir, leurs tremblements et leur orgasme, ils se retrouvèrent.
Ils se rejoignirent définitivement.
φφφ
Huit ans plus tard.
- « Quel est le sens de la vie ? » « Qu'est-ce que la vie ? » Ces questions sont souvent celles utilisées pour moquer la philosophie, comme si cette discipline ne pouvait être résumée qu'à deux simples interrogations vagues et abstraites. En réalité, je ne me suis jamais posée ces questions-là. Mon intérêt pour la philosophie n'est pas nait du désir de savoir où la vie me menait ou si elle répondait à un schéma prédéfini, j'ai toujours pensé que ce n'était pas le cas.
Bien que j'aie pu lire avec attention des travaux sur le déterminisme, je n'ai jamais cessé de considérer que l'homme était maitre de sa destinée. Je me suis bien plus interrogée sur ma personne, à me questionner sur ma connaissance de moi-même ou sur mon désir d'être cette personne.
J'ai alors longtemps eu l'impression d'écrire pour ne rien dire, de formuler des mots vides, de me répéter, de ne rien apporter de nouveau à ce monde. Mais, finalement, est-ce vraiment important ? Ce sont mes mots, mes pensées, elles sont nouvelles en ce sens que je suis unique. Pourquoi devrais-je donc me soucier de la grandeur de mes mots ? S'ils le sont pour moi, n'est-ce pas le principal ?
J'ai souvent eu la sensation de passer ma vie à retrouver les mêmes odeurs, à chercher les mêmes paysages dans des pays différents, entendre les mêmes paroles dans des chansons distinctes, trouver des souvenirs dans des lieux inconnus, répéter les mêmes erreurs et regretter certaines actions. Parce que je me suis souvent accroché à ce que je connaissais, me reposant sur ce confort et le blâmant aussi.
Mais comme j'en ai toujours eu la conviction, la vie ne ressemble pas tellement à un cycle et l'histoire à une répétition, les personnes ne correspondent pas à un schéma et la vie ne suit pas un plan prédéfini.
Un jour on comprend avec effroi que les mauvaises nouvelles, les imprévus, les horreurs et les tragédies surgissent sans prévenir et que peu emporte à quel point vous tenterez de retourner à qui vous étiez, vous n'y arriverez pas.
Parce qu'à chaque jour qui passe, vous êtes quelqu'un de différent, vous avez grandi, même si vous avez l'impression d'avoir reculé. On ne peut pas reculer dans la vie, on peut emprunter un chemin différent mais jamais revenir en arrière.
Le jour où j'ai accepté cette fatalité, j'ai soigné mes blessures, apaisé mes peurs, rencontré mes démons et leur ai serré la main, en comprenant qu'ils ne partiraient peut-être pas, comme le manque et l'attente de quelqu'un qui ne reviendra jamais.
Jung disait qu'il ne fallait pas chercher la perfection mais la totalité. Acceptez votre côté sombre, explorez-le, pleurez, criez, tombez mais relevez-vous, complets. Le temps ne soigne pas tout mais il apaise sûrement. On ne peut pas le forcer, on ne peut pas le retourner, l'accélérer ou le blâmer, on peut qu'attendre, respirer, profiter de ce qu'on reçoit, ici, maintenant.
L'instant présent ne reviendra jamais, ne se saisit pas, peut-être n'existe-t-il même pas, mais vous pouvez toujours tenter de prétendre que c'est le cas. En vivant pleinement.
Taehyung poussa un soupir, essoufflé en envisageant l'amphithéâtre plein devant lui, parcourant les différents visages présents. Un sourire étira ses lèvres quand il posa ses yeux sur SeokJin, venu pour sa première conférence aujourd'hui.
Le patron d'Hibam était devenu le propriétaire de l'une des plus grandes chaines de restauration de la Corée du Sud, surpassant son concourant principal haut la main alors que Bokyun avait finalement payé pour ses crimes. Prison à vie pour meurtre dissimulé et son père était décédé après n'avoir eu que ses yeux pour pleurer son entreprise. SeokJin avait réussi, définitivement, il avait pris sa revanche après un parcours semé d'embuches.
Ses yeux se posèrent ensuite sur Namjoon à ses côtés, habillé d'un costard et d'un sourire fier. Namjoon avait arrêté les études il y a presque une décennie pour travailler avec son patron, persuadé de sa victoire et surtout déterminé à l'aider à réaliser son rêve.
Ils avaient réussi, tous les deux et s'était mis en couple il y a deux ans. Après de longues années à lui courir après, Namjoon était finalement arrivé à faire comprendre à son ainé que leur écart d'âge n'était pas une barrière et que cette fille que SeokJin avait adorait pendant longtemps ne le méritait pas.
Ou plutôt, SeokJin avait réalisé que Namjoon était resté à ses côtés toutes ses années, avait arrêté ses études pour le soutenir et avait tout risquer pour lui. Au fond, Taehyung le trouvait un peu effrayant, il n'avait pas fait les choses à moitié et son obsession s'était presque transformé en suicide. Namjoon avait réellement été désespéré, fou de SeokJin et s'était pratiquement sacrifié, comme il n'avait jamais vu ça.
Un rictus se coinça dans sa commissure quand il remarqua Hwayoung aux côtés de son frère qui lui fit un signe de la main. La jeune femme s'était dirigée vers une école d'hôtellerie et s'en était sortie avec brio, alors elle travaillait dorénavant pour de plus ou moins grands hôtels. Elle aussi, avait réussi et il n'en avait jamais douté.
- Alors, n'ayez pas peur d'ouvrir la porte arrière, de vous enfuir, d'abandonner, de partir loin ou de tomber, tout ira bien à la fin, sourit-il en observant le reste des rangées.
Ses pupilles rencontrèrent celles de Jungkook devant, qui lui adressa un sourire réconfortant. Ils vivaient ensemble depuis presque neuve ans maintenant et il avait un peu de mal à le croire quand il observait ses traits. Il avait l'impression qu'il n'avait pas vieillit et pourtant le temps où ils pleuraient dans les bras l'un et l'autre paraissait lointain.
Ils avaient grandi même s'il aurait voulu mettre le temps sur pause, le coin de leurs yeux s'étaient légèrement ridés même quand ils s'arrêtaient de sourire et ils aimaient se taquiner sur le sujet. Jungkook avait fait des études de psychologies qu'il avait réussi sans surprise mais n'avait pas su quoi faire de ce diplôme quand les quelques boulots qu'il avait tentés lui avait déplu.
Alors, il avait fait une formation de tatoueur et son corps se trouvait dorénavant couvert de son entrainement. Il avait ensuite ouvert un salon sous-terrain dans Séoul qui n'avait pas tardé à attirer les curieux, puis les habitués. Ça lui plaisait, Jungkook pouvait vraisemblablement tout faire. Mais il n'était pas certain de tatouer toute sa vie et bien que ça angoissait l'ainé, ça lui plaisait que Jungkook fasse simplement ce qu'il voulait.
Près de lui, Soyeon avait maintenant les cheveux longs mais avait gardé son caractère. La jeune femme avait terminé ses études bien avant lui dans les premières de sa promo, comme prévu, mais avait eu plus de difficulté à se faire reconnaitre malgré ses nombreux ouvrages.
Mais récemment, la philosophe avait publié un livre en anglais intitulé « Les femmes et la philosophie » qui commençait à connaitre un succès international, traduit en plusieurs langues et que certaines universités étrangères commençaient à étudier. L'avenir s'annonçait brillant pour elle aussi et Taehyung était persuadé qu'elle ferait partie des grands noms de cette décennie.
Un sourire étira ses lèvres mais un soupir les traversa aussitôt en constatant quelques places vides.
Il n'avait pas eu de nouvelles de Yoongi en treize ans, il avait attendu dire il y a quelques années qu'il avait simplement quitté la Corée du Sud avec son copain, fuyant cet endroit qu'il n'avait jamais vraiment apprécié. Peut-être s'était-il marié dans un pays qui l'autorisait ? Il n'en savait rien, il n'avait pas tenté de le contacter. Yoongi était sorti de sa vie il y a longtemps et ce serait mentir de dire qu'il s'y était fait, il lui manquerait toujours, une place l'attendrait sûrement toujours.
Pour les autres, sa sœur ne savait toujours pas quoi faire de sa vie et avait arrêté les études après avoir obtenu son diplôme mais sa mère lui laissait le loisir de vivre et voyager jusqu'à qu'elle trouve quelque chose qui lui plaise suffisamment pour en faire son métier.
Et quelque part, en observant les autres sièges vides, il imagina qu'ils étaient faits pour tous ceux qui étaient partis, son père, Felix, qui auraient toujours une place qui leur serait accordée.
Lui ? Il avait réussi ses études, avait fait un doctorat et s'était lancé dans la recherche par curiosité. Mais voilà qu'il était aujourd'hui conférencier, philosophe, professeur, amoureux, heureux, apaisé, Kim Taehyung. Son chemin lui avait rappelé la première partie du Discours de la méthode de Descartes, auteur qu'il avait pourtant maudit dans ses premières années d'études, alors qu'il l'avait relu quelques années après.
Des mots comme :
- « Mais après que j'eu employé quelques années à étudier ainsi dans le livre du monde et à tâcher d'acquérir quelque expérience, je pris un jour résolution d'étudier aussi en moi-même, et d'employer toutes les forces de mon esprit à choisir les chemins que je devais suivre. Ce qui me réussit beaucoup mieux, ce me semble, que si je ne me fusse jamais éloigné, ni de mon pays, ni de mes livres », acheva-t-il dans un sourire et les applaudissements fusèrent.
Et tout est bien qui finit bien, jusqu'à nouvel ordre.
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Note :
Cette fanfiction est terminée ! Voilà que j'ai commencé à l'écrire il y a un an, pendant le premier confinement. Elle m'a surtout permis de m'occuper pendant cette période compliquée et je suis aussi heureuse que mitigée de publier ce dernier chapitre.
Je vous remercie de m'avoir lu, d'avoir commenté et encouragé. Merci beaucoup !
J'en profite pour dire que ce sera sûrement ma dernière fiction BTS. Je n'ai plus vraiment le courage ou le temps.. Je pense à faire des OS dorénavant mais ce n'est qu'une idée pour le moment.
Voilà, je vous remercie encore une fois, j'espère que ce dernier chapitre vous aura plu et je vous dis peut-être à bientôt ! Bisous !