CHAPITRE SOIXANTE-ET-UN

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     -Bonne nuit et encore un joyeux Noël, ma puce, me dit ma mère. 

-A toi aussi, Maman. 

     En cet fin de journée du vingt-cinq décembre, je laisse ma mère seule au salon après que nous ayons rangé tout le bazar que nous avons mit depuis notre marathon film de Noël et friandises à foison. 

     Mes parents, mon frère et moi avons passé la journée à grignoter devant la télévision. Rien d'extraordinaire pour cette journée particulière. Nous avons décidé de passer un Noël simple mais chaleureux en famille. Pas de dîner exceptionnel, seulement un repas fait de bonnes choses et une ambiance tamisée autour d'une table où n'étions que quatre. Pas de sortie en ville mais plutôt une journée cocooning tous ensemble où les rires ont remplit l'atmosphère. Nous avons profité de la neige qui tombait sur New-York sans pour autant mettre le nez dehors. Ma mère et moi avons dressé une jolie table et mon père et mon frère ont fait une sélection de film pour la journée. 

     C'était une bonne journée. Je n'ai pas fait semblant d'aller bien, j'ai réellement apprécié ces moments en famille. C'était bon de se retrouver tous ensemble sans qu'il n'y ait de désaccord entre mon père et moi ou de chamailleries entre mes parents. Nous avons savourer ce Noël comme il se doit généralement lorsqu'on est une famille. Nous avons été unis ce qui n'était pas arrivé depuis bien longtemps. 

     A présent, je suis éreintée malgré le fait que j'ai passé plusieurs heures dans le canapé à regarder film après film. Nous n'avons pas fait grand-chose mais ça m'arrive souvent d'être épuisée de la sorte en ce moment. Il faut dire que je ne dors pas beaucoup depuis le départ de Cameron. Mes forces s'épuisent au fil des jours. Je ne suis plus aussi vive que d'habitude. Il faut vraiment que j'arrive à faire une nuit complète sinon je vais finir par m'écrouler de fatigue. J'aimerais seulement échapper aux insomnies le temps d'une nuit. 

     Après avoir poussé la porte de ma chambre, je retire mon gros pull de Noël. Sur celui-ci, la laine prend la forme de petits rênes et sapins rouges. Je l'aime beaucoup mais il me tient chaud à présent. Je l'enlève et le laisse tomber sur le fauteuil de mon bureau. Je vais ensuite fermer la porte. 

     J'aime beaucoup cette pièce. C'est celle que je préfère de tout l'appartement. Elle est lumineuse, ouverte sur la ville mais cosy et douillette. Les murs d'un rose pâle et le mobilier blanc sont très féminins. Un pan de mur entier est dessiné selon des branches argentés où des fleurs y sont rattachées par-ci par-là. Le lit trônant contre ce mur est habillé de beaux draps jaunes et mauves aux motifs fleuris. Il y a une coiffeuse dans un coin de la pièce, près de la grande baie, mais aussi un bureau ultra fonctionnel et un fauteuil rembourré faisant l'angle. Ma chambre possède également une grande penderie où je pourrais ranger l'équivalent d'un rayon entier de magasin de vêtements. Ma chambre a été décoré avec goût, c'est certain. 

     Je me sens bien ici. 

     Sur ma table de nuit, mon téléphone vibre et l'écran s'illumine dans l'obscurité de la pièce. Je vais le chercher tout en allumant au passage la lampe qui trône près de l'immense baie vitrée. Celle-ci offre une vue splendide sur la ville. Les immeubles voisins scintillent dans la nuit. On dirait que New-York est une entité vivante. 

     Quand je consulte l'écran de mon portable, je constate que j'ai reçu plusieurs messages de mes amis durant la journée. Tous me souhaite un joyeux Noël. Tim, Violet, Michelle, Josh, Sam. Je leur réponds tous par un remerciement et un joyeux Noël en retour. Ça me fait du bien d'avoir de leurs nouvelles et de constater qu'ils pensent à moi tout autant que je pense à eux malgré l'éloignement de ces derniers jours. En revanche, cela me rappelle aussi qu'il manque quelqu'un. 

THE WAY - LE MENSONGEWhere stories live. Discover now