CHAPITRE QUATRE VINGT-UN

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 « Si j'achète ce canapé hors de prix, on fera des cochonneries dessus ? »

Je me retiens d'exploser de rire devant le message de Cameron. Je fais à peine attention à la photo qu'il m'a envoyé avec. En fait, je tente de jouer les décoratrices à distance pendant qu'il fait la tournée des magasins d'ameublement et de décoration mais je ne suis pas très douée. Cam ne cesse de faire le pitre et il me distrait trop pour que je puisse rester sérieuse. J'ai peur de ce qu'il pourrait finalement acheter pour meubler son tout nouvel appartement.

-Oui, réponds-je, d'humeur joueuse.

-Et tu viendras habiter avec moi ?

-Non.

Il est incorrigible. Il ne lâchera jamais l'affaire. Heureusement, il n'est pas pressant avec moi. Il se contente d'amener le sujet avec humour pour que j'y pense sans me mettre trop de pression. Il n'est pas toujours très subtil mais il sait comment s'y prendre pour se faufiler dans ma tête. Progressivement, son projet me convainc et se forge dans mon esprit. Je commence réellement à réfléchir à sa proposition même s'il ne le sait pas encore.

Je reçois un nouveau message.

-Je viens de passer devant une table en verre. Je suis sûr que ce serait intéressant de baiser là-dessus.

Je me retiens une fois de plus de rire.

-On achète pas des meubles en fonction des trucs cochons qu'on peut faire dessus, Cam.

-Bien sûr que si.

Je n'ai pas le temps de répondre que mon téléphone vibre une fois de plus.

-Moi, je choisis mes meubles en fonction de la position dans laquelle je pourrais te prendre dessus.

-Tu ne penses vraiment qu'à ça. Obsédé.

-Je pense à toi et seulement à toi, bébé.

-Beau parleur.

-Tu sais que je compte bien baptiser tout l'appart avec toi. Ne fais pas l'étonné.

-Je ne préfère même pas y penser.

-Au contraire, tu ne penses qu'à ça ;)

Désabusée mais tout aussi amusée par nos jouxtes verbales, j'entends à peine Josh qui m'appelle.

-Emery, tu es avec nous ou tu es trop occupée à envoyer des sextos à Cam ?

-Hein...quoi ?

Je lève les yeux de mon téléphone.

Chacun à leur poste et accompagnés de leur instrument, Josh, Sam et Tim me dévisagent.

Oups.

Ils s'impatientent.

-A voir ta tête, je suppose qu'il est question de photos cochonnes ou d'un truc dans le genre...

-Pas du tout, m'exclame-je d'une voix trop aigu.

-Détends-toi, Em. On est pas idiots. On est pas innocents non plus. Nous aussi, on fait ce genre de trucs. Je ne suis pas en train de te juger ou de t'engueuler.

-Ce n'est pas ça, mens-je à moitié. Cameron est en train d'acheter des meubles. Il m'envoie ce qu'il voit pour ne pas prendre n'importe quoi. Enfin, vous le connaissez. Si je le laisse faire tout seul, il ne va acheter que des meubles noirs, même les rideaux et les plantes.

THE WAY - LE MENSONGEWhere stories live. Discover now