CHAPITRE SEPT

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-Voilà le dernier carton.

Cameron pénètre dans ma toute nouvelle chambre d'étudiante avec le reste de mes affaires.

-Merci beaucoup, dis-je. Tu peux le poser là.

Mes bagages sont tous entassés près du lit. Deux valises et trois cartons. Rien de plus, rien de moins. Toute ma vie est là.

Cam a fait ce qu'il a dit au petit-déjeuner. Il s'est chargé de tout. Grâce à lui, mon emménagement a été rapide. Il m'a accompagné au secrétariat pour que je récupère les clés de la chambre et m'a conduite jusqu'ici pour m'aider à monter toutes mes affaires. Son aide m'a été très précieuse. Je n'aurais pas réussi à faire aussi vite dans mon état. Ma béquille aurait été un véritable frein. Pendant qu'il a fait les allers-retour entre la voiture et ici, j'ai pu commencer le rangement. J'ai eu le temps de vider toute une valise de vêtements. Mon placard est déjà bien rempli.

-Tu t'en sors ? me demande Cameron sur le pas de la porte.

-Oui, oui. Ça ne devrait pas me prendre trop longtemps.

-Tu veux un coup de main ?

-Ne t'embêtes pas avec ça. Tu m'as déjà bien aidé.

-Je peux toujours le faire en déballant un ou deux cartons.

-Tu n'es pas obligé, Cam.

-Ça ne me dérange pas.

Il insiste vraiment pour m'aider à ranger. Je ne vois pas comment refuser sa proposition. Sa présence ne me dérange pas. Malgré ce qu'il s'est passé dans la salle de bain quelques heures plus tôt, je me sens à l'aise avec lui. J'ai réussi à dépasser le choc et à reprendre mes moyens. Ses mots se répètent encore en boucle dans ma tête, néanmoins.

Tu es toujours aussi belle, Emery.

C'était sa façon de me dire que ma cicatrice ne me changeait en rien, qu'à ses yeux, elle ne me définissait pas. Ce n'est pas ça qui me fera l'accepter plus qu'avant mais son attention m'a énormément touché. C'est la preuve qu'il fait toujours attention à moi, que son instinct lui dicte encore de me protéger. Il ne veut pas que cette cicatrice me hante. Je l'ai compris dans cette salle de bain.

-Très bien, finis-je par abdiquer. Tu n'as qu'à sortir mes livres de ce carton et les mettre sur mon bureau.

-D'accord.

Il s'exécute en silence tandis que je continue de vider ma seconde valise. J'emporte toutes mes robes avec moi et les croche une par une sur un cintre dans mon placard. Je fais la même chose avec mes jupes et mes chemises. Je prend garde à ne rien froisser. Je déteste avoir l'air débraillée. Cette une de mes manies quasi-obsessionnelles.

-C'est fait, me lance Cam en dépliant le carton vide.

-O-K. Il a des draps propres et des affaires de toilette dans celui-ci. Tu peux me les amener, s'il te plaît ?

-Aucun problème.

Il revient vers moi avec les draps que j'ai récemment acheté en vu de mon nouvel emménagement. Il tique légèrement devant les motifs fleuris mais ne dit rien. Il a la présence d'esprit de ne pas faire de commentaire sur mes goûts. Ses draps a lui sont noirs et basiques. Cam n'est pas du genre compliqué. Tout ce qu'il achète est soit blanc soit noir.

-Merci.

Je range la literie dans un coin du placard tandis que Cameron va chercher ma trousse de toilette et mes quelques fournitures de bain.

THE WAY - LE MENSONGEWhere stories live. Discover now