CHAPITRE QUARANTE-NEUF

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Après une longue journée d'examens sur table, je rentre à la résidence. Je trouve facilement une place sur le parking et m'y gare. Je descends de ma petite Ford que j'ai bien apprivoisé depuis que je l'ai acheté et emporte mes affaires avec moi. Je me presse d'atteindre la porte d'entrée du bâtiment où nous habitons, Violet et moi. Il fait de plus en plus froid ces derniers temps. Je n'aime pas vraiment envie de m'attarder dehors. La neige recouvre progressivement la ville et le froid glacial de l'hiver est finalement arrivé. Je me dépêche de m'engouffrer dans le hall tout en serrant les lanières de mon sac à dos.

Sur le chemin de ma chambre, je croise quelques unes de mes colocataires de couloir. Nous nous saluons chaleureusement avant de vaquer à nos occupations. Je monte les escaliers menant à mon étage. Je rejoins ma chambre en pensant déjà à mes prochaines révisions.

Cette période de l'année est capitale pour tous les étudiants. Nos examens régissent nos vies depuis quelques jours et il nous reste encore deux jours à tenir. Je suis très stressée pour ma part mais j'ai réussi à suivre correctement mon planning de révisions. Je suis globalement satisfaite de ce que j'ai réalisé lors des premiers partiels. J'ai encore quatre épreuves à passer et je compte bien me donner à fond. Je continuerais à lire et relire mes cours jusqu'à la fin de cette semaine d'examens.

Quand je pousse la porte de ma chambre, je constate que Violet n'est pas là. Ce n'est pas pour me déplaire. Je vous pouvoir travailler sans qu'elle ne soit là à essayer détourner mon attention de mon but premier. Elle a un don pour se transformer en distraction ambulante que j'ai la malheur de vouloir réviser. Je vais pouvoir profiter de ce temps en solitaire pour revoir mes fiches.

J'abandonne donc mon sac à côté de mon lit et me déshabille de mon lourd manteau. Je retire également ma grosse écharpe en laine et mon bonnet et les range dans le placard qui m'est attribué. Je m'empresse ensuite de me défaire de mes bottes et de mon jean. Je le remplace par un pantalon de survêtement rose pastelle avec des petites silhouettes de moutons blancs. Violet se moque toujours de moi quand je porte ce trucs-là. Je m'en fiche, moi, je l'adore.

Une fois que je suis plus à l'aise, je fouille dans le petit réfrigérateur dans lequel nous avons investi, ma coloc et moi. Je prends la bouteille de lait et en verse dans une tasse que j'ai moi-même choisi dans le magasin. Je place suite celle-ci dans le micro-onde et attend que le lait soit chaud pour y ajouter une bonne dose de chocolat en poudre.

Quoi de mieux qu'un bon chocolat chaud par un temps aussi enneigé et joliment hivernal ?

Je pose la tasse sur mon bureau et prépare mes notes de révisions pour une petite séance de rappel avant l'examen de demain. Je sors mes fiches et le manuel dont j'ai besoin. J'installe mon espace de travail comme je le souhaite. J'extériorise par la même occasion mes petits tics obsessionnels pour le rangement et l'organisation. Je dispose chaque élément de la façon qui me plaît et savoure la vision d'un bureau bien agencé pour le travail.

Violet me prend pour une folle quand je fais ce genre de préparatif. Elle n'est sûrement pas aussi maniaque que moi. C'est ainsi que Cameron me définit lui aussi. Il dit souvent que je suis trop à cheval sur les détails et que j'en deviens presque une maniaque obsessionnel du contrôle. Je lui réponds généralement qu'il exagère mais je n'en pense pas moins que lui, en réalité. Je suis une adepte de la propreté, du rangement et de l'organisation et cela demande un contrôle permanent sur tout ce qui m'entoure. Je n'y peux rien, je suis comme ça depuis toujours. Rien ne pourra me faire changer. Cela fait partie de moi.

Quand je suis enfin prête à me mettre au travail, que mon bureau est parfaitement rangé pour que je puisse m'y installer, mon téléphone sonne dans mon sac à dos. Je ravale un juron désapprobateur et abandonne mon poste pour aller voir ce qui me vaut cet appel. Je pensais pouvoir être tranquille mais il fallait que ce petit appareil vienne me déranger au mauvais moment.

THE WAY - LE MENSONGEWhere stories live. Discover now