Description

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Archéologie Antique - Description d'une Coupe attique à figures rouges, signée par Douris ; vers 480 av. J.-C. Provenance : Cerveteri ; Altes Museum de Berlin ; Inv. F228.

La Coupe attique à figures rouges, signée par Douris réalisée aux alentours de 480 avant Jésus-Christ est une céramique attique à figure rouge. Cette coupe attique présente deux faces distinctes et un tondo peints. La technique employée par le peintre est typique de ce dernier. La figure rouge remplace progressivement la figure noire au cinquième siècle avant Jésus-Christ, elle est valorisée par ses détails, en effet cette technique consiste à peindre le fond et les détails et de laisser les figure à la couleur naturelle de l'argile. La coloration dépend de la cuisson, et, pour cela les détails et la peinture sont appliqués avant que le potier ne fasse cuire la céramique.

Sur la première face de la céramique, est représentée une scène d'étude. Elle montre cinq personnages et leurs attributs. Ainsi tout à gauche de la première face de cette coupe nous pouvons voir un homme barbu assis de profil portant l'himation: vêtement drapé typique de la Grèce à cette époque. Nous pouvons supposer qu'il s'agit d'un maître citoyen mais ce personnage ne semble pas posséder de canne, attribut du citoyen mature. Ainsi nous pouvons déduire qu'il s'agit en réalité d'un pédagogue enseignant à ses élèves, ici, l'art de la musique. Il se tient légèrement courbé vers son instrument: une cithare dont il tient le cordon d'une main reposant le long de sa cuisse. Il tient l'instrument de sa main gauche que l'on peut voir à travers les cordes de la cithare, cette position des mains sous-entend un repos dans la pratique de l'instrument: sans doute pour écouter celle de son élève. Pour appuyer ce propos nous pouvons dire que son regard est dirigé vers son élève qui lui a bel et bien les deux mains sur son instrument. Le personnage plus âgé se différencie de l'élève par son port de la barbe et par sa taille: en effet nous pouvons supposer que l'élève soit un Kalos en constatant sa plus petite taille et son manque de pilosité faciale. Le pédagogue, paidagogos, est assis sur un siège plus élevé et même si l'on ne voit pas ses jambes nous pouvons imaginer que comme son élève la jambe qui fait face au spectateur est légèrement en arrière afin de montrer sa jambe gauche. Ainsi nous pouvons constater que le plus jeune est assis sur un siège légèrement plus bas, l'apprenti se tient en position semi trois-quarts: nous pouvons en effet voir les deux épaules et les deux pectoraux. Leurs torse sont tous deux dénudés, ils ne portent pas leur himation en bandoulière et font reposer leurs cithares sur leur ventre et leurs cuisses. Les visages à la différence du corps de l'élèves sont eux de profils et leurs yeux sont paradoxalement peint comme s'ils étaient de face. Cette technique de représentation des yeux est appelée: en amande, la forme est comme dit celle d'une amande et tous les personnages sont représentés avec les yeux peint en amande. C'est en effet le cas des trois autres personnages de cette première face. Cette scène d'étude est une scène d'étude littéraire. Comme pour la précédente nous pouvons identifier un pédagogue tenant un volumen de poème épique et son élève. Nous pouvons supposer que le troisième personnage soit un maître citoyen, en effet il en présente tous les symboles, il tient dans sa main droite une canne, symbole de citoyenneté, et la barbe prouvant sa maturité. Cette seconde scène est une scène de lecture de poèmes, l'élève se tient debout de profil entre le maître et le pédagogue. Il est possible de l'identifier par sa plus petite taille, la taille de sa tête est par exemple plus petite que celle du pédagogue et il est imberbe. Comme pour les autres personnages les trois hommes de cette scène sont positionnés de sorte à ce que le spectateur puisse voir leurs deux jambes. Le pédagogue est assis de profil comme son répliquant la scène décrite précédemment, il tient entre ses mains un volumen sur lequel nous savons qu'il se trouve un poème épique. Ce volumen sans doute destiné à être lu ou interprété par l'élève n'attire pas le regard des personnages. Toute l'attention semble être dirigée vers l'élève. Ainsi nous pouvons dire que les élèves sont au centre de ces scènes. le maître citoyen se tient de face, le visage de profil, nous pouvons donc voir son torse à demi dénudé et ses omoplates en crochet. En effet nous pouvons que les traits définissant les omoplates sont recourbés: ils font parti des détails peints sur la figure avant la cuisson. Le maître semble être assis en tailleur et ses jambes se croisent au niveau des chevilles, sur sa cuisse gauche il repose et tend son bras en direction des deux autres personnages. Sa main est ouverte et son index est courbé vers le pouce, cette position de la main désigne la réflexion et l'attention du citoyen envers son élève.

Au dessus de ces cinq personnages nous pouvons remarquer divers objets. Ces objets flottants sont aussi présents sur la seconde face de la coupe même s'il ne s'agit pas des mêmes. Nous voyons sur la première des coupes, un panier, deux cithare qui servent à préciser la nature de la scène peinte. Cela accroît la compréhension du spectateur: il s'agit d'un cours de musique. Les objets flottants représentent des accessoires et autres instruments permettant de mettre en valeur la scène et de la compléter.

Sur la seconde face de la coupe nous reconnaissons à gauche: une cithare et un étui à aulos. La scène qui se déroule en dessous est aussi un cours de musique. Cette fois nous pouvons dans un premier temps supposer que ce sont deux apprentis qui s'exercent entre eux. Nous distinguons la différence de taille entre le deux personnages nous permettant de déduire que le personnage le plus à gauche est plus âgé. Mais il peut tout aussi bien s'agir d'un pédagogue imberbe et de son élève. En effet les pédagogues n'étant pour la plupart pas citoyens ils n'ont pas à répondre aux critères esthétiques de la cité. De plus il pourrait simplement s'agir d'un pédagogue plus jeune, en nous appuyant sur toutes ces options nous pouvons poursuivre en disant que ce premier personnage de la seconde face se tient assis et joue de l'aulos. Il est facile de deviner qu'il est en train d'en jouer car sa joue est gonflée, c'est une action figée: il s'apprête à souffler dans l'instrument et ses doigts sont en suspens au dessus de celui-ci. La tête du plus jeune Kalos est levée, on peut supposer qu'il regarde en l'air ou l'instrument, il se tient debout et la forme de son himation indique qu'il tient ses coudes en arrière et repose donc sans doute ses mains sur sa taille. Le vêtement recouvre la totalité de son corps tandis que ce n'est pas le cas de l'homme auquel il fait face duquel nous pouvons distinguer la musculature. La scène incluant trois les trois autres personnages est une scène d'étude grammatique. En effet sur les trois personnages on reconnaît le maître l'élève et enfin le pédagogue imberbe tenant une table d'écriture. Nous pouvons donc supposer que le pédagogue soit ici un grammatiste. Comme sur l'autre face l'élève se tient debout de profil devant son pédagogue assis de profil. Le maître, tenant cette fois sa canne de la main gauche est dans une position peu confortable. Il est assis dos au cours mais sont torse nous fait face et son visage et son regard sont tournés de profil en direction de son élève et du grammatiste. Il s'aide de sa main droite pour maintenir sa position en s'accrochant au coin de son siège. Au dessus de l'élève se trouve un objet flottant, la restauration n'étant pas complète nous ne pouvons que supposer qu'il s'agisse d'une aryballe: céramique dédiée à la contenance de parfum pour les hommes.

Après avoir décrit ces deux faces nous en venons à la conclusion personnelle que les élèves et pédagogues sont représentés deux fois sur chaque face. Les deux élèves de la seconde face sont par exemple entièrement couvert de leur vêtement ce qui me permet d'établir un lien entre eux et supposer qu'ils ne soient en réalité qu'un seul et même personnage. Nous ne pouvons cependant pas affirmer que les personnages soient les mêmes entre les deux faces.

Le tondo est le fond d'une coupole, sur celui-ci nous pouvons fois un homme se préparant sans doute à un cours de gymnastique. En Grèce antique le sport se pratiquait nu. C'est pourquoi le jeune homme est représenté nu, il possède un corps très athlétique et musclé. Il se tient de profil et bien que la céramique ne le montre pas nous pouvons supposer que sa jambe est levée, en effet son pied n'est pas représenté au sol et à nous voyons le début de la cuisse droite se lever en direction de l'éponge. Sa tête et son regard sont penchés, il est probable que le jeune homme porte son regard sur ses attributs masculin ou simplement sur la partie du corps qu'il en train de laver. Les bras n'étant pas représentés nous pouvons faire plusieurs hypothèses: peut-être que ce tondo montrait autrefois une scène érotique ou comme nous le pensons une scène de lavage. Avant de pratiquer le sport les athlètes, élèves et maîtres devaient s'enduire d'huile et cela peut-être ce que le personnage est en train de faire, il peut tout aussi bien être simplement en train de se laver. Nous pouvons identifier une éponge suspendue au dessus l'himation du personnage posé sur la gauche de la photo prise du tondo et sur la droite un louterion sur lequel repose une canne. Ainsi nous pouvons faire plusieurs hypothèses sur l'identité sur personnage. Il peut s'agir d'un élève se lavant en prévention d'une leçon de gymnastique, ou d'un maître se préparant pour la même raison. Nous nous pencherons plus vers l'idée qu'il s'agit d'un élève car il ne porte pas la barbe et qu'il ne tient pas la canne en main.

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