Yan Demoiselle de Castillac

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Prologue:

Le tonnerre éclata. Une pluie violente frappait le sol, cognait les murs et battait les champs. Des hurlements d'enfants terrorisés résonnaient tandis que les femmes tentaient de les rassurer. L'eau, telle un serpent, s'insinuait vicieuse dans les maisons coulait dans les caves et faisait pourrir le grain. Les pauvres mendiant sur les bords de routes avaient les pieds boueux et meurtris, les nez coulait et la chaleur laissait peu à peu place au froid. Les premiers morts de l'hiver arrivaient, la faucheuse prenait les vies comme le plus efficace des paysans fauchait son blé. Le ciel revêtait son manteau gris et resterait caché derrière pour longtemps, les temps durs arrivaient et bientôt, au delà du froid et de la faim, les gens mourraient de désespoir.

Au milieu de ce torrent un de ces enfants ne criait plus, il avait trouvé refuge dans les bras de sa mère, ceux-ci nus étaient frigorifiés, pourtant l'enfant en était réchauffé la tête coincée contre le cœur de sa mère qui battait à une vitesse folle. Cette dernière le regard fuyant celui de l'enfant tentait de trouver un abri. Ses cheveux étaient trempés et ses pieds à même le sol se noyaient dans la terre gorgée par l'eau qui martelait leurs têtes depuis des heures. La jeune femme le savait elle devait trouver un abri sans quoi son garçon mourrait dans les prochaines heures, ses yeux avaient déjà commencés à se ternir dans leurs éclats. Elle courrait à présent, au loin elle avait vu des feux, son mari allait sans doute la retrouver si elle se mêlait à la masse, il pourrait sans doute sauver leur enfant. Elle priait pour le trouver, pour trouver un endroit chaud, un médecin, des amis sur qui reposer. Elle se fia donc aux feux et courut après car sa vie en dépendait réellement, elle courut si vite qu'elle arriva presque aussitôt aux lumières: une ville. Un long hurlement la poussa à ne pas crier victoire trop vite: des loups. En cette première nuit d'hiver les loups étaient particulièrement agressifs sentant le froid venir et elle était seule sans défense limitant sa durée de vie. Elle se pressa contre la porte et cogna violemment, un homme ouvrit le judas et toisa la femme qui affolée continuait de cogner sans avoir vu le bonhomme. Ce dernier était un jeune garde, mais il en avait tout de même vu de pire. Il ouvrit tout de même la porte en rattrapant la dame qui manqua de s'écraser sur le sol épuisée.

Le garde le savait quand il ferma la porte celle-ci ne vivrait pas, c'était fini. Il retourna la dame en fermant la porte, ses vêtements étaient déchirés et pourtant il semblaient provenir de la noblesse, la question était de savoir si elle était une servante qui les avaient volés ou si cette femme était réellement une noble auquel cas sa présence ici semblerait incongrue. Elle se mit à parler et il l'écouta:

- Vous devez en prendre soin! Dans mon sac il y a une lettre de son père, il devra la lire quand vous le saurez assez grand, il ne doit pas mourir! Faites en sortes qu'il ne meurt pas. Je vous en prie, l'or dans mon sac est votre si vous prenez soin de lui. Il doit vivre.

- Madame calmez vos ardeurs votre enfant sera mis en sécurité, assura le garde en posant un doigt sur le pouls de ce dernier qui se révéla régulier. Je jure sur le seigneur qu'il sera sauf, Dame...

- Chenu de Thuet Mangou... Il s'appelle Adam. Que Dieu vous garde monseigneur...

- Jean... Juste Jean.

Textes oubliés ~☆Where stories live. Discover now