Virage

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Au depart il n'y avait que moi et l'obscurité mais au fur et à mesure que j'avançais apparurent des murs, des couloirs, des portes, des murs, des couloirs, des portes...

Des murs....
Des couloirs...
Des portes...

Encore... Et encore des murs...
Encore et encore... Des couloirs...
Toujours des portes...

Puis me revinrent certains souvenirs - ce qui - me parut étrange car je ne m'étais pas auparavant posé la question de savoir si j'étais quelque chose ou même quelqu'un. Je m'étais focalisée sur ma survie, malheureusement ses souvenirs me firent penser au pourquoi du comment. Je me savais femme, et je savais que j'avais eu des amis et de la famille.

Je voulais en savoir plus.

Qui m'avait envoyée ici? Pourquoi? Ou se trouvait mon salut?

Ma douleur physique me sembla alors minime quand je pris conscience de ma solitude. Jamais je n'avais ressenti pareil tourment, mais pour une raison qui m'étais inconnue je ne ressentais ni la faim ni la soif. Le sommeil me prenait en traitre et m'emportait par surprise m'obligeant a m'asseoir contre un des murs gris.

Je ne sais pas depuis combien de temps j'errais ici... Un mois? Peu être plus. Jamais je n'avais vu le jour depuis ma detention, les couloirs étaient plongés dans l'obscurité et mes yeux s'étaient heureusement rapidement habitués.

Je ne me souviens plus du moment où j'ai abandonné, tout me semblait si sombre tout à coup. Mes pieds puaient le sang séché et je ne prenais même plus la peine de retirer les cailloux qui étaient logés au dessous.

Au bout d'un moment un crainte vint me saisir et si... On m'avait oubliée? Si j'étais seule à jamais? Je marchais donc sans relâche dans l'espoir de trouver quelque chose ou quelqu'un qui pourrait m'aider.

Ainsi je me persuadais que j'allais réussir, même si cet espoir sonnait faux je voulais y croire. "Encore un peu... Je peux y arriver..." Me disais-je sans cesse pour empêcher la folie de me gagner. A chaque bout de couloir j'attendais un peu puis je faisais un pas pour faire durer mon appréhension.
Mais à chaque fois une profonde deception envahissait mon être. Profonde deception qui était suivie par mon esprit qui sans relâche me persuadait que tout allait bien et que j'allais y arriver.

Encore un mur...
Encore un couloir...
Encore une porte...

Un dernier virage...

Textes oubliés ~☆Where stories live. Discover now