Chapitre 19 : Elise

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- Bon, il est temps que nous allions au restaurant ! annonce Grace.

Je plisse légèrement ma tunique. Alors que je vois déjà certains du groupe se lever, j'observe le petit papier sur lequel est écrit le numéro de l'homme qui est venu tout à l'heure me le donner. Je ne sais d'ailleurs pas son prénom et probablement que je ne le saurais jamais puisque je compte bien laisser ce papier où est griffonné à la main son numéro dans ce bar.

J'attrape le petit bout de papier et le froisse avant de le laisser au coin de mon verre. Je pense que c'est la meilleure décision à prendre aujourd'hui. D'autant plus que mon cœur est déjà pris par un autre homme. Et que je ne referais pas les mêmes erreurs plusieurs fois.

Nous sortons dans la rue après avoir payé. La fraicheur de la nuit vient s'abattre délicatement sur ma peau. Pourtant ici, il fait nuit beaucoup plus tard que chez nous, et c'est bien plus agréable de voir le soleil se coucher plus tard.

Je marche un peu en retrait des autres, j'ai pris le temps de prendre une photo de Paris la nuit. Quand je relève les yeux de mon téléphone, je vois Victor s'approcher de moi. J'ai l'impression de rêver et pourtant c'est bien réel. Il s'approche de moi.

- On peut discuter ? Me demande t-il.

Ses yeux verts brillent. Je ne peux m'empêcher de le trouver magnifique. Mais ce qui me fait craquer c'est de voir qu'à ce moment, ses yeux ne fixent que moi. Bien que nous soyons absolument autant butés l'un que l'autre, nos yeux, eux, n'hésitent pas à nous reluquer, à nous dévoiler et nous retrouver.

- Oui, je t'écoute. Je réponds après avoir divagué quelques secondes.

- Je... Attend que le groupe s'éloigne un peu dit-il, je n'ai pas envie qu'ils nous écoutent comme ils passent leur temps à le faire à l'appartement reprend-il.

Il s'arrête et je fais de même, on laisse une bonne distance entre nous et les autres, afin d'avoir un peu d'intimité. Et je peux tout à fait comprendre Victor sur ce point-là. Le groupe n'a pas l'air de nous avoir vu se séparer d'eux et c'est tant mieux. Ils sont trop occupés eux aussi à discuter, plutôt que de s'intéresser à nous.

- Qu'est-ce que tu voulais me dire ? Je demande alors que je croise mes deux bras contre ma poitrine.

Je tourne ma tête légèrement sur ma gauche et observe Victor. Il semble réfléchir à ce qu'il s'apprête à me dire. Ses yeux fixent l'horizon et me permettent de l'observer à ma guise.

- Tout à l'heure avant que tu ne partes précipitamment comme tu as l'habitude de faire depuis ces derniers jours...

Il tourne délicatement sa tête vers moi et me lance un petit sourire narquois en coin, je sais que ce petit pic est vraiment un reproche qu'il me fait. Mais s'il me la notifie c'est que mon plan fonctionne à la perfection. C'est que l'idée de le fuir et de le faire avec assurance le déstabilise autant que ça lui plait. Je bouillonne de joie à l'intérieur, même si je ne laisse rien transparaître.

- Je voulais te dire que je ne détestais pas. Arrête de penser que je déteste tout le monde Elise. Tu sais très bien que les seules personnes que je hais par-dessus tout sont Sophia et Thomas.

J'entrouvre la bouche. Est-ce bien réel tout ce qu'il me dit ? Alors il ne me déteste pas ? Et vient-il de me prouver juste à l'instant que je comptais plus ce qu'il ne laissait apercevoir pour lui ? Pourquoi avoir mentionné Thomas s'il n'est pas jaloux ? Des milliers de questions se chamboulent dans mon esprit et il faut absolument que je calme mon flot de question avant que je ne disjoncte.

- Je... je suis surprise. Je pensais vraiment que tu me détestais Victor, pourquoi réagir aussi détestablement avec moi si ce n'est pas le cas ?

Il s'arrête de marcher d'un coup et m'attrape le bras me stoppant net également. Une de ses mains vient trouver position derrière mon dos, tandis que l'autre vient se placer sur ma joue, qu'il se met à caresser délicatement. Je sens une chaleur gravir en moi, dévoilant probablement des joues maculées de tâche rouge et des lèvres rosies par la chaleur qui m'assaillit.

Victor n'a de yeux que pour mes lèvres. Et pourtant il ne tente rien, il reste pendant quelques secondes à me caresser la joue et attirant de plus en plus mon corps contre le sien. J'ai l'impression que ça fait des heures qu'il n'a pas bougé. Et une pensée obscure n'arrête pas de vouloir qu'il lie nos lèvres.

Contre toute attente des mots sortent de sa bouche :

- Elisabeth, arrête de faire la fille naïve, ça ne te correspond pas du tout. Crois-tu que je réagirais comme je le fais maintenant si je te détestais ? Crois-tu que je ne m'efforcerai de te parler si la seule pensée qui émanait de mon cerveau était la détestation ?

Ses yeux quittent mes lèvres pour venir me fixer. Ses pupilles sont dilatées, et j'ai peur de perdre à tout moment le contrôle. Et je n'ai jamais été traitée d'idiote avec autant de classe.

- Non je trouve la force de répondre.

Sa main quitte ma joue pour venir chercher la mienne. Ses doigts se lient parfaitement avec les miens. Les battements de mon cœur raisonnent jusque dans mon cerveau. Je n'arrive plus à réfléchir correctement.

- Tu es incroyablement belle ce soir.

- Toi aussi, tu es beau ce soir.

- Seulement beau ? me taquine-t-il, tout en serrant nos deux mains liées et en m'attirant un peu plus à lui.

- Oui seulement dis-je avec un grand sourire et d'un air provocateur.

Il arque un sourcil et me détail de haut en bas. Il lâche instinctivement ma main et tente de repartir vers le groupe.

- Victor revient !

- Non désolé, je vais aller voir si d'autres filles pensent que je suis simplement « beau ».

Je suis à la fois en train de rire et de paniquer. Je sais pertinemment que Victor est capable d'aller voir des filles pour leur demander leur avis sur la question.

Je cours et lui attrape la main. Je lie mes doigts aux siens et il se laisse totalement faire.

- Devrais-je en déduire que tu es jalouse Elise ?

- Non, mais ce qui m'appartient n'est que sous ma possession.

- Mais je ne t'appartiens pas Elise.

- Ce n'est qu'une question de temps je réponds du tac au tac.

Merde. Mais qu'est ce qu'il m'a pris de lâcher ça ? Maintenant Victor sait pertinemment que je suis toujours amoureuse de lui... Enfin il l'avait peut-être remarqué, mais là il doit en être persuadé.

Je relâche mes doigts des siens, jette un dernier coup d'œil dans sa direction. Il n'a pas l'air ravit de la séparation soudaine de nos deux mains. Je lui souris avant de partir rejoindre le groupe.

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Hello !
J'étais tellement excitée de publier ce chapitre !
Je vous jure que j'ai adoré l'écrire !

J'espère qu'il vous plait !

Love 🌈🌻

Victor [TOME 2]Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt