Chapitre 8 : Elise

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Je suis au volant de ma voiture. Je suis totalement tétanisée, non pas à cause de la conduite mais parce que je pars pour Paris. Depuis le temps que je rêve d'aller là-bas, c'est enfin le jour J. Et le mieux dans tout cela, c'est que j'y vais accompagné de mes amis.

Quand Justin m'a proposé il y a un mois de partir en France je n'y croyais pas, je pensais que c'était juste une idée comme ça, que jamais je ne serai aujourd'hui en train de me conduire jusqu'à l'aéroport de San Francisco.

Surtout que je ne pensais pas retourner dans cette ville si tôt. Et même si un an parait beaucoup pour certain, je n'ai jamais vu le temps défiler aussi vite que pendant mes années de fac. Car oui, je viens tout juste de terminer ma deuxième année d'étude.

Il faut dire que j'ai essayé de profiter un maximum de la deuxième année. Enfin, je devrais plutôt dire que Tyler m'a vraiment poussé à profiter de cette année. J'ai passé presque plus de six mois à me morfondre et à ne penser qu'à Victor.

Je vivais seulement pour travailler et déprimer, je ne faisais plus rien. Je ne sortais pas, c'est à peine si je faisais quelque chose avec Tyler le soir. Mais un soir en rentrant de la fac, je me souviens avoir, comme presque tous les jours, fondue en larmes. J'avais allumé la télévision et j'avais zappé les chaines aléatoirement en essayant de trouver un programme qui allait encore plus conforter ma peine.

Parce que oui, je pensais vraiment qu'en trouvant des programmes tristes et des séries déprimantes ça allait pouvoir me faire sentir mieux. Mais en fait c'était tout le contraire ! Je ne faisais que pleurer encore plus.

Je me souviens de la nuée de mouchoirs qui se retrouvait à côté de moi à force de pleurer à chaque image triste. Le flot de mes larmes était inarrêtable. Mais quand ma main avait appuyé sur la chaine qui diffusait des clips de musique je me suis arrêtée de respirer en entendant la chanson de Roméo Elvis – Malade.

Les paroles défilaient dans mon cerveau, j'enregistrais les moindres mots, les moindres phrases. Mes larmes ont cessé de perler contre mes joues et le déclic c'est immédiatement produit. Je n'aurai jamais pensé qu'une chanson avait autant de puissance et pouvais autant impacter.

J'ai enfin compris que je ne pourrai jamais revenir dans le passé et changer ce qu'il s'était passé entre lui et moi. Que me morfondre n'allait rien changé, bien pire même, ça ne faisait qu'encourager mon désarrois. Et même si le passé est douloureux je peux écrire mon présent et éviter de commettre probablement les mêmes erreurs.

Faire de nouvelles rencontres. Parce qu'après tout Victor n'a jamais voulu m'écouter. J'ai tout tenté pour le récupérer, mais il n'en a fait qu'à sa tête et si aujourd'hui nous ne sommes plus ensemble c'est que ce n'était alors pas le bon. Ce n'était pas celui qu'il me fallait. Je devais enfin aller de l'avant et trouver quelqu'un qui me correspondrais plus que lui.

Tyler a faillit faire une syncope en me voyant une heure plus tard apprêtée avec un grand sourire alors qu'une heure plus tôt j'étais encore en train de pleurer comme une madeleine devant la télé. Mais après m'avoir regardé la bouche grande ouverte il m'a simplement lâché :

- Tu en as mis du temps

Et il n'avait pas tort. J'avais mis plus de six mois pour m'en remettre, pour émerger de cette rupture destructrice.

J'ai enchaîné des copains, mais cela n'a jamais duré au-delà d'un mois. J'ai fini même par me dire que j'étais trop exigeante, ou que finalement personne ne me correspondait vraiment. Le premier avec qui je suis sortie m'a vite lassé, il était plus qu'oppressant. Il ne faisait que de m'envoyer des sms quand il n'était pas collé à moi. J'ai préféré mettre fin à cette relation trois semaines après m'être mit avec lui.

Victor [TOME 2]Where stories live. Discover now