Chapitre 30 : Victor

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- Allo ?

- Fiston, je ne te dérange pas ?

Je suis surpris d'entendre sa voix, c'est vraiment la dernière personne sur qui j'aurais parié. J'observe autour de moi, Elise me regarde avec attention.

Cela devais faire un très long moment que je n'avais plus entendu sa voix, et d'autant plus pour le surnom qu'il vient d'utiliser.

- Oui, nous sommes au Louvre !

- Super, comment se passe votre séjour ?

J'ai du mal à saisir tout ce que mon père me dit à cause du brouahah qui se forme autour de moi.
- Attend deux secondes je me déplace parce que je t'entends mal.

Je décale mon téléphone de mon oreille et annonce :
- Je reviens.

Elise se contente simplement de sourire en hauchant la tête.
J'essaye de marcher rapidement pour rejoindre un coin calme où je ne dérangerai personne. Lorsque je trouve un grand haul déservant plusieurs salles je me dis que c'est probablement l'endroit le plus propice.

- T'es toujours là ?

- Oui, désolé de te faire déplacer mais je devais te dire quelque chose d'important et je ne savais pas à qui en parler...

Je fronce les sourcils. Depuis quand mon père me confie des choses ?
- Je t'écoute ? C'est grave ?

- Catherine est partie avec toutes ses affaires...

Je suis persuadé d'avoir mal entendu.
- Comment ça Catherine s'est barrée de la maison ?

- C'est de ma faute... me confirme mon père.

J'ai du mal à bien comprendre la situation.

- Putain mais qu'est-ce que tu as foutu ? Pourquoi elle est partie ? Je crie presque.

Certains touristes présents dans le hall me regardent bizarrement, et ça doit être compréhensible, voir un homme hurler au téléphone dans une langue qu'on ne parle pas, dans un musée dans lequel on doit tenir un niveau sonore assez bas.
Un gosse d'à peine cinq ans s'est retourné, son short gris clair et son haut avec des motifs indescriptibles sont horribles à voir. Pourtant il me sourit à pleine dent et me fait un petit signe de main.

Je lui rend un sourire et secoue ma main à mon tour. Il se met à rire et cours rejoindre ses parents un peu plus loin.

- Nous nous disputions souvent parce que vous étiez partis de la maison et que Catherine désirait déménager, je ne peux pas me permettre de vendre la maison, beaucoup trop de choses me retiennent ici. Comment je ferai pour gérer l'entreprise ? Les locaux et les salariés ? Impossible ! Réponds catégoriquement mon père.

- Les compromis existent  !

- C'est plus compliqué que ce que tu ne crois Victor.

- Crois moi, je pense pouvoir te dire que parfois camper sur ses positions ce n'est pas la meilleure des choses, discuter et trouver un arrangement ça évite de se retrouver dans ce genre de situations ! Et je pense que ça a été assez visible avec votre relation avec maman.

- Je sais bien souffle mon père au bout du téléphone. Mais ça a commencé il y a déjà quelques mois tout ça, mais j'ai fait tout gâché... Je crois bien que c'est fini...

Elise et moi avons quitté dès août la maison et nous ne sommes pas beaucoup rentrés les weekends puisque nous faisions les voyages entre San José et San Francisco. Et lorsque nous nous sommes séparés nous aurions pu avoir la possibilité de voir un peu plus nos parents, mais je n'avais aucune volonté de voir Elise et la meilleure façon de l'éviter était de ne jamais me rendre à la maison.

Victor [TOME 2]Where stories live. Discover now