Victor [TOME 2]

Chapitre 4 : Elise

Ça fait plus d'une heure et demie que nous sommes dans le cours de Madame Fauchon et je n'en peux plus. Ce n'est pas que ses cours ne soient pas intéressants mais c'est surtout que je ne sens pas cette journée. Comme si depuis ce matin tout se liguait contre moi.

Ça a commencé quand je me suis renversée du lait sur mon t-shirt dès le matin. Déjà que j'étais en retard, j'ai dû prendre le premier truc qui me passait sous la main. J'ai presque couru pour avoir mon bus, heureusement j'ai réussi à l'avoir. Une chance inouïe puisque dès le matin un couple s'engueulait à côté de moi, leur scène de ménage amusait les gens autour, mais moi je n'avais pas envie d'écouter leur querelle dès le matin. Ça m'irritait les oreilles plus qu'autre chose.

Au final après avoir presque courue pour rejoindre l'amphi j'ai réussi à m'installer à côté de mon groupe d'amis habituel qui m'avait laissé une place.

Nous formons un petit groupe de quatre Manon, Marie, Thomas et moi. J'ai eu assez peur en arrivant à la fac de me retrouver toute seule, sans personne à qui parler. Mais j'ai vite compris que personne ne se connaissait et que le contact avec les autres est plutôt très facile à avoir.

- Pourquoi ce retard ? me demande Thomas qui est assis sur ma gauche.

Je me retourne légèrement vers lui et fixe ses yeux marron foncé.

- Les petites galères du matin dis-je à moitié amusée.

Il y a trois mois de cela j'ai accepté de m'occuper de Thomas. Le premier jour quand je suis arrivée à la fac j'ai sympathisé avec Thomas, je me souviens encore des blagues qu'il m'avait faite et de son sourire qu'il m'avait affiché toute la journée comme pour me rassurer que tout allait bien se passer.

Jamais je ne me serai douté une seule seconde que ses parents allaient me téléphoner le jour d'après pour me demander une telle chose. Ils étaient si chaleureux et si gentils au téléphone, comment aurais-je pu refuser ?

Je me souviens encore de la douce voix de sa mère à travers le téléphone :

- Allo ? avais-je répondu après avoir décroché à un numéro inconnu qui s'affichait sur mon téléphone.

- Bonjour Elise, nous sommes les parents de Thomas Franssin. Thomas nous a donné ton numéro car nous aimerions te proposer quelque chose. J'espère qu'on ne te dérange pas ? Avait demandé une voix aussi douce que le miel.

J'avais mis un peu de temps à assimiler ce qu'il m'arrivait et surtout de me rappeler que Thomas était bien l'homme que je venais de rencontrer la veille. J'avais commencé à un peu paniquer car je ne savais vraiment pas où ils voulaient en venir.

-   Non vous ne me dérangez absolument pas... avais-je finit par dire.

- ...Thomas souffre depuis peu d'une pathologie qui l'handicape quelque peu. Nous voulons tout faire pour nous assurer que notre fils pourra suivre correctement ses études, pour cela nous aurions besoin d'une aide, ça sera juste le temps des cours, et les temps de pause que vous avez, le reste du temps nous serons là pour s'occuper au maximum de lui. Nous avons un peu tendance à le surprotéger ses dernières années... Bien évidement tu seras payé, parce que nous nous imaginons bien qu'en tant qu'étudiante tu n'as déjà pas beaucoup de temps pour toi. M'avait coupé sa mère.

J'ai hésité quelques instants. Je ne savais même pas de quelle pathologie il s'agissait. Et puis c'était si soudain. Mais si c'était pour aider Thomas alors je me devais d'accepter. Surtout qu'il est adorable.

- Oui c'est d'accord ! Avais-je dit d'un ton franc.

- Oh merci ! Vous ne pouvez pas savoir comme nous sommes contents avec mon mari. C'était-elle exclamée enjouée. Vous n'êtes peut-être pas sans savoir que notre fils est placé sous secret médical, alors si vous pouviez vraiment garder sa pathologie pour vous, nous ne voulons pas que tout le monde le sache.... Avait-elle repris un peu plus sérieusement.