Victor [TOME 2]

Chapitre 45 : Victor/Elise

Point de vue de Victor :

Les roues de ma valise raclent le sol chaud de Californie. Nous avions un peu délaissé ces derniers jours toutes les merdes qu'il a pu se passer.

J'ai décidé de rentrer à San Francisco, je n'ai plus aucune raison de rentrer chez mon père. Quant à ma mère, elle est confortablement installée au Japon et ne compte pas partir du pays. J'espère désormais qu'Élise me rejoindra rapidement ici.

Quel déchirement ça a été à l'aéroport les au revoir.
- Tu m'appelles dès que tu rentres m'avait-elle dit entre deux baisers. Je viendrais te voir rapidement ! Je t'aime Victor.

- Je t'aime aussi Élise, tu vas me manquer lui avais-je chuchoté tout en l'enlaçant par la taille.

Je la voulais une dernière fois contre mon corps. La peur que ce ne soit la dernière fois. Je voulais m'imprégner d'elle, entièrement, de son odeur, de sa bonne humeur, de son âme.

Dans tous les cas, nous nous aimons et vivons notre relation au jour le jour. C'est la meilleure des choses à faire pour que nous puissions construire notre vie à deux. Elle sait qu'elle a les cartes en main, comme elle les a toujours eu. Dès le premier jour où  mes yeux se sont posés sur elle, j'ai tout de suite su que tout changerait.

Élise était tout ce que je détestais, une fille agaçante, qui sait tenir tête quand il le faut et qui était aux antipodes des meufs que j'avais pu fréquenter. Loin du paraitre, des histoires et de la popularité. Sauf envers les mecs, Élise à toujours su attirer tous les hommes, et je les comprends tous. Comment lui résister ?

Elle est entrée dans ma vie si subitement, au moment où j'en avais le plus besoin. Mon père et moi ne pouvions plus se supporter, j'étais encore mineur et dépendant totalement de lui, tandis que ma mère avait décidé de m'abandonner à l'autre bout du monde. Aujourd'hui rien a changé si ce n'est que je me suis apaisé et que j'ai transformé la rage qui me consumait de l'intérieur en une force.

Je sais très bien que je suis lunatique et insupportable. Mais j'ai la chance d'avoir pu construire la meilleure famille dont j'aurais pu rêver, formée de mes amis et ma copine. La famille la plus chère, n'est pas forcément celle de sang, mais celle qu'on choisit.

Dès que je déverrouille la porte de mon appartement, les rayons du soleil viennent cogner contre les baies vitrées. J'ai à peine le temps de refermer la porte que mon téléphone se met à vibrer. Serait-ce Élise qui m'appelle ?

En voyant le numéro s'affichant sur mon écran je déchante totalement. Mon père m'a déjà appelé trois fois. D'une pulsion je tape rapidement :

Moi : Va te faire foutre, tu n'as qu'a gérer tes affaires toi-même. Assume tes conneries au lieu de me harceler.

Marc : Je ne sais pas comment me faire pardonner avec Catherine, comment avais-tu fait avec Élise ?

Mon père a énormément de culot. Heureusement pour moi que je ne l'ai pas en face de moi. La différence c'est que je rage tout seul et probablement me contient beaucoup plus que si j'avais eu à lui dire ça physiquement.

Moi : Je n'ai jamais trompé Élise quand nous étions en couple.

Dans l'histoire nous étions tous les deux fautifs, et je ne sais pas si nous pouvions réellement nous considérer comme un couple.

Marc : Je ne te demanderai que ce service !

Moi : Et bien tu n'avais qu'à la respecter ! Maintenant c'est trop tard. Tu ne penses pas qu'elle mérite mieux qu'un homme comme toi ? Si tu penses à son bonheur tu ferais mieux de la laisser partir.