28.

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- Les braves sont à la morgue.

« Jus de bagarre pour garder la pêche. »

Plus les mois passent et plus j'me rends compte que quand je les voyais tous les jours c'était une force pour moi. Les appels ça suffit pas, j'ai besoin de les voir, un week-end de temps en temps c'est pas assez. J'suis vraiment rien sans elles, ma belle-mère et mes sœurs sont vraiment les femmes de ma vie.

Demain c'est les vacances et j'vais bien être content de rentrer chez moi parce que gérer le foot, les cours et en plus ma meuf à côté c'était un carnage. Sans compter les heures de muscu et le régime de merde de la nutritionniste, hâte de retourner chez moi taper des gros couscous. Pourtant elle nous a prévenu, on a intérêt à bien manger sinon elle rigolera même pas avec nous à la reprise. Amadou et Saïd ont répondu un truc grave vrai, on mange c'que la daronne nous donne, on choisit même pas la déco d'notre chambre chez nous. Les mamans elles commandent tout dans une maison c'est chaud, j'espère que vous êtes prêtes parce que j'suis tellement un flemmard que j'paie Houda pour ranger ma chambre mdr.

Vraiment, j'suis refait comme un môme de rentrer. Tout me manque, l'ambiance du quartier, mon chez moi, manger des grecs, mais tout j'vous jure y'a tout qui me manque. Même entendre les daronnes crier par la fenêtre ça me manque. Ici avec le choc des cultures on passe notre temps à expliquer comment on vit chez nous. Tu choques comment la vie d'un riche c'est pourrit, déjà y'en a ils sont fils uniques et en plus soit ils voient plus les employés de la maison que leur parents soit y'a ni l'un ni l'autre. Amadou était tellement choqué qu'il a dit que s'il voyait pas sa mère chez lui quand il rentre, pour lui c'est carrément la fin du monde. Mdrrr c'est un forceur mais c'est vrai, au jour d'aujourd'hui je passe la porte de chez moi et Samia est pas là j'aime pas !

Dans l'équipe l'ambiance passe bien, les premiers jours ça a direct fait deux gros groupes, la banlieue et eux, après ça été. Faut bien qu'on se mélange, on se réunit sous les mêmes couleurs. La banlieue c'est dangereux mais pas avec eux.

Le lendemain, au moment de partir, dehors y'avait du monde quand même, des parents, des frères, des sœurs.. Dès que j'ai vu Samsam j'avais le smille au max, on s'est fait un calin de fou. J'étais trop content, quand je vous dit que cette femme je l'aime grave c'est pas une blague. C'est pas ma mère, elle la remplacera jamais et elle le sait, mais c'est ma belle-mère et franchement elle est au top avec tout ce qu'elle fait.

J'ai dormi tout le trajet comme un gros bébé sa mère, j'étais trop fatigué j'vous jure. Une fois arrivés, on descend tranquillement de la voiture pour rentrer chez nous en saluant ceux qu'on connaît. Faut pas perdre les habitudes, déjà un par respect et deux parce que sinon ça va encore dire que ceux qui bougent du quartier oublient le quartier. Comme dit Booba c'est pas le quartier qui me quitte, c'est moi j'quitte le quartier. Le quartier nous quittera jamais, la cité c'est nous, la rue c'est nous. J'ai quitté la Belle Étoile mais elle, elle me quittera jamais.

J'ai cramé deux trois nanas avec le sourire jusqu'à Pékin en m'voyant. Ou en voyant Adel, cet éternel célibataire. Quand t'as un avenir prometteur t'as les suceurs qui vont avec c'est livré ensemble, c'est un pack quoi. J'ai espéré que ce soit pour Adel et pas pour moi parce que si Souad apprends ça je vais m'en prendre plein la tête et bonjour les migraines.

Adel est rentré chez lui, et moi de même. Mes princesses m'attendaient tranquillement à la maison.. J'avais à peine passé la porte qu'Asma s'était déjà accrochée à moi comme une folle. Elle m'a manquée de malade mon bébé c'est un truc de ouf..

« Asma : ABDEEEEEL !
M : Aaaah la plus belle !
- T'es partis longtemps Abdel moi j'ai pleuré hein.
M - Comment ça t'as pleuré jtavais dit quoi avant de partir ?
- T'as dit que les princesses elles pleurent pas sinon la couronne elle tombe, mais c'est nul quand t'es pas là moi j'aime pas !
M - Bon ça va.. Allez vas-y fais moi un gros bisous alors parce que toi aussi tu m'as manqué ma chérie !
- Tu sais, tu sais, moi bientôt j'aurai comme ça : *elle faisait un quatre avec ses doigts avant de me faire un gros bisou*
M - Tu grandis princesse c'est normal. »

On est allé au salon, y'avait Houda avec Maëlle. J'ai fait un petit calin à Houda, j'voyais déjà qu'elle était pas super bien donc je lui ai demandé ce qu'elle avait mais elle m'a dit qu'il y avait rien.. Cette disquette là je l'ai sorti un milliard de fois elle va pas m'la faire à moi franchement. J'irais lui parler après.

Elle est allé faire la cuisine avec Samia et moi j'étais au salon avec les deux monstres. Quand c'était prêt on a mangé tranquillement, ambiance familiale où tout le monde charie tout le monde.. Vous connaissez tous ça je suppose ? Donc voilà, passons. Après manger j'suis direct allé dans sa chambre, elle va vite me dire c'quelle a parce que j'suis pas quelqu'un de patient et elle le sait très bien.

« Houda : Questu fais là?..
Moi : J'vois bien que ça va pas, dis moi c'que t'as.
- Mais rien.. Allez sort c'est bon..
M - Houda toi et moi on a le même âge, j'peux te comprendre.. Crois pas j'vais te laisser dans le mal et me barrer. Vas-y viens, arrête pleure pas.
- *dans mes bras*.. Je.. .. Comprends pas.. .. Pourquoi il m'fait ça..
M - *soupire* T'es amoureuse de qui ?
- *pleure encore plus* Aymen..
M - Aymen ? Lui du bloc C qui était au lycée avec moi ? Le ptit frère de Sanae ?
- *elle suffoquait* ..
M - Houda..
- *en reniflant* Abdel j'ai pas choisi..
M - Je sais que ça on choisi pas, on contrôle pas, mais putain tu mérite mieux. Tu vas me dire que c'est impossible, mais oublie le. Vraiment oublie le, tu trouvera un vrai bonhomme qui te correspond, un mec à ta hauteur, t'as le temps t'inquiète pas.. On peut pas te rater en plus, même avec ta naze qui coule du nez t'es trop belle mdr.
- *petit rire* Pff t'es bête. »

Sur tous les mecs de la cité, tout âge confondu, toute sorte confondu, fallait qu'elle soit love de ce mec là précisément. Comme par hasard sur le mec qu'il fallait pas du tout quoi. J'aurais préféré qu'elle me dise que ce soit Adel ou j'sais pas qui mais là, Aymen ? J'ai pas les mots, c'est la pire espèce ce type. Nan là sérieux on peut vraiment dire qu'elle est tombée sur le plus mauvais des mauvais.. Pourquoi il se concentre pas dans son business de merde là au lieu de s'amuser à gérer la sœur des autres ? On tombe pas amoureux tout seul pour rien, donc y'a dû avoir un truc. J'aime pas ça. Pour moi la famille ça compte de ouf alors qu'il s'en approche pas j'vais sortir les crocs direct.

Franchement j'étais énervé, donc je suis allé au parc. J'me suis posé sur mon banc, mon trône pour vraiment le définir. Jamais j'me pose ailleurs, c'est toujours CE banc là précisément, qu'il pleuve, qu'il pleuve ou qu'il neige. A peine mon cul posé dessus, je vois Aymen qui se dirige vers moi.

« Aymen : A côté de ta carrière de footeux tu veux pas aussi être statue ?
Moi : Après d'ten prendre aux potes tu tappe dans la miff ?
- ...
M - ...
- Pourquoi tu t'enflamme je l'ai pas baisée ta soeur.
M - J'en ai rien à foutre que t'ai visité son cul ou pas, j'veux pas que tu l'approche.
- Y'a 6 mois tu la calculais même pas elle traînait avec les putes du quartier viens pas m'faire le frère modèle steuplait.
M - Tout s'paye, si c'est pas là, ni demain, c'est dans les jours, les mois, les années qui suivent. L'état dans lequel tu l'as laissée ça confirme bien que c'est pas une meuf pour toi, elle joue pas dans la même cour que toi alors laisse la. T'as pas de sentiments, ni pour elle ni pour personne, alors sors de sa vie.
- Qu'est ce que t'en sais ?
M - Suffit de te voir, tu prends les gens pour des objets. Tu prends, tu jettes. Mais elle tu l'oublies, raye la de ta liste parce que j'vais pas rigoler j'te le dit.
- *rires* Tu crois vraiment que tu m'fais peur à moi là ?
M - Y'a des états dans lesquels tu m'as jamais vu crois moi. »

Dans une vie tout se paye. Absolument tout.

Lourd est mon parcours.Where stories live. Discover now