27.

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- Désolé je m'en vais ce soir.. Sans un regard.

« Quoi qu'il arrive crois en toi, en demain, en la vie. Crois en chaque chose que tu fais. Quoi qu'il arrive, abandonne jamais. »

On devait partir pour 19h et il était déjà 17h30. Pas le temps de vous expliquer que c'est passé trop vite. J'ai passé Manelle à sa mère et avec Souad on est allé se poser un peu plus loin. J'peux pas partir sans l'avoir vu vite fait avant, c'est pas possible.. Et c'est motif d'embrouille à mort, j'ai pas besoin de ça avant de me retrouve à mille bornes de chez oim. Une vraie boudeuse lacelle, vous savez pas cque j'endure au quotidien avec sa race, c'est une ouf !

« Moi : Questce t'as ?
Elle : Rien.
M - T'es sérieuse comment tu fais là ?
- Mais.. C'est toi aussi ! Tu me calcule avant de partir !
M - Souad, t'as vraiment envie qu'on s'embrouille là maintenant ? Parce que franchement tu vas vite m'énerver là.
- Bah va parler avec ta SABRINA elle va pas te souler elle, sors avec elle nan vu qu'elle est si mieux que ça ?
M - J'en ai rien à foutre d'elle et tu le sais très bien viens pas casser les couilles à tout le quartier, vas t'faire soigner toi j'te jure.
- Me parle pas c'est bon.
M - Moi j'men vais ce soir et regarde c'que tu fais.. Wesh arrête tes films si j'voulais être avec elle j'le serais Souad. Et là moi c'que j'veux c'est être avec toi, donc arrête ta paranoïa j'ai envie d'te rentrer la tête dans le mur.
- Vrai ?
M - wAllah.
- *calin* Bon.. Pardon alors. »

C'est la preuve qu'elle tient quand même un peu à moi, mais sérieux, trop c'est trop.. Genre là vous la voyez toute gentille et tout, mais des scènes de jalousies j'en mange des kilos par semaine de ça, sans compter les recales qu'elle mets des fois.. J'suis trop courageux, c'est maintenant que j'men rends compte ! C'est une épreuve kohlanta ma meuf en vrai, j'ai vraiment des grosses couilles de pas finir fou avec elle.

On parlait, on rigolait.. Et tout ça une dernière fois avant mon départ. Mais j'sais pas, j'comprends rien moi en vrai. J'ressens un truc fort pour elle, mais j'sais pas si c'est de l'amour vite fait ou plus. J'sais vraiment pas c'que c'est.

« Elle : Abdel ?..
M : Hm ?
- Tu vas pas trouver une autre meuf là bas?
M - Mais t'es malade toi !
- Moi non plus j'te remplacerait pas tu sais.
M - Jamais ?
- Jamais jamais jamais jamais jamais.
M - T'as très intérêt, j'te le dis.
-T'inquiète pas orh..
M - Ouais bref, fais moi un bisou alors.
- *bisou* Mon gros bébé. »

Des fois j'ai l'impression qu'elle est pas trop sûre de c'qu'elle veut vraiment ou encore qu'elle veut m'dire quelque chose mais qu'elle ose pas tellement. J'suis nul en devinette alors si elle me dit rien pas j'pourrais jamais le savoir.

Houda est venu nous voir pour me dire qu'on allait bientôt partir. Bon, déjà on s'est fait cramer de un, et de deux le temps passe trop vite, c'est ouf.

J'suis resté encore un peu avec ma go et après j'suis allé dire au revoir aux autres. J'ai pas fais la bise aux meufs j'leurs ai serrés la main, une crise dans la journée ça me suffit j'me passerai bien des autres. Parce que Souad me reproche de gérer trop de meufs, d'en séduire trop à la fois, de trop plaire.. Frère, c'est ma faute ? Franchement, c'est ma faute ?

Ce qu'elle sait pas c'est que face à elle, les autres elles font pas ls poids du tout. J'vous l'dis franchement hein, les autres j'les regarde même pas.

« J'fais confiance qu'à mon équipe fuck les autres c'est des mitos. »

Le centre de formation de Paris est juste énervé comme jamais. Mais quand j'vous dit qu'il est énervé je rigole pas ! C'est grave grand, y'a les salles de classes, le dortoir et puis le terrain de foot. J'vous signale qu'on a une nutritioniste à disposition. Ça va pas être la pote d'Adel elle, ça c'est même sûr que ça va être la guerre.

On reprends les cours et le foot demain parce qu'on est arrivé tard et aujourd'hui fallait qu'on fasse connaissance avec les profs, le coach, la classe et aussi visiter les bâtiments.. Enfin bref, aujourd'hui c'était un peu la journée relou mais tranquille sans mentir on a tous connu pire dans une vie.

Au moment où ils nous ont donné nos emplois du temps, j'ai vraiment cru à ce moment précis que ma vie allait s'effondrer. J'vous jure ! J'ai jamais vu un emploi du temps aussi rempli, plein, blindé. Y'a des jours j'finit grave tard parce que j'ai foot jusque 21h30.. Ça va me faire tout drôle parce qu'aux entraînements du quartier j'y allait vraiment quand j'voulais.. Là vu la gueule du coach j'me dit que ça va pas être possible. Quand j'disais que mon ancien coach c'était un tyran que j'me plaignais et tout bah là j'vais être servi.. Mon nouveau coach c'est très certainement un assassin, d'ailleurs ça s'voit rien qu'à sa tête c'est pas une blague. Il est là pour faire de nous des machines de guerre, qu'on soit fatigués ou j'sais pas quoi si on est pas content on a qu'à rentré chez nos mères. Y'a pas le temps de faire la diva ici, n'importe qui rêverait d'avoir ma place, suffit que je chipote trop et je retourne aux 5 branches..

C'est inconcevable pour moi.

On a eu 2 maillots (avec notre nom), 2 shorts, 2 joggings, un sac de sport aussi une veste et un manteau au nom du club. Le truc qui me choque le plus c'est qu'on est presque autant d'étrangers, que de français. On se croirait au quartier presque. Les white qui sont ici sont pour la plupart blonds, petits corps. Ils ont la dégaine de petit bourges alors qu'on a notre attitude de banlieusards. Même si on est pas du même endroit, entre mecs de banlieue on se sait, on se connait, on se reconnaît même. À première vue c'qui me paraît bizarre, c'est qu'ils sont tout fins tout secs, c'est pas ça qui arrête les balles wesh. Personne n'est là pour rien, ni par hasard. Si on est là c'est qu'on a un truc alors j'ai confiance. Adel est sûr que y'en a qui sont là parce qu'ils ont du biff, que c'est le piston des parents qui les a emmenés là.

Personnellement je m'en fou, tant que tu sais faire une passe j'en ai rien à foutre de comment t'es arrivé ici, c'est pas mon problème.

N'empêche c'est ouf comme la thune arrange tout. Maintenant avec des sous tu fais des dingueries, dans nos tess ça tuerait son frère pour en avoir plein les poches. En France comme ailleurs, si t'es pas riche t'es personne. L'argent achète l'âme des gens, l'argent nous pourrit de l'intérieur et nous rends beau de l'extérieur. J'ai l'impression que quand t'es blindé tu calcules plus trop c'que tu fais, tu sais pas grand chose de c'que tu voudrais, forcément, t'as déjà tout. T'as juste envie d'avoir encore plus de billets pour en avoir plus c'est tout, y'a pas vraiment de but derrière cette idée. Chez moi comme dans n'importe quelle cité, les gars essaient tous de rivaliser les dingueries de Pablo et Tony. C'est le même système partout : faire des sous en masse. Ils veulent tous péter le million sans avoir à s'casser le dos alors que si tu t'fais péter c'est allé simple en prison. L'argent a l'odeur de l'Enfer, mais quand ça te monte au crâne t'es sous le charme. Avec un billet je réussis à avoir elle, elle et elle, j'me suis mis lui, lui et lui dans la poche.

Et c'est comme ça que nos chers banlieusards ont voulu avoir Le Monde..

Lourd est mon parcours.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant