Lourd est mon parcours.

04.

- J'irai toucher le sommet.

Le mariage de mon père était passé, j'vous passe cet événement parce que pour moi il est insignifiant. De toute façon mon frère et moi on y a même pas pointé le bout du nez. Qu'est-ce que vous voulez que j'aille foutre là-bas, ça m'intéresse pas ses merdes moi. Chez moi c'était remplis de cartons parce que là meuf de mon père vient habiter chez nous avec sa fille. Sa fille qui a le même âge que moi mais qui fait beaucoup trop la princesse à mon goût. À croire qu'elle pétait le million et que du jour au lendemain elle s'est retrouvé au quartier. Elle s'appelle Houda.

Bah ma ptite Houda si t'es pas contente d'être là nous non plus on voulait pas de toi ma cocotte. Déjà que t'es moche donc fait pas la gueule steuplait c'est pire. Elle est pourrie de l'intérieur, c'est une pourrie gâtée et ça se voit de loin très très loin même. Elle vient d'arriver j'ai déjà envie qu'elle se barre tellement jlaime pas. Mon père a bougé les affaires de ma mère pour mettre les siennes. J'vais pas la supporter longtemps la nouvelle, elle va vite retourner d'où elle vient avec sa gamine pleine de manière. Putain je prie pour qu'ils se barrent tous les trois, cassez vous d'ici vraiment, dégagez vous m'empoisonnez la vie !

En plus c'est bientôt la rentrée, j'espère sincèrement mais vraiment de tout mon cœur qu'Houda sera pas dans ma classe. Ni même dans mon lycée si possible. Si elle pouvait rentrer chez elle dans sa cité lointaine, loin de moi et de mon air ça m'arrangerait aussi ça, j'en serais heureux même. Ouais franchement si elle pouvait se barrer, j'en serai reconnaissant à la terre entière.

J'étais avec Youss au centre commercial pour racheter des habits, mais surtout pour décompresser j'avais bien besoin des deux. J'suis pas maigre mais j'suis plus gros, j'ai pas l'poids idéal, j'ai un poids normal. Genre j'peux encore perdre plus en fait si j'veux un corps impec. J'vais pas dire que j'suis devenu grave beau mais maintenant que j'suis bien dans ma peau, dans ma tête et tout bah j'fait un peu plus attention.

Comme on est des poisseux, fallait qu'on tombe sur Aymen et Souad. Quand y'a Aymen y'a Souad qui suit derrière c'est logique limite. On dirait une sang-sue cette meuf c'est grave !

« Aymen : Youss ma préférée !
Y : Pour oit ça s'ra Youssra déjà, Youss c'est pour les intimes ok?
A : On peut faire des choses intimes si tu veux y'a pas..
Souad : Bah tu présente pas ton pote Youssra ?
Moi : Ah bah ça reconnaît pas Abdelourd maintenant ?
A : Crois pas tu pète le score aussi.
S : T'as.. Changé.. T'es..
Y : Bon nous on va y aller hein.
M : Ouais. »

On a continué de faire les magasins et on avait tellement d'sachets qu'on a dû prendre un caddie. J'vous dit pas la dégaine qu'on avait avec un caddie Carrouf' blindé de sachets de magasins. Des vrais cassos, on était inratable.

Arrivé au quartier j'ai vu une meuf qui avait grave l'air pommé.. Franchement était belle en plus. J'lui ai montré où elle voulait aller et après avec Youss on a essayé de monter le caddie parce que l'ascenseur marchait aps. J'sais que chez vous c'est la même, mais sah j'comprends pas pourquoi nos ascenseurs marchent jamais.

En tout cas j'peux vous dire qu'on a bien galéré à le monter ce putain d'caddie.

« Material girls. »

Aujourd'hui c'est la rentrée, comme un hegoune j'ai loupé le bus alors j'suis en retard.. Tant pis y'a pas mort d'homme.

Une fois au lycée j'vais en vie scolaire demander ma salle, donc j'y vais et tout j'frappe à la porte la prof cassait déjà la tête comme quoi je devais pas faire comme Ayoub, et blablabla.. Mêle toi de tes fesses tu seras gentille. Elle me dit de m'asseoir où y'a la place automatiquement j'regarde vers ma sauce, Youssra quoi, et c'est pas j'vois que madame était à coté d'Aymen. Bah alors là ça se concrétise elle m'a bien menti l'autre fois. J'sais pas ce qu'elle fou avec lui mais de toute façon je saurais. Tout se sait, on habite la même cité et on est dans le même lycée ça se saura forcément. J'vous ai jamais dit le nom de mon quartier ? C'est la Belle Étoile, les Cinq Branches, la Belle Et', les 5B'. appelez le comme vous voulez. Bref en tout cas, à la Belle Ét' tout se sait. C'est pas un petit secret de merde comme ça que j'arriverais pas à savoir, suffit d'aller voir les bonnes personnes. Ou tout simplement d'attendre.

J'lai regardé avec un regard noir et j'suis partis me mettre à côté de Souad, c'était la seule place qu'il restait de toute façon. Elle parlait beaucoup, beaucoup trop même alors que j'lui répondait pas. Elle m'soulait plus qu'autre chose en fait. Limite si j'avais pas envie de la gifler, elle donnait mal à la tête. C'est une migraine ambulante..

« Moi : Putain Souad mais ferme là, tais-toi !
Souad : Pourquoi t'es comme ça ?!
M : J'dois te rappeler comment toi t'étais avec moi ?
S : ...
M : Voilà, ferme ta gueule.
S : Tu disais jamais rien. C'était facile de s'en prendre à toi. Si tu répondais comme le jour ou tu m'as frappé on t'aurais même pas soulé tu sais. En tous cas pour ma part j'suis désolée..
M : Souad tais toi.
S : Tu me pardonne ?
M : Si t'arrête d'ouvrir ta bouche ouais ! »

Elle s'est pas pour autant arrêtée. J'oublie rien mais faut pardonner alors voilà et puis au fond elle est pas si méchante. Elle est juste un peu conne. C'est une vraie folle, j'rigolais bien avec elle en faite. Elle est grave tête en l'air, elle peut t'dire un truc et après partir sur un autre sujet pour oublier cqu'elle voulait dire au départ.. C'est ce côté là qui donne mal au crâne bêtement.

Ça venait de sonner la pause alors on a tous laissé nos affaires et on est sortis. J'vais pas vous mentir, Souad c'est une putain de belle meuf, ça m'gêne pas vraiment qu'elle reste avec moi. Si t'es en compagnie de quelqu'un autant que ce quelqu'un soit beau nan ? Bah voilà c'est mon cas. J'vous passe ce qu'il s'est passé y'avait rien d'intéressant.

La prof donne nos emploi du temps et la fin de la journée a sonné donc on est tous parti de la salle.
J'étais refait parce que je repartais pas en bus mais en caisse avec mon frère, vu qu'on doit aller au stade payer la caution et l'équipement de foot. Plus les jours passent plus je le trouve bizarre. Lui qui avait la peau matte perds ses couleurs, de jours en jours. Dans la voiture c'était un peu trop silencieux, il avait l'air fatigué. Plus qu'hier et encore plus qu'avant hier mais comme j'en ai marre de lui demander ce qu'il a pour qu'il me réponde la même connerie à chaque fois bah j'ai rien dit cette fois.

On arrive au stade, Ayoub parlait avec l'entraîneur. Après avoir enfilé l'équipement que le coach m'a donné j'suis allé sur le terrain saluer ma nouvelle équipe. Ça se voyait qu'ils se connaissaient depuis plusieurs années mais ils essayaient de m'intégrer au maximum. Y'avait pas d'esprit de compét', c'était une vraie équipe. J'ai trouvé ça cool alors j'me suis un peu plus laissé allé. Quand l'entraîneur est arrivé tout le monde a cash arrêté de rigoler, de parler, de respirer.. J'ai vite compris que c'était un tyran et certainement pas un enfant de cœur. D'avance j'ai su que j'allais morfler avec lui.

J'sens déjà la souffrance me prendre.