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- Sentiments parfumés de haine.

* DANS LA PEAU DE YOUSSRA.

« Je porte ce masque pour ressembler aux autres, en garçon manqué une fille pas comme les autres. [...] Sache que, malgré tout je t'aime. »

Tomber amoureuse d'Aymen ça a vraiment été la pire chose qui m'est arrivé dans ma vie, il pouvait pas m'arriver pire. Ça m'est pas tombé dessus comme un cheveu sur la soupe, je l'aime depuis bien plus de deux ans. Souad était tellement collée à lui que c'était impossible de l'approcher, ils étaient tellement ensemble qu'on aurait pu croire qu'elle était son chien de garde. C'est incroyable.

D'un côté y'avait le gars que j'aime et de l'autre mon meilleur pote..

Mon choix il était vite fait sans mentir.. Il arrive un moment où tu fais des choix rationnels et pas relationnel. C'est à dire que tu prends du recul et tu te poses les bonnes questions. Abdel c'est mon meilleur ami, ok, le sang et compagnie, mais est ce que ça va devenir mon mari ? Non. Est ce que c'est lui qui va me trouver un mari ? Non et si c'est Adel, je décline. Et là j'ai fait un choix. J'ai laissé l'amitié, j'ai choisi l'amour.

Après ça tout est allé vite, même si c'était pas vraiment dans l'ordre que je voulais. J'allais vers lui, et pourtant il me recalais. Il trouvait ça bizarre que d'un coup j'ai voulu lâcher mon sauce pour lui, il me croyait pas. J'en ai eu tellement marre qu'on a couché ensemble, pour lui prouver que je jouais pas. On joue pas avec ça. Et là, la descente aux Enfers a commencé. Des messages de temps en temps, après ça passe aux coeurs, aux appels le soir.. Tout ça dans le dos de mon soit disant frère de cœur. Le mec faisait tout pour perdre du poids et moi pendant ce temps là je tchatchait avec son ennemi numéro 1. Sur le coup j'vous jure je pensais même pas à ça. Tout m'est arrivé comme une patate dans la gueule, j'ai rien vu venir !

Jusqu'au jour où il me faisait dire des trucs à Abdel que j'avais pas envie de dire, des trucs méchants vraiment même à mon ennemi je vois pas l'intérêt de lui dire ça. Il savait très bien que pour lui j'aurais pu faire n'importe quoi et il en jouait. Je souffrais en silence, je disais rien jusqu'à ce qu'il se m'interdise de parler à Abdel complètement. Quand je le faisais je le payais, mais vraiment.  La vérité quand le gars que t'aime serre sous tes yeux, j'crois honnêtement que y'a rien de pire. Ça fait mal, mais vraiment mal. Ça met le cœur dans tous ses états, comme si on foutait cet organe de merde en feu, comme si que j'avais l'Enfer en moi. Pour le garder je lui donnais mon corps. J'étais devenue sa chienne en fait. Je faisait tout ce qu'il me disait de faire, j'étais à ses ordres. Des fois il me disait que sans ça il allait plus m'aimer, qu'il irait faire tourner des photos dans le quartier.. Il a pas eu besoin de me menacer longtemps, parce qu'après tout, tout ce qu'il me disait j'le faisait par amour.

J'commençais à désespérer, je l'aimais et il le savait et c'est limite s'il s'intéressait à moi maintenant.. En même temps, tout ce qu'il voulait de moi il a finit par l'avoir. J'ai beau l'aimer de tout mon cœur,  il aurait jamais dû donner les photos à Abdel. C'est l'excès de trop, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. La trahison de trop qui a rempli mes veines de vices et mon cœur de haine. Il paie rien pour attendre, j'ai la haine de lui.

L'homme te fait croire qu'il t'aime pour bien jouer avec ton coeur.. J'aurais du garder ma fierté et ravaler mes sentiments. Vous savez aujourd'hui y'a vraiment rien de plus banal qu'un homme qui ment.

Protège ton coeur ils vont le briser. C'est déjà trop tard, et je jure, oui je le jure, de pas en rester là. Je vais me venger. Doucement mais salement.

* DANS LA PEAU D'ABDEL.

« Donne moi l'échec j'le changerait en succès, on pourra tout m'donner ce sera jamais assez. »

Aujourd'hui c'est lundi, j'me lève pas avec le sourire du tout, c'est limite si j'fais pas la gueule d'ailleurs. J'sais que j'pars ce soir et pour moi c'est trop tôt. Ma famille, Souad, le quartier, tout ça ça va grave me manquer. Samia j'laime bien cette brave femme, vraiment, elle va me manquer aussi celle là j'vous jure.. Sa graille, ses manières et tout ses réflexes maternels.. Ça va grave me manquer. Heureusement que j'pars avec Adel parce que sinon ça aurait été trop dur ! J'aurais été complètement dépaysé, pire qu'un blédard. On a le droit au téléphone là-bas mais j'me connaît et j'sais très bien que j'vais y faire attention au début et après j'vais vite le zapper.. Franchement si y'a bien un truc que tout le monde me reproche c'est que j'ai beau avoir le dernier des téléphones, j'le calcule jamais. En sachant que j'ai découvert que les samedis j'aurais souvent match, j'peux venir que les dimanches et pendant les vacances, ils vont tous me niquer.

Au quartier y'a un barbeuk organisé pour notre départ, sûrement histoire qu'on garde un beau souvenir de chez nous en partant.. Au début j'voulais même pas y aller. Mais bon Samia c'est pas quelqu'un à qui on tient tête longtemps vœu savez. J'y vais juste pour faire la présence et basta, ça m'intéresse pas de voir les gens. Ouais c'est gentil, franchement c'est cool j'apprécie, mais vas-y ils fêtent mon entrée en carrière genre alors qu'ils croyaient même pas en moi ? J'suis sûr qu'ils ont su comment je m'appelais quand j'ai maigris, et encore. Avant j'étais le gros du bloc C et c'est tout, ça cherchais pas douze quatorze. Et ceu-vi jvais aller là-bas faire des sourires à ces gens là ? Mais flemme c'est pas ma came.

C'était au parc de la cité, et franchement y'avait du monde. Des tipeu, des grands, des darons. Moi qui voulait pas venir, ça faisait chaud au coeur de voir tout ce monde là, de voir des sourires sur autant de lèvres et de visages. Même si je savais que la plupart était là pour la graille, j'étais quand même content.

J'étais posé avec Adel sur un banc, franchement on y croyait pas. C'était trop beau pour être vrai.

« Moi : Putain on bouge soir ce, tu capte ? Soir ce wesh !
Adl : Eh la vie on y va on ken tout on fait l'zbeul partout ! On va montrer c'est comment chez nous à chaque but j'vais faire la star rien à foutre.
M - *tchek* T'inquiète même pas, ils savent pas qui on est eux.
- C'est grave ça ils nous connaissent pas.
En même temps : On va leur faire la mala sale !
M - *rires* Tu connaaaaaais putain !
- *rires* Laisse-les croire qu'on dors mon gars, laisse-les ils connaissent pas les 5 branches, ils connaissent pas la Belle Et' ! »

On a continué de parler un peu et après on a bougé pour parler avec les gens.

J'avais Manelle au bras, elle gazouillait comme d'habitude maintenant. Je jouais avec elle, je lui faisait des grimaces et rien qu'elle rigolait cette folle. Pouah ma ptite princesse, mon bébé. Elle est toute mignonne, elle ressemble à Samia un truc de ouf, la même tête. Sa copie conforme, c'est un truc de ouf aussi ça. Mais vaut mieux ça plutôt qu'elle ressemble au timbré qui lui sert de père. De toute façon, elle le connaîtra jamais.

D'ailleurs c'était l'heure son biberon, en tant que grand frère modèle je lui donnait. Puis une meuf un peu familière est arrivée.

« Meuf : Anh qu'elle est trop mignonne !
Moi : Ah bah ouais normal c'est la relève elle hein.
- *rires* Ouais c'est vrai.
Moi - Eh oui !
- *sourire* Toi c'est Abdel c'est ça?
Moi - *faux sourire* Ouais ouais, et toi c'est?
- *sourire* Sabrina. »

Elle était belle mais sans vous mentir je la sentais pas cette meuf là, mais vraiment pas du tout. Elle sent le vice. En tout cas, ma première intuition me dit que c'est une meuf à problème celle là.. Rien qu'aux premiers abords je l'aime pas, mais même pas un peu. Next.

Lourd est mon parcours.Where stories live. Discover now