Chapitre 32 : Coupable

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Le roi Airy s'installa en face de la Majesté de Satbourg. Autour d'eux se trouvaient toujours les onze gardes.

- M'assurez-vous que vous n'avez rien à voir avec cet affront ? demanda Airy.

- Avec toute l'honnêteté que je vous dois, oui, je vous l'assure. Tout ce que je vous ai mentionné sur notre amitié et l'absence de rancœur à votre égard était sincère.

- J'aimerais vous croire les yeux fermer mais le coupable reste tout de même en liberté et j'ai besoin de savoir de qui il s'agit. Si vous me montrez votre bonne volonté à m'aider, je vous croirai définitivement et cet incident restera clos comme le précédent.

- Mon cher ami, j'aimerais grandement mais comment puis-je vous rendre un tel service ? Est-il ne serait-ce que possible de trouver l'auteur du crime ?

- J'ai ouïe dire d'une suspicion. Vous êtes venus à deux carrosses dans mon château. N'y a-t-il que des serviteurs et des gardes de votre royaume qui vous accompagnaient.

- L'un de mes secrétaires également, je ne pars jamais sans l'un d'eux.

- Bien. Vos gardes sont-ils ceux qui vous entourent habituellement ?

- Pour la plupart en effet. Mais je ne suis pas aussi escorté à l'accoutumée. Certains visages me sont plus inconnus que d'autres.

- Combien ne vous sont pas familiers ?

- Quatre mon cher ami. Un écuyer et quatre chevaliers habituellement attribué à d'autres tâches que ma protection.

- Et combien sont toujours à vos côtés ?

- Huit gardes et trois servantes, mon cher ami.

Airy hocha la tête.

- Accepteriez-vous de continuer de me montrer votre bonne volonté en acceptant de réunir tous vos sujets ici même ?

- Bien sûr.

Le roi de Satbourg leva la main et commanda l'ordre à son garde qui quitta la pièce.

- Me voilà bien embarrassé de me retrouver dans de telles conditions face à vous, poursuivit l'invité royal.

Le souverain de Nekavland inclina légèrement la tête pour montrer qu'il avait entendu ses paroles, puis ne prononça pas le moindre mot jusqu'au retour du garde de Satbourg.

Ce dernier arriva après deux douzaines de minutes.

- Aligner contre ce mur, ordonna Airy aux nouveaux venus.

Le hochement de tête du roi de Satbourg les poussa tous à obéir.

- Votre Majesté, pouvez-vous me désigner votre secrétaire ?

- Bien entendu.

Le vieil homme se leva et pointa du doigt la personne tout à droite de la ligne humaine. Airy lui fit signe de se décaler.

- Maintenant votre écuyer.

Le roi pointa comme prévu le visage de Haru. Ce dernier était en sueur, il avait peur d'être accusé. Pourtant, Airy le pensait honnêtement innocent. Il le sortit de la ligne.

- Vos huit fidèles gardes ?

Le souverain obtempéra une nouvelle fois et pointa le garde avec eux depuis le début ainsi que trois autres.

- Et les servantes ?

Il s'agissait des trois seules femmes de la pièce.

Il ne restait désormais que cinq personnes dans la ligne.

- Vous m'avez dit ne pas connaître que quatre de vos accompagnateurs.

- Je suis tout aussi étonné que vous d'en constater cinq, l'informa le roi de Satbourg, perplexe.

De lui-même, le vieux souverain s'approcha du mur. Il regarda un à un chacun des visages et s'arrêta finalement devant un grand garde, plutôt jeune et en forme.

- Je connais assurément votre visage, dit-il. Êtes-vous l'un de mes gardes ?

Le garde garda le silence. Le souverain de Satbourg épia alors chacun de ses traits plus en détail. Soudainement, son visage s'éclaira :

- Vous...

Il ne termina pas sa phrase et vint s'incliner devant le roi de Nekavland

- Je vous prie de m'excuser mon ami, je comprends désormais ce qu'il s'est passé.

L'homme se redressa et regarda son égal dans les yeux.

- Cet homme a certes embarqué avec nous dans les carrosses, mais il n'y était pas convié. Il est le garde de ma fille.

A ces mots, l'homme dont il était question voulu fuir mais les gardes de Nekavland eurent vite fait de le rattraper et de l'immobiliser. Sa Majesté s'approcha de nouveau de lui.

- Est-ce ma fille qui a commandité cette attaque ?

Devant le silence de l'homme, le roi le frappa vulgairement.

- Réponds à ton roi !

Et là, l'homme avoua.

La Servante du RoiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant