Chapitre 49

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Evanna referma doucement la porte du bureau de Livaï derrière elle et se rendit dans la chambre. Elle était encombrée d'un pyjama, d'un uniforme pour le lendemain et d'une serviette de bain.

"J'espère que t'as du savon pour moi, j'ai oublié de prendre le mien, se rouvint-elle."

Il hocha la tête avant de s'enfermer dans la salle de bain pour se doucher. L'eldienne fit le tour de la chambre pour s'occuper ; elle savait que si son caporal la trouvait assise sur le lit avec ses vêtements sales de la journée, il la sermonnerait. Elle s'empara d'un cadre qui prenait la poussière dans un coin du bureau d'appoint et passa sa manche dessus pour le nettoyer. C'était un dessin très réaliste sur lequel on voyait Livaï entre une jeune femme rousse qui riait avec un petit air espiègle et un grand blond qui souriait timidement, un main derrière la nuque. Le brun semblait blasé, comme sur le point de lever les yeux au ciel d'exaspération. Elle se demandait qui étaient ces personnes et, surtout, pourquoi ce cadre était le seul objet des quartiers de Livaï à être couvert de poussière. Elle le reposa après quelques secondes et se pencha à la fenêtre. Il faisait bon dehors, ils la laisseraient sûrement ouverte durant la nuit.

Evanna se retourna après plusieurs minutes en entendant la porte de la salle de bain s'ouvrir. Livaï en sortit, vêtu d'un pantalon de pyjama noir et d'un t-shirt gris. Il lui fit signe qu'elle pouvait y aller et elle se dépêcha de s'enfermer à son tour pour prendre une bonne douche. Elle fredonna joyeusement pendant qu'elle se lavait les cheveux, même si elle ne savait pas forcément pourquoi elle était si contente. En sortant, elle passa plusieurs minutes à les sécher pour qu'ils ne gouttent plus, puis elle sortit en laissant la porte ouverte pour évacuer la vapeur qui émanait de leurs deux douches. Le caporal était assis en tailleur sur son lit et triait encore quelques papiers. Elle prit place à côté de lui, s'adossant contre le mur. Une jambe étendue devant elle et un genou ramené contre sa poitrine. Elle se perdit dans ses pensées.

L'eldienne n'avait jamais connu de moments aussi paisibles que ce qu'elle avait pu vivre depuis son arrivée sur Paradis. Toujours sur ses gardes, à préparer une action, à enseigner l'histoire aux nouveaux résistants. Incapable de penser à un futur qui s'étendait sur plus de deux ou trois jours. Mais ce soir-là, elle réalisait à quel point sa vie avait changé. Même si sa nouvelle mission restait en fait assez similaire à la précédente. Ses fréquentations n'avaient plus rien à voir avec ceux qu'elle avait connus, elle savait qu'elle ne se ferait pas sortir du lit en pleine nuit par des militaires Mahr, et elle parvenait à se détendre plus facilement avec ses nouveaux amis qu'avec les anciens.

"J'ai fini, indiqua Livaï en quittant le lit pour ranger les documents dans la pièce d'à côté.

- Uh ? fit distraitement Evanna en le regardant revenir.

- On peut se coucher, précisa-t-il. On se lève à l'aube demain.

- C'est tôt, grimaça-t-elle à cette annonce. T'es sûr que je dois venir ?"

Il la fusilla du regard et elle se retint de rire. Secouant la tête, Livaï s'allongea sous les couverture, une main derrière sa tête. Evanna éteignit la lumière et s'allongea à son tour, elle fixa le plafond éclairé par la lumière de la lune qui filtrait à travers les volets ouverts. Elle ferma finalement les yeux.

"Pourquoi tu ne m'as rien dit ? interrogea soudainement la voix du caporal."

La jeune femme rouvrit les yeux et tourna la tête vers lui, il fixait toujours le plafond sans la regarder. Elle haussa les épaules en changeant de position pour lui tourner le dos, maussade.

"J'en sais rien, marmonna-t-elle."

Evanna sentit du mouvement derrière elle. Livaï se redressa sur un coude en grimaçant à cause de la douleur dans son flanc. La soldate remonta un peu plus la couverture sur elle comme si cela allait suffire à la faire disparaître.

Une ennemie au sein du Bataillon (Livaï x OC) [TERMINÉE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant