Une ennemie au sein du Bataillon (Livaï x OC) [TERMINÉE]

Chapitre 45

"Major, souffla une jeune recrue. Je viens de trouver Evanna inconsciente près des écuries."

A ces mots, Livaï sauta du banc sur lequel il était assis et partit à la suite de son amie qui suivait l'adolescent. Ils atteignirent les écuries en courant et Hansi s'agenouilla à côté de la soldate qui gisait à plat ventre sans bouger. Le cœur du caporal se serra, elle avait l'air d'avoir pris un certain nombre de coups au vu du sang séché sur son visage, ses bras et ses mains. Le haut de son pyjama était également trempé, tout comme certaines mèches de cheveux qui parsemaient ses traits fins.

Evanna sentit une main se poser sur son cou, ce qui la ramena à la réalité. Elle grimaça et tenta d'ouvrir les yeux, mais la lumière du soleil l'en empêcha.

"Evanna ? appela la voix de Hansi."

La soldate se redressa sur un coude et leva les yeux vers sa supérieure qui avait l'air affreusement inquiète.

"Qu'est-ce que... commença Evanna en s'asseyant, puis elle se souvint de la fin de nuit qu'elle avait vécue."

Elle serra les dents et les poings, elle avait encore mal aux côtes mais cela semblait déjà guérir. Elle passa une main couverte de sang sous son nez pour tenter de l'essuyer, mais cela ne servait à rien tant ses doigts en étaient maculés.

"Qu'est-ce qui s'est passé ? s'enquit doucement Livaï en posant un genou devant elle afin de se mettre à sa hauteur."

L'eldienne le fixa un instant, une idée furtive lui traversa l'esprit. Juste le temps d'une seconde. Et si... Et si les soldats avaient bien été mis au courant de son lien avec Sieg par quelqu'un ? Et si cette personne, c'était...

"Oï, Evanna, l'appela Livaï en claquant des doigts devant ses yeux pour la ramener à la réalité."

La châtaine loucha dessus avant de revenir au regard froid de son caporal. Une légère inquiétude faisait briller ses yeux bleu d'acier. Non, ce ne pouvait être lui. Ses agresseurs avaient entendu la discussion qu'elle avait eu avec Livaï, voilà tout ; jamais il ne leur aurait donné ces informations, peu importait ce qu'il pensait d'elle.

"Des soldats sont au courant pour Sieg et moi, balbutia-t-elle en reportant enfin son attention sur sa major.

- Comment ça ? s'étonna-t-elle en observant son caporal."

Lui aussi était surpris et il jeta un œil à Hansi pour savoir si elle y était pour quelque chose. Mais elle ne leur avait rien dit.

"Je crois qu'ils m'ont entendue en parler l'autre soir, supposa Evanna avec un regard entendu pour Livaï."

L'homme leva un sourcil. Pourtant ils avaient été seuls à ce moment-là. Ses yeux s'agrandirent soudainement. Dans la confusion de la discussion, il n'avait pas fait attention à ce qui s'était passé dans les escaliers ; il avait croisé un soldat qui montait les marches. Perdu dans ses pensées, il ne s'était pas dit qu'ils avaient pu être entendus car l'homme avait techniquement été trop loin d'eux en cet instant. Mais à bien y réfléchir, il avait eu l'air essoufflé alors qu'il montait tranquillement les marches.

"C'est pas vrai, marmonna le caporal en se levant.

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda Hansi en se tournant vers lui.

- Un soldat nous a entendu. Je n'y ai pas fait gaffe, j'ai pensé qu'il était trop loin quand elle m'a dit pour leur lien de parenté, mais je pense qu'il a tout entendu et qu'il a fait demi-tour en courant avant de remonter pour ne pas être suspect quand j'ai pris les escaliers.

- Comment tu le sais ?

- Il était essoufflé quand on s'est croisé alors qu'il n'avait aucune raison de l'être. Tu sais qui c'est ? reprit-il à l'intention de Evanna.