Chapitre 39

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Diane

"Ce n'est vraiment pas mon jour" est la première chose qui me vient à l'esprit alors que je me trouve face contre neige, une masse très lourde sur le dos.

Puis mes réflexes durement acquis lors des innombrables entraînements de Chasseur me reviennent.
J'envoie mon coude en arrière et atteins le vampire dans les côtes. Je le sens surpris alors qu'il réprime un hoquet de douleur. Il relâche un peu son emprise sur moi et j'en profite pour me retourner et cette fois c'est mon poing que je lui lance en pleine tête. Je sens un craquement sinistre son mon impact. J'ai dû lui briser le nez. J'entends un juron et un gémissement de douleur venant de mon assaillant.

"Tant mieux".

Finalement, la méthode d'entraînement des Chasseurs a fini par payer. Après m'avoir mise dans des situations toujours plus difficiles et extrêmes, j'ai acquis la capacité de me défendre proprement. Héloïse et Théo avaient raison : c'est en tombant encore et encore durant les entraînements que l'on peut avancer dans ce monde remplit de montres. Penser à mes amis qui sont tous les deux probablement morts à l'heure qu'il est, me déchire le cœur.

Mais je ne peux pas les pleurer, pas encore. Pour le moment je dois me concentrer sur moi-même et sur ma survie. Je me redresse prête à en découdre quand j'entends une voix que je reconnais.

- Diane ?

Toute l'adrénaline qui me permettait de rester debout quitte d'un coup mon corps, me laissant faible et abasourdie, mais au combien soulagée et heureuse. 

- Marianne c'est toi ?

La sorcière sort de l'ombre accompagnée de Délio son loup-garou. Je suis tellement choquée de la voir ici que je ne sais pas comment réagir. Je me retourne vers l'individu que j'ai pris pour un vampire, n'osant croire que ce soit lui. Et pourtant, il est bien là devant moi, plus beau que jamais. Une vague d'émotions me submerge quand je rencontre les pupilles jaunes de Rakael. Le loup-garou m'ouvre ses bras et je cours m'y réfugier. Retrouver l'odeur familière de mon meilleur ami m'apporte un immense réconfort. Il me serre très fort contre son torse, comme si il ne voulait plus jamais me laisser partir. Mes blessures me font un peu mal mais je m'en fiche, tout ce qui compte c'est que je sois dans ses bras, je ne voudrais plus jamais les quitter, j'y suis tellement bien, plus rien ne pourrait m'arriver !

- Rakael, il ne faudrait pas que tu l'étouffes, énonce Marianne de sa voix chantante.

Raka desserre un peu son étreinte sur ma taille mais ne me lâche pas pour autant. Ses mains viennent ensuite trouver mes joues et remontent légèrement mon visage pour me regarder attentivement. Ses yeux inquiets ont le don de me faire oublier tous mes problèmes. 

- Est-ce que tu vas bien ? 

Je hoche la tête, incapable d'exprimer le moindre mot. Ses yeux parcourent mon corps à la recherche d'une blessure. Il sourcille devant les trous qui entaillent ma peau par endroit mais ne dit rien et continue son investigation. Voyant que je frissonne, il s'empresse de m'envelopper de son manteau. Du bout des doigts, il dégage mes cheveux tombant sur le visage. Son regard s'accroche alors sur mon front et il sa bouche s'agrandit d'horreur. Embarrassée, je me détourne de son regard ne voulant pas y voir sa pitié. Je remarque ensuite son nez en sang, sûrement cassé par ma faute.  

- Désolée pour ça, m'excusé-je avec un mouvement vague de la main montrant ses blessures. 

Le loup a un sourire charmeur et me lance un clin d'œil.  

- Ne t'inquiète pas, je survivrai. Mais dis donc tu as de sacrés réflexes ! Depuis quand tu cognes aussi fort ?

Je balaie sa question d'un simple haussement d'épaules et me tourne vers mes amis.

Aliumnos- Chasseuse dans l'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant