Chapitre 28 - Vous êtes de grands malades

21 3 0
                                    


Je parvins à rester consciente tant bien que mal. J'aperçus la mine désemparée des quatre agents, sous le choc, ils regardaient par-dessus mon épaule. Je réussis à me tourner, Josh se tenait à une dizaine de mètres, seul. Les poings serrés, une expression impénétrable sur le visage, il se détachait dans la pénombre. Pénélope, qui jusqu'alors était restée immobile la bouche béante, se reprit. Elle baissa la tête dans une révérence maîtrisée ce qui me prit au dépourvu, les trois autres firent de même. Puis elle se redressa :

-Héritier McGregor, vous êtes en état d'arrestation. Nous vous prions de nous suivre.

Son ton était fébrile, presque tremblant, bien différent de celui qu'elle avait employé avec moi. Le regard de Josh se posa sur moi tandis que je retenais des larmes de douleur et de culpabilité, puis il se concentra à nouveau sur les agents. Une sorte de tension électrique emplit les airs, un statu quo fragile était maintenu mais je savais que tout pouvait éclater à chaque instant. Je restais la plus statique possible, n'osant à peine respirer.

Josh fit un pas en avant, je sentis la tension encore monter d'un cran. Campés sur leurs jambes, mes assaillants semblaient prêts à bondir.

-Je crains que je ne puisse pas vous suivre ce soir, s'expliqua Josh d'un ton calme.

Aucun des agents ne sembla surprit, Pénélope reprit la parole :

-Nous avons pour mission de vous ramener au Conseil monsieur, nous sommes autorisés à utiliser tous les moyens nécessaires.

Je n'avais jamais entendu de menace aussi polie. Pourtant il en s'agissait bien d'une. Ils étaient quatre, il était tout seul, il n'avait aucune chance. Je sentais la sueur couler sur mon front et dans ma nuque, mon bras me lançait terriblement, je serrai si fort la mâchoire que je crus que mes dents allaient s'enfoncer dans mes gencives. Je retenais à tout prix un gémissement, ne voulant pas attirer l'attention. Mais Josh s'aperçut de ma détresse.

-Était-ce nécessaire ? demanda-t-il en me désignant d'un geste du menton.

-Elle refusait de coopérer monsieur, répondit un des hommes.

-Je m'assurerai que vous soyez punis pour cet acte.

Sa voix était plus dure, menaçante. Je me sentis mal-à-l'aise, ne sachant pas pourquoi il prenait ma défense si à cœur. Pénélope me fusilla du regard et je me recroquevillai encore un peu, redoutant une nouvelle attaque.

-Monsieur, avec tout mon respect, je ne comprends pas.

Elle serrait les dents, visiblement agacée.

-Je ne vous suivrai pas aujourd'hui, mais quand je rentrerai je vous ferai payer pour l'avoir blessée. Je pensais mieux de vous, attaquer une simple humaine sans défense, seule contre quatre. Est-ce ça l'image que souhaite renvoyer Imperia ?

Il les réprimandait comme un commandant le ferai avec son bataillon, ils étaient gênés mais également en colère face à cette attitude. Je n'osai pas intervenir, mais j'espérais qu'ils mettent fin à cette discussion qui ne menait à rien et qu'on trouve une solution, je ne pourrais plus tenir très longtemps. Comme si elle lisait dans mes pensées, Pénélope reprit :

-Nous avons pour ordre de vous ramener aussi tôt que possible.

Cette dernière phrase sonna comme un signal, ils s'avancèrent à l'unisson vers Josh qui ne bougea pas. Les yeux écarquillés, je le regardai avec horreur, il fallait qu'il fuie, qu'il agisse, qu'il fasse quelque chose, il ne pouvait pas simplement attendre sans rien faire. Je sentis comme un violent coup dans mon crâne et retins un hoquet de surprise.

ImperiaWhere stories live. Discover now