Chapitre 17 - Longue histoire

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Je m'étirai avec délice dans mon lit. J'avais été réveillée par le chant des oiseaux, après une agréable nuit sans aucun mauvais rêve. J'avais dormi comme un bébé, sans interruption, et je me sentais revigorée.

J'appréciai encore un peu la sensation de sérénité qui m'avait envahie avant de me lever pour affronter la journée qui m'attendait. Même si la situation dans laquelle je me trouvais n'était pas la plus agréable où la moins inquiétante, pouvoir dormir correctement me mettait de bonne humeur.

Je me dirigeai vers la fenêtre pour ouvrir les volets. Je crus faire une crise cardiaque quand je vis la tête de Joshua juste devant ma fenêtre, qui me regardait.

Je posai la main sur mon pauvre petit cœur qui battait la chamade avant de m'adresser au garçon dans un chuchotement enragé :

-Joshua mais ça ne va pas la tête ! Qu'est ce que tu fais là, on pourrait te voir !

Il posa ses bras sur le rebord de la fenêtre et prit appui dessus nonchalamment.

-Je t'en prie appelle moi Josh, personne ne m'appelle Joshua.

Je levai les yeux au ciel, était-ce vraiment le moment pour ça ? Ses cheveux noirs étaient ébouriffés, une barbe naissante apparaissait sur ses joues. Il me fit la moue comme un enfant à qui on refusait un chocolat.

-Mais bon sang qu'est-ce que tu veux ?

-Je viens avec toi aujourd'hui.

Je manquai m'étouffer avec ma propre salive avant de le dévisager, complètement désabusée.

-Nous sommes liés, me rappela-t-il avec un clin d'œil.

-Et ça ne veut pas pour autant dire que nous devons passer tout notre temps ensemble ! m'emportai-je.

-Non, mais ça veut dire qu'il faut que je trouve un moyen de rompre ce lien et ce n'est pas enfermé dans une cabane que j'y arriverai.

Je me mordis l'intérieur de la joue. Bien sûr qu'il ne voulait pas rester avec moi simplement parce qu'il appréciait ma compagnie, quelle idiote.

-Ah...

C'était tout ce que j'avais réussi à dire. Je réfléchis un instant avant de continuer:

-Tu dis ne pas m'avoir choisie, commençai-je. Mais tu as peut être eu de la chance de tomber sur moi. Ma tante tient une boutique de « magie » (je mimai des guillemets avec mes doigts), s'il y a bien un endroit où tu peux trouver des informations, c'est là-bas.

Il leva un sourcil surpris :

-Luke n'est peut être pas si bête finalement, railla-t-il.

-Tu n'auras qu'à te rendre en ville pour t'acheter des vêtements, puis tu viendras à la boutique et tu te feras passer pour un simple client. Je ferai semblant de te conseiller et on essayera de trouver ce qu'il nous faut.

Il hocha la tête, les yeux perdus dans le vide.

-D'accord, je te tracerai facilement, confirma-t-il en secouant son poignet qui portait la même marque que le mien. Mais je n'ai pas d'argent.

Je serrai fort la mâchoire, je n'avais aucune envie de lui payer des vêtements, mais j'avais encore moins envie qu'il utilise les miens, qui le serraient d'ailleurs beaucoup trop de ce que je pouvais observer.

-D'accord, nous irons t'acheter quelque chose ensemble en fin de journée. Donc viens en milieu d'après-midi.

Je n'attendis pas sa réponse et refermai la fenêtre devant son nez. J'eus à peine le temps d'apercevoir qu'il riait à gorge déployée de l'autre côté de la vitre avant de me détourner pour aller dans la cuisine.

ImperiaWhere stories live. Discover now