[ Chapitre 56 ]

626 25 15
                                    

— Tu ne m'as pas dit ce que tu pensais du plan de ton frère ?

— Mh ? Je pense que c'est bien, répondit Michael.

— Ce que tu penses réellement ? repris-je.

— C'est dangereux, je ne sais même plus pourquoi j'ai accepté ce plan ! admit-il.

— Parce que c'était le seul plan ?

— Voilà.

Michael et moi étions assis à l'avant de l'ambulance que nous avait fourni Self. Ce dernier avait beau être d'une humeur aussi changeante que le temps et avoir un niveau d'empathie proche du néant, je devais bien reconnaitre qu'il répondait toujours présent lorsqu'on lui demandait de nous fournir quelque chose. Bellick, quant à lui attendait patiemment à l'arrière.

Lincoln avait été clair. Si l'accident se déroulait "bien", nous devions rappliquer dans la seconde pour transporter le général à bord de l'ambulance. Dans le cas contraire, il "improviserait", avait-il dit. J'espérai que nous n'ayons pas à explorer cette éventualité.

— Est-ce que tu as remarqué d'autres symptômes à part ces saignements de nez et tes brusques maux de tête ?

— Sara, je t'en prie...

— Répond-moi !

Michael soupira et me regarda.

— Comme quoi ? demanda-t-il.

— Tremblements, perte de la mémoire immédiate, problème d'habilité motrice...

— Je vois... Mais je n'ai rien de tout ça, je t'assure.

Je hochai la tête en le regardant à mon tour.

— Très bien Michael. Mais si cela devait être le cas, il faudra me le dire.

— Bien Docteur !

— Je ne suis pas le médecin qu'il te faut... D'ailleurs, tu m'as promis d'aller en consulter un.

— Et je le ferai.

Le téléphone de Michael se mit à sonner.

— Oui ?

— ...

— Ok, on est prêt aussi.

Michael raccrocha et démarra l'ambulance.

— Tiens-toi prête, le général arrive ! m'indiqua Michael.

Sucre était en voiture avec Lincoln. Notre kamikaze devait être sur le point d'envoyer tout droit leur véhicule dans celui du général. Je réalisai que nous n'aurions jamais su où et à quelle heure il aurait pu se trouver sans l'aide de Gretchen. Je la maudissais tout de même.

J'enfonçai ma casquette d'urgentiste sur la tête afin de ne pas être reconnue par le chef d'orchestre du Cartel et me hissai jusque dans le compartiment à l'arrière de l'ambulance.

— Tu vas soigner ce type ? me demanda Bellick.

— Je soignais bien des meurtriers, des voleurs et des violeurs à Fox River, répondis-je. Un médecin reste un médecin.

J'examinai rapidement le matériel que nous avions à bord de notre ambulance et entrepris un inventaire des produits médicaux. Bandage, eau oxygénée, pansements, antiseptique, gaze, alcool, sérum physiologique, morphine... Morphine, répétai-je dans ma tête. Je fis rouler le flacon entre mes doigts, soudain anxieuse. Un flash venu tout droit de mon passé de toxicomane revint soudain à la surface comme une gifle en plein visage. Rien qu'une toute petite injection et je savais que je me sentirais beaucoup mieux. Exit les angoisses, le stress interminable et les démons qui m'accompagnaient chaque jour. Je pourrais enfin planer à dix kilomètres et respirer un peu.

Du Côté de Sara TancrediOù les histoires vivent. Découvrez maintenant