[ Chapitre 55 - 2ème partie ]

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Lorsque je revins à l'intérieur de l'entrepôt une demi-heure pour tard, toute l'équipe était au parfum. Susan était l'alliée de T-Bag et c'était eux qui possédaient le plan qui nous conduirait enfin jusqu'au Cartel. La directive était claire : nous allions devoir travailler avec le duo le plus pourri de tous les temps !

Je m'esquivai pour m'isoler un moment sur mon petit bateau. Épuisée tous ces plans, ces stratégies et ces coups montées qu'imposait notre mission, je m'assis sur mon lit et soufflai bruyamment. Ma tête retomba lourdement dans mes mains. Je tentai de me ressaisir... Nous avions eu pas mal de chance jusqu'à maintenant, il n'y avait pas de raison que les ennuis commencent à nous rattraper, essayai-je de me convaincre. Il ne manquait plus qu'une carte pour décoder ce fameux Scylla et nous savions où ou plutôt qui possédait le plan qui nous mènerait à l'acte final... La fin était sans doute plus proche que jamais. Même si pour cela notre équipe devait travailler main dans la main avec ce poison de Susan. Je ne doutais pas de notre équipe, bien sur que non. Mon seul doute était focalisé sur moi et sur ma capacité à revoir Susan... Je n'étais toujours pas capable de passer une nuit sans cauchemar alors comment réagirai-je quand je me retrouverai devant elle ?

Je tournai la tête et aperçus la petite fleur en origami qui trônait sur ma table de chevet. Je m'allongeai sur le lit pour la saisir. Je la contemplais en la faisant tourner entre mes doigts. Elle n'était décidément plus en aussi bonne état qu'avant, remarquai-je. Il faut dire qu'elle en avait pris des coups et qu'elle en avait fait du chemin depuis Fox River... J'essayais de la défroisser au maximum tout en me demandant si je pensais à la fleur ou à moi-même à cet instant.

— Si j'avais su que tu allais garder cette fleur si longtemps, je l'aurais faite plastifiée...

Je sursautai en apercevant Michael entrer dans la cabine et me redressai aussitôt. Plongée dans mes profondes réflexions, je ne l'avais pas entendu monter.

— Je te l'ai dis, je ne jette jamais rien, lui rappelai-je.

Il sourit et avança près du lit.

— Je peux ? demanda-t-il en désignant le lit de l'indexe.

— Bien sur.

Il s'assit près de moi et saisit la petite fleur en papier de mes mains.

— Elle a déjà bien vécu, remarqua-t-il.

— Oui mais je ne pensais même pas la revoir ! lui rappelai-je.

Grâce la jeune femme blonde qui nous surveillait LJ et moi lors de notre captivité, la petite fleur que j'avais fait tombée n'avait pas été perdue. Elle l'avais sans doute remis à LJ qui l'avait rendu à son oncle, me croyant morte. Quelle joie j'avais ressentie lorsque Michael me l'avait rendu ! me remémorai-je.

— Tu sais Sara, si tu devais encore la perdre, il est important que tu puisses en refaire une, m'expliqua-t-il.

— Je suis nulle en origami ! pouffai-je.

— Parce que le grand maître ne t'a jamais expliqué comment faire... plaisanta-t-il.

Je cherchais des yeux une feuille en papier et tombai sur mon bloc notes déjà bien noirci qui me permettais de noter les informations sur les porteurs. Je détachai une feuille et lui tendis.

— Est-ce que cette feuille est assez bien pour le grand maître origami ?

— Ça ira... répondit-il en souriant.

Il saisit la feuille et entreprit son tour de magie. Ses mains habiles commencèrent à plier la feuille en deux, puis encore en deux. Le papier plié formait désormais un petit carré. Il me montra comment le plier pour créer trois marques qui permettait de diviser le carré en trois parties. Il plia en angle droit la partie droite ce qui donna la forme incurvée à la fleur. Puis il ouvrit le carré en deux et entreprit de ramener la partie droite vers la marque du milieu ce qui révéla une première pétale. Il fit de même à gauche puis roula la feuille entre ses doigts pour la retourner et faire de même de l'autre côté. Michael prenait soin d'effectuer des gestes lents et précis pour que je puisse m'imprégner de la technique. Ses doigts agiles enroulèrent chacune des pétales dans sa main. La fleur commençait à prendre forme sous mes yeux ébahis. Je n'étais pas certaine d'être capable de tant d'habilité !

Du Côté de Sara TancrediOù les histoires vivent. Découvrez maintenant