[ Chapitre 39 - 1ère partie ]

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Lors des premiers jours de notre captivité, nous nous trouvions dans un appartement à l'étage d'une vieille maison. Ce n'était vraiment pas le grand luxe. Mais au moins nous étions sur une chaise et nous avions un lit pour nous reposer dans de rares occasions. Dans ce hangar où aucun souffle d'air ne circulait, nous étions constamment assoiffés et en sueur, LJ et moi.

Quarante huit heures s'étaient écoulées depuis que Susan m'avait roué de coups. Les plaies étaient encore à vifs mais grâce aux médicaments que me donnaient notre gardienne, je supportais de mieux en mieux la douleur. Lorsqu'elle m'avait ramené dans le hangar auprès d'LJ, je n'avais pas voulu lui raconter le châtiment que Susan m'avait réservé. Bien sur, il m'avait entendu crié. On avait du m'entendre à dix kilomètres à la ronde lorsque cette mégère m'avait roué de coups ! Mais je lui avais certifié que j'allais bien et avais pris soin de minimiser l'impact de la correction.

- LJ ?
- ...
- LJ ! Répond-moi, le sommai-je.
- Qu... quoi ?

Enfin, l'adolescent était réveillé. Il dormait de plus en plus, ces temps-ci, observais-je. Il buvait très peu et ne s'alimentait presque plus. Nous ne pourrions pas supporter cette situation encore longtemps... Je ne pouvais me résoudre à regarder LJ perdre espoir au fil des jours. Ses forces semblaient s'amenuiser d'heures en heures. J'étais médecin et je ne pouvais rien pour lui. Cette situation me mettait hors de moi !

- S'il vous plait, donnez-lui un peu d'eau ! implorai-je notre gardienne.

- Bien sur, accourut-elle.

Elle s'accroupit aussitôt vers LJ et le fit boire. Je ne pouvais m'empêcher d'observer cette jeune femme blonde qui se rendait visiblement malade du traitement qu'elle devait nous infliger.

- Avez-vous des nouvelles de Lincoln... ou de Michael ? la questionnai-je.

- Non, je suis désolée. Tout ce que je peux vous dire c'est que dans deux jours, il sera trop tard si nous ne récupérons pas notre homme, dit-elle d'un ton inquiet.

- Et que se passera-t-il ? Que se passera-t-il si Michael n'y arrive pas ? demandai-je. Que se passera-t-il pour Michael ? Pour Lincoln ? Et pour LJ et moi ?

- Je... je n'en sais rien. Nous n'avons pas le choix, expliqua-t-elle. Michael doit trouver un moyen pour s'évader rapidement.

Soudain, son regard s'arrêta sur le sol.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? nous interrogea-t-elle en désignant quelque chose parterre.

Nos regards se dirigèrent à l'endroit où elle pointait son doigt. La fleur en origami était visiblement tombée sur le sol, à quelques pas de moi. Sans doute l'avais-je fait tomber de la poche de mon jean lorsque Susan m'avait traîné de force du côté de la grange de l'épouvante... Quelle tristesse aurais-je ressenti si j'avais perdu le cadeau de Michael ?

- Oh ! soufflai-je. C'est à moi... Pouvez-vous la ramasser et me la donner, s'il vous plait. Elle a du tomber de ma poche, expliquai-je.

- Bien sur, accepta-t-elle.

Mais son téléphone sonna avant qu'elle n'ait le temps de la ramasser. Elle s'éloigna de quelques pas mais nous entendîmes tout de même la conversation à travers ses réponses.

- Oui, bien sur ils sont là tous les deux, indiqua-t-elle.

- ...

- Quoi ?

- ...

- Je ne suis pas stupide, j'avais bien compris. Mais pourquoi ?.... Pourquoi ? se mit-elle à gémir.

Du Côté de Sara TancrediOù les histoires vivent. Découvrez maintenant