[ Chapitre 14 - 1ère partie ]

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Je me rendis aujourd'hui à Fox River, plus méfiante que jamais. La visite inattendue que j'avais reçue la veille m'avait obligé à faire le rapprochement entre les appels anonymes et le mot glissé sous ma porte. Peu importe les intentions de cette personne, elle m'avait tout simplement rendue parano. Ce matin en sortant de chez moi, j'avais regardé de tous les côtés pour être sûr que je n'étais pas suivie. Même en arrivant à Fox River, je ne pouvais pas m'empêcher de regarder par-dessus mon épaule.

Qui était donc cet inconnu et que cherchait-il ? A me terrifier ? A m'aider ? Dans tous les cas, il désirait me voir loin de Michael Scofield, et cela ne pouvait que m'embrouiller davantage. Toutes ces questions qui rôdaient autour du jeune homme, avaient forcément une réponse quelque part, songeais-je. Il était clair que Michael renfermait un secret et qu'il comptait bien le garder... Peut-être que mon visiteur de cette nuit n'était d'autre qu'un de ses amis qui voulait me tenir à l'écart de ce secret...

- Aïe !

L'imbécile ! Plongée dans mes réflexions matinales, je ne regardais pas devant moi et bousculai Sherry Glow dans le couloir.

- Pardon, je suis désolée, m'excusai-je auprès de la jeune infirmière au joli accent.
- Ce n'est pas grave. Les ouvriers voudraient débarrasser leurs outils pour ne pas que cela vous gêne dans vos consultations...
- Les ouvriers, repris-je, confuse.
- Ceux qui ont changé le tuyau sous l'infirmerie ! Ils l'ont fait cette nuit mais ils n'ont encore rien rangé, expliqua-t-elle.
- Je n'en savais rien, constatai-je. J'espère que cela n'a pas dérangé Lincoln cette nuit, m'inquiétai-je.
- Scofield vous attend, reprit-elle.

En effet, le jeune homme était déjà assis et semblait s'amuser à tordre un élastique dans ses mains pour patienter. Je me permis de rester deux secondes de plus dans le couloir pour admirer ce jeu enfantin. Il était tout simplement adorable.

- Bonjour Michael !
- Oh, bonjour Docteur, me salua-t-il en me faisant un signe de la main.

A peine me mis-je à préparer son injection que j'entendis mon téléphone portable sonner. Je devais malheureusement toujours prendre le temps de répondre car il pouvait s'agir d'une urgence en isolement, au quartier psy ou encore à même les cellules, ce qui était plutôt rare. Le personnel de la prison se servait également des téléphones fixes de l'infirmerie mais pouvait nous contacter sur notre téléphone portable personnel à tout moment comme s'il s'agissait d'un biper.

Aucun nom, ni numéro ne s'affichait sur mon écran.

- Allô ? murmurai-je, peu rassurée en repensant aux événements de la veille.
- ( ...)

Cette fois, je n'attendis pas une seconde de plus et raccrochai immédiatement. Apeurée, je me mis à embrasser la salle du regard, jusque dans le couloir.

« Ne vous approchez plus de Michael Scofield » disait le mot. J'y repensais une nouvelle fois en toisant Michael qui attendait sa piqûre d'insuline, le sourire aux lèvres. Je me sentais observée, épiée... alors que je savais très bien que c'était impossible ! Ou du moins... pas dans le cadre de mon travail. Il fallait surtout que j'arrête les romans policiers, soupirai-je. Pourtant, j'aurais tellement aimé savoir si ces coups de fils anonymes et ce mot étaient bien intentionnés. Mais à la vue du nombre de coups de fil que j'avais déjà reçu sans réponse et à la fuite de mon visiteur d'hier soir, cela ne me disait rien qui vaille. Cet individu voulait me faire peur et cela marchait ! Il voulait aussi que je n'approche plus de Michael... Mais ça, c'était impossible. Même si j'aurais pu transférer son dossier à un autre membre du personnel soignant, je n'en avais pas la moindre envie.

Au diable les menaces ! pensai-je tout bas.

- Docteur ? Quelque chose ne va pas ?

Michael posa sur moi son regard incrédule. Il ne comprenait pas du tout mon comportement étrange de ce matin, ce qui était plutôt bon signe. Il n'avait apparemment rien à voir avec ce harcèlement, constatai-je, plus ou mois soulagée.

Du Côté de Sara TancrediOù les histoires vivent. Découvrez maintenant