[ Chapitre 25 - 2ème partie ]

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A présent blessée et livrée à moi-même au beau milieu de la rue, je me demandais combien de temps encore j'allais rester en vie si je restais seule... sans doute pas longtemps, constatai-je à la vue des derniers événements. Mais où allais-je bien pouvoir me réfugier ? Je baissai la tête en avançant. Chaque passant que je croisais semblait en vouloir à ma vie. Devenais-je parano ?

Mais qui pouvais-je bien appeler pour me venir en aide ? Jusqu'à maintenant, c'était Veronica qui contactait elle-même les deux frères, je n'avais donc même pas leur numéro pour tenter de les appeler... Et puis soudain, je me rappelais. J'avais jeté mon téléphone dans une poubelle de la bibliothèque ! Il me fallait un téléphone, m'alarmai-je. Je fouillai dans mon sac et en sortis mon portefeuille. Heureusement, sur les conseils de Lincoln, Veronica et moi avions retiré du liquide en grande quantité en leur absence. Utiliser nos cartes de crédit aurait semé trop d'indices pour nous retrouver. 

J'entrai dans un magasin avec l'idée d'en ressortir le plus vite possible. J'aperçus les téléphones jetables en rayon et en attrapai un. Puis je me dirigeai vers l'espace pharmacie et achetai un kit de premier secours ainsi que...

- Tout va bien Mademoiselle ? m'interpella un client en me regardant étrangement.
- Oui, merci, répondis-je sans m'étendre.
- Votre bras... vous avez l'air de beaucoup saigner ! Que vous est-il arrivé ? Je peux appeler le 911 si vous voulez ?
- Non, non, merci. Tout va bien !

Je terminai mes achats et fonçai tête baissée jusqu'à la caisse. La personne n'insista pas heureusement et je pus regagner la rue et son flot de passants sans encombre.

Pourquoi ne pas appeler pas Katie, songeai-je, à nouveau à la recherche d'une personne pour me venir en aide. Non, surement pas, me ravisai-je immédiatement. Elle était mère de famille et s'il y avait une infime chance que mon appel puisse la mettre en danger, je préférais m'abstenir. Si quoi que ce soit arrivait à mon amie par ma faute, je ne m'en remettrais pas. J'avais déjà vu bien assez de morts pour le reste de ma vie... Je songeais alors à Bruce Bennett, l'ami et collègue de mon père... Aussitôt je repensai à notre dernière entrevue. Mais le souvenir des cris de mon père qui agonisait au téléphone me persuada que je ne pouvais pas compter sur son entourage.

La nuit commençait à tomber alors que je continuais de marcher. J'avais bien trop peur de m'arrêter où que ce soit et d'attirer les regards sur moi. Il fallait pourtant que je me décide à trouver un endroit où passer la nuit. Je choisis alors d'imiter la technique qu'avait adoptée notre petite troupe. Je pris la direction d'un hôtel qui acceptait le liquide sans poser trop de questions à ses voyageurs. Heureusement, il me restait un peu d'argent, je n'eus donc pas à prendre le risque d'utiliser ma carte de crédit et de me faire repérer.

Une fois assise sur mon lit dans ma chambre d'hôtel, je commençais enfin à me détendre pour la première fois depuis longtemps. Le danger semblait écarté pour le moment...

J'observai le sang séché sur mes vêtements et me déshabillai pour constater des dégâts qu'avait provoqué ma chute... la douleur ne mentait pas, mon bras était bien arrangé ! constatai-je. Mon corps était tombé sur le pare-brise d'une voiture. S'il m'avait évité de m'écraser lourdement contre le sol, je gardais quelques souvenirs de celui-ci à la vue des morceaux de verre incrustés dans la plaie... Je saisis la pince à épiler du kit de secours et entrepris de les retirer un à un. Je serrai les dents. Le courage dont je fis preuve ne fut rien en comparaison de la suite... la plaie était bien ouverte et si je ne la refermais pas, je continuerais sans doute à me vider de mon sang encore un moment, constatai-je. Je remerciai ma mère au fond de moi qui m'avait appuyé dans mon choix de faire médecine alors que j'étais encore très jeune quand mon père me bourrait déjà le crâne avec la politique... cette carrière ne m'aurait sans doute pas été d'un grand secours à cet instant, constatai-je en brûlant l'aiguille destinée à recoudre la plaie. Je pris une profonde inspiration. Sans anesthésiant, je risquais fort de la sentir passer... Je songeai alors à boire une petite fiole d'alcool qui devait se trouver dans le minibar de ma chambre mais je m'étais promis de ne plus boire une goutte d'alcool le jour où j'avais terminé ma cure de désintoxication avant d'entrer à Fox River. Ce n'était pas le moment de flancher ! Même si j'en aurais eu grand besoin à cet instant. J'enfilai adroitement le fil dans l'aiguille et la fis entrer dans ma chair. La douleur de ma blessure ajoutée à celle-ci m'arracha un râle de douleur. Je fermai les yeux, inspirai à nouveau un grand coup et plantai à nouveau l'aiguille.

Du Côté de Sara TancrediOù les histoires vivent. Découvrez maintenant