Du Côté de Sara Tancredi

[ Chapitre 58 ]

Un silence de mort régnait au sein du hangar. Bellick était mort. Je ne pouvais pas le croire ! Mon équipe était bien revenue de son périple à Gate mais elle était incomplète. Le récit de Michael avait été aussi bref que douloureux. Le courage de Bellick avait surpassé sa peur, alors que les hommes essayaient de passer un tuyau qui pesait une tonne dans le trou du conduit d'eau pour pouvoir le traverser, l'eau était arrivée en une fraction de seconde. Bellick s'était jeté à l'intérieur du conduit pour faire passer le tuyau et y avait laissé sa vie. Des litres d'eau l'avaient emporté loin de son succès. Bellick était un héros.

— Cette minute de silence est loin d'être suffisante pour rendre hommage à Brad, admit Lincoln, mais elle était essentielle à l'équipe.

— Bien sur, admit Self. Je vais m'occuper de prévenir sa famille...

— Sa mère... souligna Sucre en lui tendant un morceau de papier où un numéro de téléphone était griffonné.

— Je m'occupe également d'appeler sa mère et de rapatrier le corps. Brad aura droit à une cérémonie avec les honneurs !

Nous remerciâmes Don Self et le regardâmes quitter l'entrepôt. La mort dans l'âme, nous reprîmes notre travail.

— Sara ? Susan vient de me téléphoner... m'interpela Lincoln. Elle voulait te dire que Lisa Tabak sera au restaurant "Providence" à midi trente demain.

Elle avait tenu parole, songeai-je. Gretchen s'était renseignée pour que je puisse trouver Lisa.

— Elle s'appelle Gretchen, annonçai-je.

Tous me regardèrent d'un air étonné.

— Ne me demandez pas pourquoi elle a deux noms, c'est un truc du Cartel, déclarai-je.

— Bien, cela facilitera donc les choses si nous devons passer au plan B, ajouta Michael.

— Nous allons passer au plan B ! affirmai-je. Gretchen n'a pas réussi à obtenir la dernière carte. Et le général suspect quelque chose, il a ordonné que Scylla soit déplacé !

— Quoi ? s'indigna Sucre. Alors tout est fichu !

— Non, simplement le timing est encore plus serré que prévu, expliquai-je. Selon Gretchen, nous avons vint-quatre heures pour mettre la main sur Scylla.

Michael porta une main à son front, visiblement fatigué de tous ces revirements de situation.

— Ça va Michael ? m'inquiétai-je.

— Oui. Je me doutais que le général Krantz finirait tôt ou tard par se douter de quelque chose mais je n'avais pas imaginé des délais aussi courts... Bien, reprit-il d'une voix plus assuré. Réunissons-nous immédiatement. J'ai besoin de reprendre le plan point par point avec chacun d'entre vous. Demain matin à dix heures, nous commencerons. On va sans doute devoir travailler toute la nuit.

L'équipe poussa un soupire. Nous étions tous à bout de nerf et d'énergie après avoir passé tant d'heures à œuvrer à cette mission impossible. Pourtant impossible elle ne le serait peut-être plus demain à la fin de la journée si tout se passait comme nous l'espérions.

Nous hochâmes la tête, conscient que les prochaines vingt-quatre heures seraient décisives.

Michael s'approcha du tableau et entreprit d'inscrire les grandes étapes qui devaient nous mener à Scylla. Le reste de l'équipe et moi-même nous installâmes autour de la grande table, prêts à écouter les consignes. L'heure était grave, nous le savions.

Mahone alluma son ordinateur et inclina l'écran vers nous.

— Grâce à la caméra que nous avons infiltré à travers le mur percé, nous avons pu récupérer ces images, annonça-t-il.