Chapitre 67 (Maelie)

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Être aimée d'Alex Mavri était une chose merveilleuse. Je m'en rendais compte chaque jour un peu plus. Il avait tout de l'homme idéal. En plus d'être beau comme un Adonis, il était prévenant, gentil et attentif aux moindres de mes désirs. Il voulait mon bonheur, rien que mon bonheur, et il faisait tout pour que je sois heureuse dans la limite de la discrétion que nous nous imposions.

Évidemment, vivre une relation secrète avait quelques inconvénients. Le fait que nous ne devions pas nous afficher en public me procurait une sorte de frustration dont je sentais qu'elle ne faisait que grandir à mesure que le temps passait. Si jusque-là j'avais pu me satisfaire de n'être la compagne d'Alex Mavri que dans la plus stricte intimité, je commençais à aspirer à plus que ça.
J'étais amoureuse et j'avais envie de le partager.

Mes amies, Julie et Sofia, ignoraient tout de ma situation sentimentale. Enfin tout, pas exactement. Il y avait bien eu ce jour où j'étais arrivée à l'université le cou flanqué d'un suçon. Faute d'avoir un col roulé dans ma garde-robe, j'avais fait le choix d'une écharpe pour le cacher mais les bâtiments de l'université étaient surchauffés en ce début d'hiver et, sur le point de fondre, j'avais dû me résoudre à la retirer, dévoilant ce trophée de la soirée torride que j'avais vécue la veille.

Les filles n'avaient pas manqué de remarquer cette petite rougeur qui venait tacher ma peau et l'une comme l'autre s'étaient aussitôt empressées de me questionner à ce sujet. Les faits m'accablaient et il était inutile de nier l'évidence. Je leur avais donc avoué que je fréquentais quelqu'un, prenant évidemment soin de garder pour moi sa véritable identité. Comme ça n'avait pas suffi à venir à bout de leur curiosité, j'avais inventé que ce quelqu'un était un serveur rencontré dans le bar où il travaillait avant de leur signifier que je ne le leur présenterai que quand je serai certaine qu'entre nous ce soit du sérieux. Elles s'étaient un peu agacées de ces précautions qu'elles trouvaient démesurées. Il fallait dire que j'avais pris l'habitude de leur parler de toutes mes histoires de cœur, parfois même avant qu'elles n'existent réellement. Elles avaient donc de quoi s'étonner que je me décide tout à coup à entretenir le mystère de la sorte.

Mais ça n'était pas cette fois-là où Alex Mavri et moi avions été le plus proche d'être démasqués. En effet, un matin, en plein cours de procédure pénale, nous nous étions laissés aller à échanger un bref sourire empreint de complicité. Nous ayant vu faire, Julie s'était fendue d'une remarque qui m'avait fait craindre, l'espace d'un instant, qu'elle ait découvert le pot aux roses :

_ Tu as vu un peu la manière dont il vient de te regarder. On aurait presque dit qu'il était amoureux.

J'avais retenu mon souffle quand elle avait ajouté :

_ Ton mystérieux Don Juan ne serait-il pas le beau Mavri ?

_ N'importe quoi, avais-je aussitôt répliqué pour tenter de balayer cette idée au plus vite.

_ Je sais bien. Ton homme est serveur, s'était-elle finalement corrigée m'en voyant soulagée.

Ça n'était qu'un trait d'humour qui aurait dû nous servir de piqûre de rappel et nous inciter à la prudence. Si seulement nous en avions tenu compte. Alors, peut-être, les choses auraient pu être différentes.

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