Chapitre 61 (Maelie)

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J'avais sorti le grand jeu. J'avais fait preuve de talents de séductrice que je ne me connaissais pas jusqu'alors. Bien sûr, il m'était déjà arrivé de courtiser les hommes mais jamais encore je ne l'avais fait d'une manière aussi explicite et aussi assurée. A dire vrai, je m'étais surprise moi-même, j'étais décidément prête à tout pour être aimée d'Alex Mavri.

Il me désirait. Ça ne faisait aucun doute. Je pouvais le voir à la façon dont il me regardait, tel un prédateur sur le point de fondre sur sa proie. Je devais reconnaître qu'il avait opposé une belle résistance mais elle touchait à présent à sa fin. Je n'avais plus qu'à lui porter le coup de grâce pour qu'il cède enfin à la tentation.

_ Vous aimez ce que vous voyez ? lui demandai-je d'abord d'une voix qui se voulait terriblement langoureuse.

Trop occupé à me contempler, il fut incapable de me répondre. Ce fut tout juste s'il parvint à bredouiller quelques mots. Qu'importe, je savais à quoi m'en tenir. J'ajoutai, toujours aussi investie dans mon rôle de tentatrice :

_ Imaginez tout ce que vous pourriez faire. M'embrasser autant que vous voulez. Me caresser partout où vous voulez. Me laisser faire de ces fantasmes qui se bousculent en vous une réalité. Vous n'avez qu'à faire un pas vers moi pour ça. Un pas et je suis à vous. Vous en avez envie. Je le vois. Je le sens. N'ayez pas peur de lâcher prise Monsieur Mavri.

Il se tenait raide et parfaitement immobile si bien que l'on aurait pu croire se trouver face à une statue de cire. C'en était presque troublant. Peut-être était-ce le seul moyen qu'il avait trouvé pour contenir le désir qui le gagnait. Quant à son visage d'ordinaire si pâle, il avait viré au rouge, signe que mon initiative faisait bel et bien son petit effet. Je ne me posais plus la question de savoir s'il allait céder mais plutôt celle de savoir quand il allait le faire. Trouvant le temps long, je me décidai à précipiter les choses.

_ Il faut vraiment que je fasse tout moi-même, m'exclamai-je avec de faux airs de réprimande.

Sans trop réfléchir, je comblai les quelques mètres qui me séparaient encore de lui pour finir par me jeter dans ses bras. Cette nouvelle salve de ma part eut raison de son entêtement. Il ne trouva plus la force de me repousser cette fois-ci. Au contraire, il me serra avec vigueur contre lui et m'embrassa presque aussitôt à pleine bouche, avec une passion telle que personne ne m'en avait jamais témoignée.

Je me cramponnai à son cou. Il attrapa fermement mes cuisses et me souleva pour me mener jusque sur le lit qui se trouvait tout près, dans un coin de la pièce. Il me déposa délicatement sur le matelas. Puis, il vint se placer au-dessus de moi pour aussitôt me couvrir de baisers. Il se redressa le temps de finir de retirer sa chemise et je pus distinguer sa carrure impressionnante à travers la pénombre. Il se pressa contre moi à nouveau et m'enlaça amoureusement durant plusieurs secondes. Sentir son corps se mêler ainsi au mien fit grimper l'excitation, pourtant déjà immense, que je ressentais. Après quoi, ses lèvres s'unirent aux miennes et il entra en moi. J'en éprouvai un plaisir inouï qui m'arracha au réel pour me plonger dans un état proche du rêve. Alors, mon esprit s'abandonna totalement à cet homme qui, à chacun de ses coups de reins, m'emmenait plus loin sur la voie de la jouissance.

Nos ébats furent les plus intenses et les plus beaux qu'il m'ait été donné de vivre. Alex Mavri m'avait fait l'amour avec tant de passion et d'ardeur que cette nuit passée avec lui signa comme une sorte de renaissance. Et, au moment d'ouvrir les yeux le lendemain matin, j'eus l'impression fantastique d'être une nouvelle femme. Je me sentais belle, désirable et forte comme jamais. J'étais habitée d'une insouciance retrouvée et d'une confiance en moi qui me faisait dire que puisque j'étais parvenue à le conquérir lui je pourrais tout aussi bien conquérir le monde entier.

Avant de connaître son affection, je ne me serais pas doutée que l'amour d'un homme pouvait changer une femme à ce point. C'était une expérience incroyable que de voir qu'une personne avait le pouvoir de vous faire vous sentir meilleure par le seul fait du regard qu'il portait sur vous. C'en était une autre, inquiétante, que de se dire que cette même personne avait aussi le pouvoir de vous détruire si elle venait à cesser de vous regarder et de vous toucher.

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