36. Seconde chance

3.2K 137 203
                                    

Clarke

J'avais fini par réussir à apaiser Lexa. J'avais été surprise de sa façon de se jeter sur moi. Mais j'avais vite compris que c'était un besoin désespéré d'évacuer toutes les émotions qui se bousculaient en elle. J'avoue ne pas savoir comment j'aurais réagi à sa place si elle avait été enfermée avec la folle. J'aurais voulu lui arracher les yeux de la tête. Sa vulnérabilité m'avait coupé le souffle, mais elle avait besoin de pouvoir se reposer sur quelqu'un alors j'avais refoulé tout ça.

Après l'avoir prise dans mes bras et avoir commencé à lui caresser les cheveux et le visage, elle avait fini par reprendre une respiration normale, puis s'était totalement détendue et j'avais reconnu son souffle calme. Une fois qu'elle se fut endormie, je fermai les yeux et me laissai moi aussi dériver dans un sommeil réparateur. Dieu sait que mon corps en avait besoin. L'adrénaline avait déjà quitté mon corps depuis un moment, mais avec les émotions de Lexa, il avait bien fallu que je tienne.

Les rayons du soleil commençaient à emplir la chambre. Avec toute cette précipitation, j'avais oublié de fermer les volets hier. Je sentis un poids contre moi, j'ouvris doucement les yeux et découvris Lexa toujours collée à moi, elle me serrait contre elle, son bras s'enroulant autour de mon ventre pour être au maximum contre son corps. Je souris doucement. Malgré ses airs de dure à cuire, elle avait parfois une fragilité presqu'enfantine.

Il ne lui fallut pas longtemps pour ouvrir, elle aussi, les yeux à cause de la lumière.

– Clarke, éteins la lumière, je veux dormir.; je ricanai.; C'est pas drôle.

– Même si j'avais voulu me lever pour allumer la lumière, ça m'aurait été impossible.; elle grogna. Je ne connaissais pas ce côté-là chez elle.; Tu me retiens tellement contre toi que je ne peux pas bouger.; elle frotta son nez contre mon cou, ça me rappelait nos débuts. Elle finit par ouvrir les yeux et découvrit sa position, je la sentis sourire contre ma peau.

– On dirait...

– La fois où tu m'as kidnappée contre toi et que tu m'as dit que mon coeur battait vite ?; elle éclata de rire.

– N'empêche, il battait vite.

– Te fous pas de moi, Woods, ou tu vas le regretter !; elle releva la tête d'un geste vif et déposa un baiser sur ma joue, près de ma « cicatrice », je grimaçai, elle s'en rendit compte.

– Pardon, j'avais... Enfin, j'ai pas l'habitude.; elle serra la mâchoire.; Je vais la tuer.; elle se leva d'un bond, je la saisis par la taille et la fis tomber contre moi.

– Et tu penses aller où comme ça ? Tu vas nulle part. Est-ce que tu veux qu'on discute d'hier ?; elle haussa les épaules.; Lexa...

– On devrait se lever et aller porter plainte.

Je n'avais toujours pas réfléchi à ça. Ce serait logique, je n'avais fait que me défendre, mais je pensais aussi qu'avec la raclée qu'elle avait prise, la punition était déjà suffisante. Devant mon manque de réaction, Lexa se leva et me regarda :

– Clarke ?

– Je pense qu'elle a déjà payé pour ses actions, je sais pas...; je vis son regard se faire plus dur.

– Tu n'y penses pas sérieusement ? Tu vas laisser passer ?

– Je pense que la bagarre d'hier et son état sont amplement suffisants.

– Tu...; je voyais une tempête d'émotions se battre dans son regard, sur son visage à cause de certaines petites expressions. Je l'interrompis.

Une question de tempsWhere stories live. Discover now