17.

113 12 0
                                    

« Le plus beau voyage, c'est celui qu'on n'a pas encore fait. »

–Loïck Peyron.

🌹

Je n'avais jamais autant mal dormi cette nuit que les autres fois. Pourtant, l'heure à laquelle je m'étais couchée aurait dû m'aider à réduire ma fatigue, mais rien de tout ça. Après que Xavier nous ait ramenés, Welsey et moi, j'avais fait mes devoirs et m'étais aussitôt mis sous mes draps, une fois fini. La soirée m'avait épuisée. Pourtant, je ne comptais plus le nombre de fois où mon sommeil se fit déranger par des cauchemars, ou bien des réveils opportunistes. Et ce n'était pas sans compter sur ma cousine, qui se réveilla soudainement, avec l'envie de vomir, et qu'elle mît à exécution. Ces derniers jours, elle paraissait fatiguée, et un peu sur les nerfs, être malade ne devait pas l'arranger. D'autant plus que, c'était ce week-end qu'elle rentrait durant une semaine chez elle.

Dans tous les cas, je n'avais pas trop apprécié devoir lui tenir les cheveux pendant qu'elle régurgitait son repas de la veille, ni, pour la deuxième fois consécutive, être réveillé presque deux heures avant mon réveil automatique. Qu'est-ce que j'en avais loupé, des heures de sommeil ces jours-ci.

On s'était donc mît une nouvelle fois dans le canapé, en attendant le moment où nous devrions nous préparer. Julia n'avait pas l'air de vouloir être absente, et affirmait que tout allait bien. Pourtant, hier soir, elle avait déjà des nausées. Mais bon, c'était son choix de ne pas rester à la maison pour se reposer.

La seule chose que j'espérais était qu'elle ne me contamine pas. À vrai dire, j'espérais aussi pouvoir dormir. Les cernes sous mes yeux étaient monstrueuses, et le teint blafard de mon visage me mettait déjà de mauvaise humeur. Sans oublier le temps misérable dehors, indigne d'un moins de décembre.

Je commençais à en avoir marre, de la pluie, du froid, et de tout.

Et rien dans ma matinée de cours n'arrangeait ce sentiment. Pas le moins du monde. À vrai dire, cela l'exacerbait. Les propos tenus à mon égard, durant mon conseil ayant eu lieu vendredi soir, rapportés par Arya. Ma note de philosophie, catastrophique. Les heures de soutien, que j'avais accepté à contrecœur. Mon manque de sommeil...

Ce n'était pas ma journée, mais j'avais l'étrange impression qu'elles étaient toutes comme ça. Pas une pour rattraper l'autre.

Même Wesley, qui tentait de se rattraper de la veille, ne réussit pas à affecter mon humeur positivement. Je m'en voulais presque de ne pas le soutenir après les derniers jours, mais j'étais beaucoup trop fatiguée pour faire des efforts, peu importe lesquels. Je piquais du nez à chaque moment un peu trop mou, et je n'avais plus d'énergie pour ceux qui demandait de l'enthousiasme.

Vraiment, je n'avais qu'une hâte, rentrer chez moi et enfin pouvoir dormir dignement.

Ainsi, une pointe de plaisir fit son apparition, lorsque je m'installais pour assister à notre dernier cours de la journée. Monsieur Rivera, aussitôt arrivé s'en alla quelques minutes de la pièce, afin de récupérer des photocopies. Et ce fut durant ce laps de temps que je blottis ma tête dans mes bras, le temps de reposer mes yeux. À vrai dire, tout n'était que prétexte, et même une seconde aurait suffit. Le manque de concentration ainsi que la fatigue ne me permirent pas de remarquer son retour. Ce fut seulement lorsqu'on me bouscula et que je relevais la tête, que j'aperçus son air réprobateur. Il m'ordonna de me relever et de suivre le cours. Je lui obéis sans émettre de protestations, ce que j'aurais volontiers fait ordinairement. À la place, je m'aidais de ma main pour tenir ma pauvre tête, qui se faisait de plus en plus lourde. Vraiment, j'essayais de suivre, même si cela ne m'intéressait pas, mais je n'arrivais tout simplement pas à garder les yeux ouverts plus de cinq minutes. Alors au bout d'un moment, j'abandonnais et ne le rouvrais pas.

Alumnus.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant