7. (partie 1)

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"Chacun de nous est une lune, avec une face cachée que personne ne voit."

-Mark Twain.

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La tête en l'air, j'observais le ciel embrumé. Néanmoins, cette vision était floue. Les verres de mes lunettes étaient envahis par des gouttelettes d'eau, et cela m'empêchait d'admirer ce temps gris dans lequel on pourrait presque imaginer des rayons de soleil scintiller.

Je soupirais, et baissais ma tête à hauteur de la porte en face de moi avant de venir l'ouvrir pour pénétrer dans mon immeuble. La météo, depuis hier ne sentait que l'humidité et la fin de l'été. D'un revers de manche, je balayais l'eau sur de mes verres. Il était assez rare que je les porte, mais un récent rendez-vous chez l'ophtalmologue m'avait rappelé qu'à force de ne pas les avoir sur le nez, ma vue baissait.

"Sam ! Tu m'écoutes ?"

Je fronçais les sourcils, et plaçais mon portable entre mon oreille et mon épaule. J'essuyais mes chaussures sur le tapis composé à 100% de polypropylène et m'abaissa pour prendre le courrier.

"Oui".

En réalité, je n'avais prêté attention à aucune des paroles de mon interlocuteur.

Rien dans la boîte aux lettres. Lassée de cette dernière journée de cours, je n'avais pas l'énergie pour m'extasier d'être en vacances. Ainsi, pour une fois que celui-ci n'était pas en panne, je pris l'ascenseur et me retrouvais rapidement devant mon appartement.

"Attends deux secondes."

Une nouvelle fois, je coinçais mon téléphone entre mes deux membres et ouvris la porte de chez moi. Dans un horrible grincement à faire pâlir les sourds, je la refermais et retirais les baskets que j'avais aux pieds, dévoilant une paire de chaussettes mouillées.

Mon dieu, que je détestais la pluie.

Je déposais mon trousseau de clé dans le bol situé sur le meuble, à l'entrée, et allais dans ma chambre où je repris le cours de ma discussion téléphonique.

"C'est bon. Tu disais ?"

À l'autre bout du fil, Nour soupira, ce qui me laissait penser qu'elle n'avait pas vraiment apprécier que je l'interrompe dans sa tirade, qui à force, je connaissais par cœur.

"Oui alors, c'est toujours bon pour vendredi ? Arya a un imprévu et ne pourra pas venir. Donc si tu veux rester chez toi, je comprendrais..."

Sa voix faiblissait à la fin de sa phrase, indiquant que la déception guettait ma réponse.

Une semaine s'était écoulée depuis notre petite querelle, qui avait abouti à un silence radio total. Cependant, la brune impulsive qu'était Nour, avait fini, il y'a trois jours par venir me présenter des excuses quant à son comportement complètement démesuré pour une situation comme la nôtre. Et bien que j'avais prévu de la faire galérer pour m'avoir pris la tête avec ces enfantillages, son attitude lorsqu'elle était venue me voir, m'avait dissuadé de le faire. Elle avait été beaucoup trop mignonne avec son regard fuyant, un air de culpabilité, les joues rosies de gêne et par ses doigts qui s'emmêlaient en même temps que ses mots. Puis sans oublier que j'avais également eu des mots pas tendres à son sujet.

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