7. (partie 2)

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I didn't know that the city was a heart attack
I'm at the station but i'm never gonna find the track
I was surprised to see you standing in the cold
A thousand miles just to tell me that i'm getting old
I didn't know i didn't know i didn't know i didn't know

Des pas élancés.

Une pose.

Puis un déhanché.

Et enfin, des éclats de rire.

–Mais arrête ! Tu trouves pas que je pourrais faire mannequin ? Nour me sourit en prenant une pose des plus dignes défilés de mode.

Néanmoins, lorsqu'elle accompagnait ses gestes d'une grimace, je m'esclaffais à ne plus avoir de voix. Une nouvelle fois.
Parce que c'était ce que j'avais fait jusque là, tant ma soirée avec la brune avait été rythmée par les fous rires, les maladresses et encore les rires.

Après que son frère et ses invités soient partis, nous avions commandé des pizzas avec l'argent que celui-ci nous avait gentiment laissé. Puis, en les attendant, et avec l'envie de faire découvrir nos films préférés, le chef-d'œuvre de Sydney Lumet retentissait entre les quatre murs de sa chambre. Au final, c'était réticente qu'elle s'était embarquée dans cette aventure haute en couleur malgré la nature incolore du film, et sa dimension judiciaire.
J'avais même pu percevoir à la fin, qu'il ne lui avait pas déplu, même si d'après elle ce n'est pas un film qu'elle regarderait une seconde fois. J'avais souri, satisfaite, et conclus qu'une seule fois était parfait, sachant que peu de monde aurait accepté de le visionner. Il datait de mile neuf cent cinquante-sept quand même !

— Ça, c'est du chef-d'œuvre ! m'avait-elle ensuite dit, des étoiles plein les yeux et de la pizza plein la bouche lorsque elle enclencha son propre film.

J'avais imperceptiblement levé les yeux au ciel, puisque il confirmait parfaitement la nature fleure bleue du personnage qu'était ma camarade. Titanic, un film vu et revu, et romantique à souhait. Je m'étais restreinte de lui avouer que je détestais ce film ; et que la scène où Jack finissait au fond de l'océan Atlantique me faisait plus rire qu'autre chose.
Ainsi, lorsque celui-ci s'était conclu par le collier coulant au fond de l'eau, ce fut une Nour complètement sanglotante que je retrouvais. Évidemment, je m'étais mise à la réconforter, en omettant aucunement, cette fois-ci, de me moquer d'elle pour être aussi émotive devant un film, qu'elle avait du bien voir une vingtaine de fois.

Et puis une chose en entraînant une autre, nous étions passées d'une photo volée d'elle la morve au nez, à une bataille de coussin, avant de se prendre en selfie à deux devant le miroir ou dans des positions ridicules pour enfin finir par une séance de mode improvisée, plus que déplorable pour Nour que pour moi. Ce n'était pas très dure puisque je restais sagement allongée dans le lit en train de l'observer, et rire à chaque défilé qu'elle m'offrait, tant sa grâce me confirmait que jamais elle ne serait faite pour ce métier.

— Moque toi, poursuivis Nour, tu verras quand je serais célèbre !

Je riais de bon cœur et roula sur le dos pur attraper une poignet de chips dans le bol sur sa table de chevet. Je l'enfournais dans ma bouche et lui répondis donc d'un haussement d'épaule.

— C'est sûre que c'est pas toi qui sera modèle avec ta taille de naine.

— Eh ! Je suis pas naine ! protestais-je. Je suis légèrement sous la moyenne.

Ma voix dérailla sous les rires que j'essayais de contrôler tant je n'étais moi-même pas convaincue par ce que je disais. Oui j'étais petite, et il aurait vraiment fallu être aveugle pour ne pas s'en rendre compte. Je ne trompais personne, encore moins Nour qui avait déjà dû subir mes plaintes en cours car mes pieds ne touchaient pas toujours le sol (ou alors était-ce moi qui devait subir ses moqueries ?).

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