Chapitre 41. Il est temps de la laisser partir

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🎶Christopher🎶

Luna me regarde incrédule, voire même totalement perdue, et moi, je me retiens pour ne pas pleurer. Mon cœur vient de s'extirper de ma poitrine pour aller s'échouer sur le sol en se brisant, en un milliard de morceaux. Mon sang tambourine à mes tempes, me donnant un mal de tête atroce. Plus les secondes s'écoulent et plus ma vision devient trouble. Le flux d'émotion qui prend mon corps d'assaut devient ingérable, faisant de moi un volcan en éruption à deux doigt d'exploser.

— Je... Suis désolée, balbutie-t-elle. Je n'ai jamais voulu te faire autant de mal, ce n'était pas du tout ce que je voulais. J'ai besoin de toi, Christopher. Sans toi, je n'arriverai pas à retrouver la mémoire. Tu es le seul qui puisse déverrouiller mes souvenirs.

Je ne réponds rien, me contente de la contourner et file m'enfermer dans la salle de bain. Le temps passe. Finalement, la porte de ma chambre finit par se fermer. Assis contre le battant, mes genoux sont repliés contre mon torse et mes coudes sont posés dessus. Mes mains cachent mon visage qui est ravagé par les larmes. Putain, pourquoi ça fait si mal ?

Parce que je viens tout simplement de perdre la femme de ma vie.

Après quelques minutes, des coups sont donnés contre la porte, pourtant, je ne bronche pas. La volonté a totalement abandonné mon corps. Les coups sont réitérés.

— Chris, ouvre-moi. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? s'inquiète Zabdiel.

Lorsque mon corps se décide enfin à réagir, je me redresse et porte la main à la poignée. Quand j'ouvre, mon meilleur ami apparaît, la mine triste et les bras croisés sur la poitrine.

— Oh, merde ! Christopher ! souffle-t-il.

C'est plus fort que moi, mes émotions prennent le dessus et un sanglot sort de ma bouche. Zabdiel me prend dans ses bras, m'offrant une étreinte fraternelle et réconfortante.

Bordel, qu'est-ce que ça fait mal.

— Tu veux bien m'expliquer ce qu'il s'est passé entre Luna et toi ? Elle vient de quitter la maison et avait l'air totalement déboussolé, comme toi d'ailleurs !

— Je lui ai rendu sa liberté, lâché-je, doucement.

— Pardon ?

— J'ai compris qu'il ne servait plus à rien de m'accrocher, alors que je n'avais plus aucune prise à laquelle le faire. Je me sentais tomber et j'ai préféré tout arrêter, avant le massacre...

— Tu es sûr de ton choix ? me demande mon meilleur ami.

— Sûr, non absolument pas, mais je ne voyais pas d'autre solution... bégayé-je.

— Ça fait tellement longtemps que vous vous aimez...

— Mais, justement... Elle ne m'aime plus ! ronchonné-je.

— Il faut juste qu'elle s'en rappelle, intervient Richard en entrant dans ma chambre.

— Oui, c'est ça, continue Zabdiel. Elle a juste besoin d'ouvrir les yeux sur son passé.

Tour à tour, je détaille mes amis, qui sont attristés par la situation. Mais ils ne pourront jamais l'être autant que je le suis. Aujourd'hui, mon univers vient de s'effondrer. J'aurais encore préféré qu'elle me haïsse, comme il y a deux ans quand nous nous sommes revus. Cela prouverait que j'existe encore à ses yeux. Alors que là, elle va reprendre sa vie et moi, je vais devoir faire le deuil de vingt et un ans d'amitié.

— Elle ne se souviendra pas ! C'est terminé, avoué-je à demi-mot. Et ça fait un mal de chien de l'accepter.

Richard pose une main compatissante sur mon épaule. Son geste se veut rassurant, mais tout ce dont j'ai envie c'est de pleurer comme le ferait un gamin. À cet instant, j'aimerais disparaître de la surface de la Terre et oublier que j'ai perdu la seule personne essentielle à mon existence.

Volverte a Ver - T.2 {CNCO} // TerminéeWhere stories live. Discover now