La fille

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INAYA

Aujourd'hui c'est dimanche, j'ai mis deux heures à me préparer ne sachant pas quoi mettre.  J'allais rencontrer ma mère, après quinze années d'absence. Finalement j'opte pour une jean simple, un pull blanc et sans maquillage.

Je me demande comment elle va m'accueillir, comment elle va le prendre ? Et si elle ne voulait pas me voir ? C'est sûr qu'elle ne voudra pas me voir, si elle l'aurait voulut elle m'aurait cherché. Ma haine pour elle était toujours présente mais ma curiosité a pris le dessus. J'ai tellement de questions.

Une heure plus tard je prenais déjà la route avec Yazid pour aller jusque chez elle.

Yazid - Tu veux qu'on s'arrête manger un truc ?

- Oui.

Yazid - Je m'arrête dans quinze minutes.

- Ok

Je suis vraiment contente que Yazid soit là, avec moi. Je tenais à y aller seule, mais Yazid a refusé plusieurs fois, clairement, si je n'acceptais pas de venir avec lui, il ne me donnerai pas l'adresse. Mais au fond je sais que j'ai besoin de lui.

On s'arrête dans un petit restaurant rapide sur la route. Yazid a pris deux sandwiches, le mien était au thon, mais je n'avais plus du tout faim tellement mon estomac était noué.

- Il nous reste combien de temps ?

Yazid - Deux heures. T'es pressée ?

- Je ne sais pas.

Yazid - T'es stressée en tout cas.

- Un peu.

Yazid - On répète.

- Arrête avec ça dis-je en tournant la tête

Yazid - Pas de conneries, pas de disputes, pas de coups ou autre.

- Tu me prend pour une folle ?

Yazid - T'es juste très imprévisible et impulsive parfois.

- Je sais me contrôler.

Yazid - On verra bien. En tout cas, je serais là.

- Merci dis-je ne souriant

Yazid me décoiffe en souriant, et continue de manger. J'ai emmené mon sandwich dans la voiture au cas où j'aurais faim.
Durant le trajet, je m'imaginais un tas de scénario avec « ma mère » comment est-ce que je devrais l'appeler d'abord ? Je penses l'appeler « Madame ».

(..)

Yazid - Inaya réveille-toi.

- On est arrivés dis-je en me réveillant.

Yazid - Oui.

Je me redresse et refait ma queue de cheval. Yazid me dis qu'il s'agissait de la maison juste devant. Le quartier paraissait calme, il y avait pleins de petites maisons semblables, c'était beau.

Yazid - Tu veux qu'on y aille maintant ? Prend ton temps.

- C'est bon on y va.

Nous descendons tous les deux de la voiture, plus j'approchai la maison, plus je stressait. Yazid sonne, et en quelques secondes, la porte s'ouvre: c'était elle.
Mon cœur bat, comme il n'a jamais battu, elle me regarde quelques secondes puis ses larmes montent. Elle essaie d'avancer, je me sentais toute petite devant elle, je recule d'un pas tandis qu'elle avance encore d'un pas tout en ouvrant grand ses bras. Je ne veux pas qu'elle me prenne dans ses bras, je ne veux pas qu'elle me touche.
Je recule à nouveau, puis Yazid s'interpose entre nous.