Chapitre 50

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Je suis sortie précipitamment de chez eux parce que mon instinct me disait de le faire. Ca n'avait servis à rien de parler à ce Mérès car il ne m'a rien dit qui aurait pu m'indiquer que c'était lui qui avait tué mon arrière-arrière grand-mère. Perdo avait raison. J'avais un petit espoir pour qu'il est tord. J'ai couru jusqu'à la cachette où j'avais laissé mon vélo et je me suis cachée derrière. Je savais que Théo allait me suivre et lorsque je l'ai vu sortir aussi rapidement que moi quelques instants après, j'ai su qu'il allait essayé de me retrouver. Alors, j'ai attendu qu'il passe devant moi en courant pour partir en vélo dans le sens inverse. J'ai descendu la côte pour passer à travers le marché du vendredi matin. Il y avait du monde et c'était parfait pour moi. Personne ne pourra me voir. Je fuis la foule? Alors, pour éviter d'être vu, je dois être au coeur de la foule. Je suis descendue du vélo et je marchais prudemment à coté tout en regardant un peu partout. Je faisais attention à baisser ma tête. Lorsque j'arrivais à la fin du marché, j'ai décidé d'enlever ma perruque. J'allais enfin rentré chez Pedro. J'allais pouvoir prendre une douche. Il n'y avait plus aucun de risque. Cette perruque me tient trop chaud et elle me gratte horriblement. J'enlevai l'élastique de mes cheveux pour libérer ma chevelure de lion lorsque je vis ma mère au loin. J'aurai du me douter qu'elle serait là ce matin. J'aurai du savoir qu'elle irait au marché comme tous les vendredis matins. Jamais elle ne loupe le marché du vendredi. Cependant, je m'attendais à voir mon frère avec elle. Elle adore l'emmener avec elle pour qu'il porte tous ce qu'elle achète. C'est un petit moment mère-fils, comme elle dit. Mais à la place de mon frère, se tenait Dimitri. Il avait changé. Il présentait de nombreux signes de fatigues. Il s'était laissé pousser la barbe et ses cheveux étaient plus long. Il ressemblait beaucoup à Joaquim Phoenix. Je l'ai observé un petit moment, rien que pour le plaisir des yeux. J'avais l'impression d'admirer un magnifique cadeau de noël emballé mais que je ne pouvais pas toucher. Même si j'étais heureuse de le voir en forme ( malgré le fait qu'il est un peu maigris, il avait l'air calme), je sentis les larmes me monter aux yeux. Des questions se formaient dans ma tête. Que faisait-il avec ma mère? Ca me faisait extrêmement plaisir de les voir ensemble mais... comment ça a pu se produire? Quand je suis partie, elle m'avait promis de veiller sur lui. Si il est avec elle... Qu'a-t-il fait nom de dieu! J'avais une irrésistible envie de m'approcher de lui, de le prendre dans mes bras, de toucher sa barbe inhabituelle et de lui poser des tonnes de questions. Je mourrai d'envie de m'élancer vers eux. Mais je me suis retenue. Je m'apprêtais à faire demi-tour lorsqu'il a tourné la tête. Nos regards se sont croisés. Au début, il a froncé des sourcils. Il devait surement penser: C'est vraiment elle ? Et si c'est elle, que fout-elle là? Puis il a commencé à articuler quelques choses. Mon prénom, je crois. C'est là que j'ai fuis. Je suis montée sur le vélo et j'ai pédalé comme si je faisais un marathon. Je ne pouvais pas le voir. Pas maintenant. Je suis arrivée chez Pedro et j'ai jeté le vélo sur le gazon. J'ai monté les escaliers et je fus surprise de voir que la porte était fermée.

- Pedro! appelai-je en tapant sur la porte.

En dix secondes, il m'avait ouvert. Il semblait inquiet. Je devais faire peur à voir.

- Rentre! m'ordonna-t-il en me tirant par le bras.

Je me suis faufilée à l'intérieur avant de m'appuyer sur le mur. J'étais complétement essoufflée.

- Qu'est-ce que tu as? me demanda-t-il inquiet. Mérès t'as fais du mal?

- Dimitri... il m'a vu.

- Oh.

- Je crois qu'il m'a suivie mais je ne suis pas sure, dis-je en m'essuyant le front. Si il vient ici, dites-lui que je ne suis pas là.

- Mais...

- Il ne faut pas que je le vois maintenant! Je veux d'abord régler les problèmes de nos familles avant de le revoir...

Quelqu'un tambourinait à la porte comme un dingue. Il hurlait mon nom. Pedro m'a regardé la bouche ouverte, près à me dire quelques choses, avant de se raviser et d'acquiescé. Il m'a fait un signe et je me suis faufilée derrière la porte d'entrée pour écouter. Même si je refusais de lui parler, je voulais l'entendre. Je sais que c'est une mauvaise idée car ça me fera sentir encore plus mal mais j'avais besoin d'entendre sa voix. Pedro ouvra la porte au trois quart.

- Dimitri? dit-il faussement étonné. Que fais-tu là?

- Je sais qu'elle est là, le coupa-t-il essoufflé tout comme moi.

- Qui donc?

- Ne me mentez pas Pedro! hurla-t-il en tapant du poing sur le mur derrière moi ( j'ai senti la vibration de sa force traverser tout mon corps).

- Elle n'est pas là mon garçon, mentit-il. Je suis désolé.

- Je l'ai vu! s'exclama-t-il en colère. Je sais qu'elle m'a vu aussi! Ecoutez, je veux juste lui parler. Je veux m'expliquer et... Pedro, putain! J'ai besoin de la voir! 

- Mon garçon, je suis navré mais elle n'est pas là. Elle reviendra vers toi, ne t'inquiète pas. Elle reviendra quand elle sera prête.

J'ai tenté un petit coup d'œil dans le coin de la porte ce que j'ai immédiatement regretté. Il avait l'air si fatigué et si triste. Je voulais le réconforter et le prendre dans mes bras mais ce n'étais pas possible. Même si j'en mourrai d'envie. Je devais d'abord régler certains problèmes. Je devais d'abord parler avec mon père, découvrir qui a réellement tué Agnès...

- Dites-lui juste de ma part que sa famille l'attend dimanche, déclara-t-il en regardant là où j'étais. Dites-lui que je l'attends.

Et il est partis. M'avait-il vu derrière la porte? Il devait savoir que j'écoutais. Il sait que Pedro ment parce que je lui ai demandé. Avant que je le vois, j'avais prévu de ne pas aller à l'église et de seulement observer de loin la fête. Je me sentais trop coupable pour affronter ma famille dans deux jours. Mais maintenant, j'hésite. Et si finalement je devais y aller? J'allais être la future marraine après tout. Et si je loupais la cérémonie, je m'en voudrai toute ma vie. Pourtant, j'avais l'impression que je serai de trop. C'était bizarre. Pedro a refermé la porte et il a soupiré bruyamment. Bon, j'allais avoir une petite leçon de morale.

- Dana, soupira-t-il. Tu dois y aller.

- Et si je n'étais pas à ma place? demandai-je en retenant mes larmes.

- Ridicule! s'exclama-t-il. C'est ta famille et ils veulent que tu sois là. Comment ne pourrais-tu pas avoir ta place?

Finalement, j'avais peut-être besoin de la petite leçon de morale de Pedro. Je l'adore.

- Et tu sais que Dimitri veut que tu sois là, ajouta-t-il en me souriant. Il veut te revoir parce que tu lui manques et qu'il t'aime.

- Comment l'avez-vous trouvé? demandai-je.

- Bien et mal, marmonna-t-il. Il est fatigué je pense. Tu dois lui donner beaucoup de fil à retordre. Tu dois surement lui manquer aussi. Heureusement que ta mère était là...

- Que voulez-vous dire? demandai-je en fronçant des sourcils.

- Ta mère l' a trouvé dans la rue quand il était... mal en point, m'apprit-il. Il avait affronté son père le soir où tu es parti. Depuis, il est resté chez ta famille.

- Et mon père?

- Je crois qu'il n'a pas trop son mot à dire, rigola-t-il. Ta mère a énormément insisté pour que Dimitri reste.

J'ai eu l'impression qu'on me tordait l'estomac. J'avais brusquement envie de mourir. Le jour où je l'ai laissé, Dimitri avait affronté son père! Il avait été blessé, probablement frappé et laissé pour mort dans la rue! Tous ça parce que je n'étais pas là! Je me hais. Je me sens stupide. La culpabilité me lacère le cœur. 

- J'irai au baptême, m'annonça Pedro. Si jamais tu changes d'avis, je serai ravi qu'une ravissante jeune femme m'accompagne.

Romance à la grecqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant