Chapitre 4

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Qu'est ce que je raconte? Nos craintes ne peuvent partir comme ça! Surtout des craintes qui sont en vous depuis des années. Connaissant ma famille, ils ont du préparer quelques choses. Probablement une genre de mini fête de retour. Ils sont très doués pour ça. Mon frère prends mes valises, ma mère mon sac et ils restent à mes cotés comme si ils avaient peur que je leur fosse compagnie ( fort probable, qui sait de quoi je suis capable?) On traverse la rue trop étroite pour notre 4x4 où tout est blanc et bleu puis on s'arrête devant notre portail. Toujours intact ce vieux portail en bois peint en blanc! Je me souviens du nombre de fois où j'envoyais mon pied cogner contre le bois lorsque j'étais en colère. Il y a même encore des marques. Ma mère sort la clé du portail de son sac et ouvre.

- Ils ont tous hâte de te revoir, me prévient mon frère. Prépare-toi à mourir étouffer!

J'ai ri nerveusement avant qu'il me pousse gentiment à l'intérieur de notre propriété. Notre maison est blanche, elle a des rideaux, meubles, fenêtres ou pot de fleur bleu. Enfaite, comme dans n'importe quelle maison de notre village où il ne se passe rien de génial, il n'y a que du bleu et blanc pour rendre hommage à notre pays en portant fièrement ses couleurs. J'entends déjà la musique qui me percent les tympans en entrant et je me retiens pour ne pas hurler en voyant tous ce monde. J'ai toujours détesté le fait de faire des fêtes en mon honneur. Rien qu'à mon anniversaire, je pleurai dés que l'on me chantait la chanson habituel et quand on me donnait mes cadeaux. Tous le monde le sait en plus mais ils s'en fichent. Je prends sur moi parce que je suis une adulte responsable et sage et j'adopte mon sourire de télévision. Le sourire que je sors très souvent lorsque je me retrouve dans des situations que je n'apprécie pas. Je sens également l'odeur de mouton grillé avec un mélange de sel de mer qui embaument l'air. Et là, c'est la fin. Je vois arriver toute une troupe de gens composée de ma grand-mère, de ses sœurs ( cinq sans compter ses frères), ma sœur, quelques hommes et des tantes. Ils m'entourèrent  et m'étouffèrent au sens propre et figuré en me parlant tous en même temps, en me postillonnant dessus ( pour éloigner le mauvais œil), en me couvrant de baiser et en me prenant dans leurs bras. Ensuite, ils me conduisirent en me poussant et m'encerclant comme si j'étais une vedette de cinéma jusqu'à notre jardin où encore plus de monde est présent. Ami de la famille, famille, ancien ami à moi, ancien béguin... Tout le monde était venu au rendez-vous. Pourquoi? Surtout que la plupart de ces gens, je ne les connais pas. Mon grand-père parlait avec certains de ses amies autour d'une bière de la seconde guerre mondial (vécu par son grand-père mais raconté par lui comme si c'était ces propres exploits). On le surnomme tous le "kaid" parce qu'il a été un héros pendant la guerre des Balkans et qu'il est toujours persuadé dans être un. Enfin bref, après avoir dévisagé mon grand-père qui ne m'avait même pas souhaité la bienvenu, j'ai aperçut mon père qui tournait la broche du mouton plongé dans ses pensés. A Achille Papopoulos! Un sacré numéro. Mon papa est un homme réservé mais très à cheval sur les principes comme son père, Hélio alias Kaid. La femme doit se marier tôt pour avoir le plus d'enfant possible et après elle doit s'occuper de sa maison et de sa famille sans jamais exaucer ses rêves. Hors de question! Je suis féministe et pour les droits de la femme dans le monde entier ainsi que militante pour la paix, la justice et l'égalité. Croyez-vous vraiment que je puisse accepter les principes de mon père? Non. J'ai beaucoup de mal avec ça. Alors vous pouvez comprendre pourquoi entre mon père et moi, c'est compliqué. Je ne suis pas d'accord avec lui sur sa façon de voir le monde et sur la place de la femme dans la société et lui ne comprends pas pourquoi je ne me tais pas et que je puisse le défier comme ça. Je suis la seule de ses enfants à lui poser problème sur ce sujet et c'est pour ça qu'il a énormément de mal avec moi à telle point que jamais il ne m'a félicité, prit dans ses bras ou fait de compliment. (En tout cas, je ne me souviens plus de la dernière fois qu'il l'a fait) Le fait qu'il m'ignore m'a blessé, je l'admets. Je devrais pourtant être habituée.

Romance à la grecqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant