Chapitre 13

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      Les calamités sont des monstruosités issues directement des légendes de la formation d'Aqua Terrae. Des aberrations aquatiques que l'on appela « léviathans » et leurs sœurs volantes « lamias ». J'essaie de mettre chaque chose à sa place, parce que ça me fait énormément d'informations à engranger d'un seul coup.

      Ces choses n'ont aucun but, elles se contentent de errer. Volant et naviguant aux quatre coins du monde en anéantissant tout ce qui aurait le malheur de croiser leur chemin. Je comprends enfin le danger auquel nous étions exposés, mais comprends aussi qu'il suffit de s'éloigner des calamités pour ne plus être en danger. Finalement, je me dis qu'elles ne sont pas si coriaces que cela, puis une nouvelle question me vient à l'esprit en repensant à la traînée sombre que laissait ce léviathan derrière lui attirant des bancs de grands requins noirs.

      Le grand requin noir compte parmi les plus majestueux, facilement reconnaissable à sa couleur et à ses deux grandes nageoires dorsales. Son nom lui vient de la teinte extrêmement sombre de sa peau écailleuse. Il mesure entre six à sept mètres, ce qui fait de lui l'un des plus grand requin vivant dans l'océan-monde. Trois jours auparavant, pour moi cette espèce était une grande solitaire ; de dangereux prédateurs marins, mais en apprenant l'existence des calamités, j'ai aussi appris une nouvelle chose sur le grand noir.

      Cette espèce de requin en particulier semble être très attirée par le sillage des léviathans. J'ignore totalement quelle peut en être la raison, je m'imagine plein de choses, mais tout ceci n'est que mon imagination. Je ne parviens pas à comprendre ce qui peut pousser des animaux solitaires à subitement se regrouper en banc pour suivre une monstruosité telle que ces calamités. Maintenant que j'y pense, je ne sais même pas à quoi peuvent ressembler ces monstres dont tout le monde a très peur.


— Les calamités, dis-je alors, à quoi elles ressemblent ?

— Il y en a de toute forme, me réponds grand-père, et de toute taille. Du plus petit ressemblant à un poisson ou un albatros jusqu'au plus gigantesque ayant l'apparence d'une baleine ou d'une tortue.

— J'en ai vu un, coupe alors le capitaine Liam, il n'était pas si grand, mais il a mit en pièce le navire de mon père. C'était un requin, il était bien plus grand que n'importe quelle espèce connue. Il était dépourvue d'écailles et sa peau n'avait pas un aspect naturel. Son corps semblait être recouvert d'une peau turquoise insensible à toute sorte de projectiles et même aux explosifs. Il devait disposer d'au moins quatre yeux de chaque côté de sa gueule béante. Son museau était plat comme coupé net et la partie basse de sa mâchoire semblait être forgée dans un métal noir, la plupart de ses dents aussi étaient en ferraille. À la place de branchies, il avait comme beaucoup de ses congénères léviathans des échappements recrachant cette humeur noirâtre qui forme son sillage nauséabond.

— Ce ne sont pas des animaux alors ?

— S'ils ont été des animaux un jour, ils ne le sont plus du tout. Je doutes même qu'un cœur puisse battre à l'intérieur de ces aberrations. Il faudrait interroger des chasseurs de calamité pour le savoir.

— Des gens chassent les calamités ?

— Oui. Certains s'amusent à traquer ces bêtes et à les mettre à mort.

— Et vous allez faire quoi pour les autres enfants ?

— Ils ne sauront rien, me réponds alors grand-mère autoritaire, parce que ça ne concerne pas seulement les enfants.

— Comment, dis-je pas sure de comprendre

— Tous les habitants à notre bord ne sont pas au courant de ce qu'est une calamité. Certains n'ont jamais quitté le Draisineguerre et ignorent tout du monde extérieur. Il ne s'agit pas seulement des enfants. C'est pourquoi ceux qui ne savent rien de tout cela doivent rester dans l'ignorance et toi Rima tu ne diras rien à personne. Nous n'avons pas eu d'autre choix que de te révéler la vérité afin de te tranquilliser à ce sujet.

— Je comprends pourquoi vous cacher les informations au sujet des calamités parce que ce sont des choses vraiment terrifiante. Je ne dirais rien.

— Parfait, dit alors grand-mère, nous allons te laisser avec Yasminat. Repose toi encore un peu ma chérie, mais ne rentre pas tard.

— D'accord grand-mère.


      Tous le monde finit par quitter la cabine et il ne reste alors plus que Yasminat assise à mes côtés. Alors qu'elle se lève de sa chaise pour aller préparer un thé, j'aperçois alors une chose étrange disposée sur une table. Depuis le lit ça ressemble à une assez imposante cloche de verre, il me semble deviner qu'il y a un objet à l'intérieur. Au départ je réprime ma curiosité, mais très vite je ne peux plus faire autre chose que de me demander ce que renferme cette cloche de verre.

      Il y a un authentique revolver, probablement très ancien car il est entière rouillé. Il repose sur un socle de bois sombre lui permettant de tenir le canon pointant vers le haut, mais ce n'est pas tant cette arme qui m'impressionne. Je suis surprise par ce qui sort de son canon. Je me retourne en direction de Yasminat qui me regarde. 



                                                                                    « C'est une fleur ? »

L'Océan-Monde [TERMINE]Where stories live. Discover now