Chapitre 26

Depuis le début
                                    

- Vous avez beau être son père, je vous interdis de lui parler comme ça! dit-il en pointant son doigt sur mon père.

- Vire ton doigt ou je te l'arrache! cracha-t-il.

Je m'interposai entre les deux avant qu'il ne soit trop tard. Je ne veux plus qu'ils se battent.

- Arrêtez tout les deux! m'exclamai-je de nouveau.

Un silence pesant s'installa entre nous. Mon père nous fusillait du regard tout les deux, Dimitri devait faire de même avec mon père, Adrian restait toujours passif tandis que ma mère semblait évaluer le pour et le contre de tous ça. Moi, j'étais concentrée parce que je ne voulais pas lâcher du regard mon père. Je sais que c'est complétement puéril de ma part mais détacher mon regard du sien voudrait dire qu'il a gagné et pour une fois, je veux gagner. Je ne veux plus lâcher du regard la première comme je le faisais avant. Je dois me battre pour ce que je veux défendre, c'est à dire, le fait d'accepter notre relation à Dimitri et moi. Alors on c'est regardé longtemps, comme deux têtes de mules avant qu'il ne lâche.

- Bon, déclara-t-il en se frottant le visage. Rentre à la maison avec nous et ne le revoie plus...

- Non, dis-je en sentant mes larmes coulés sur mes joues.

- Ne me pousse pas à bout, dit mollement mon père. Je te laisse le choix en espérant que tu fasses le bon. Soit tu viens avec nous et tous restera comme avant ou soit tu restes avec lui mais tu n'auras plus le droit de parler à toute la famille et tu seras bannis de chez nous.

- Achille! dit ma mère en pleurant à son tour.

Je le regardais bouche bée. Impliquée toute la famille dans cette histoire? Il est vraiment incroyable! Je pris le temps de poser le pour et le contre... Si je reste avec Dimitri, je ne pourrai plus parler à ma mère, ma sœur, mon frère ainsi que Côme... Ceux que j'aime. Je ne reviendrai plus ici, je ne pourrai pas participer à tous ces événements que je déteste et qui pourtant, d'une certaine manière, me tiennent à cœur. Si je pars avec ma famille, Dimitri serait dévasté... Une seule fois, je l'ai laissé et il a bien faillis mourir! Et il me manquerait, horriblement. Oh pourquoi est-ce si compliquée! Je ne peux pas avoir les deux? Une famille qui ne critique mes choix? Je mets ma tête entre mes mains, seulement quelques instants pour essayer de mieux comprendre. De mieux choisir.

- Va avec eux.

C'est Dimitri qui vient de parler, d'une voix si triste que ça me déchire. Je retourne vers lui et le regarde... Il me sourit, évitant de me regarder dans les yeux, en me faisant un signe de tête vers mes parents.

- Tu voudrais que je les choisisse eux plutôt que toi? lui demandai-je.

- Bien sur que non! Mais je refuse que tu sois bannis d'ici où même que tu ne parles plus à ta famille à cause de moi, dit-il en se passant la main dans les cheveux. Peu importe ce que tu penses, je peux te dire que vivre sans sa famille, c'est dure. Alors va avec eux...

Je le regardai sans comprendre. Il voudrait que je le laisse?

- Tu...

- Vas-y, me supplia-t-il presque cette fois-ci. Et ne dis rien parce que je pourrai revenir sur mes paroles. Alors vas-y!

- Pour une fois, ce crétin dit vrai, déclara mon père. Il ne te mérite pas ma fille, viens...

Il m'ouvrait les bras, prés à m'accueillir. J'avançai d'un pas et lorsque je regardai derrière moi, Dimitri était retourné. Ca lui fait mal de me voir partir, je le sais. Et moi aussi. Je soupirai. Je suis vraiment la pire des cruches parce que je m'apprête à faire une chose vraiment... déchirante et stupide. Comme d'habitude.

- J'ai 25 ans, je suis majeure et vacciné, déclarai-je. J'aime ma famille mais j'aime Dimitri...

- TU QUOI? hurla mon père de rage.

- JE L'AIME! hurlai-je à mon tour. Je ne veux pas choisir entre ma famille et mon amour mais tu m'y obliges. Tu veux que je fasse un choix ? alors je vais en faire un. Je ne rentrerai pas. Je ne peux pas laisser Dimitri, je ne veux pas... Je suis désolée maman, je t'aime et je ne veux pas te faire souffrir mais je... Bref. Papa, tu dois penser que ta fille est stupide?

- Je n'ai plus qu'une fille et c'est Iris, dit-il froidement me transperçant de son regard de glace. Elle, elle m'écoute. Elle est mariée à quelqu'un de bien... Toi, tu n'es plus rien pour moi. Viens Valeria...

Il prit ma mère par la main avant de l'emmener. Une dernière fois, il s'est retourné et j'ai espéré qu'il retire ses paroles, qu'il comprenne et me pardonne. Encore une fois, je me trompai.

- Tes affaires seront devant la maison.

Et il est partit avec ma mère. Jamais je n'aurai pensé que l'avis de mon père aurait compté à ce point. Je m'étais d'ailleurs fait la promesse en arrivant ici que son jugement ne compterai pas. Pourtant il m'affecte bien plus que ce que j'aurai pu croire. La tête entre mes mains, je laisse couler librement mes larmes. Je sens une main se poser sur mon épaule. Je me retourne et croise le regard doux mais remplit de pitié de Adrian.

- Je ne veux pas de ta pitié, déclarai-je d'une voix rauque qui ne ressemblait pas à la mienne (j'ai du trop pleuré ou crié).

- Je n'ai pas pitié de toi, dit-il. Je suis juste... inquiet.

- Tu n'as pas à t'inquiéter.

- La porte de ma maison est ouverte, déclara-t-il. Si jamais tu as besoin de quoi de se soit, je suis là.

- Merci.

Il me caressa la joue. Un geste tendre qui fit pâlir de jalousie Dimitri qui nous observait du coin de l'œil. Puis il me prit la main avant de déposer un petit bout de papier et de partir. Encore quelqu'un qui part. Je rangeai le papier dans ma poche et m'approchai de Dimitri. Il était anxieux, il évitait mon regard et fourrant ses mains dans les poches de son jean troué. Cela me fit sourire car la première fois que je l'ai vu, il portait le même pantalon.

- Tu aurais du partir, soupira-t-il. Ton père a raison, je ne te mérite pas.

J'ai vu rouge et sans que je me contrôle, je l'ai baffé.

- Je refuse que tu te rabaisses! lui criai-je. Tu me mérites! Nan, enfaite je me fous de savoir si tu me mérites ou pas parce que je t'aime et je...

Je n'ai pas pu terminer ma phrase car ses lèvres se sont écrasés sur les miennes. Il me serrait si fort...

- Je t'aime, dit-il en m'embrassant. Tu le sais?

- Oui... Mais quelques fois, j'en doute vu tes réactions.

- Je ne voulais pas que ta famille te rejette! se défendit-il. Et je te rappelle qu'une fois aussi tu m'as fait le même coup! Tu m'as repoussé pour me protéger alors j'ai le droit de faire pareil non?

Je l'embrassai. Même si le fait d'être séparer de ma famille dans ses conditions me brise le cœur, je suis soulagée que Dimitri reste. Alors, je le pris dans mes bras. Je lui caressais les cheveux et humait son odeur enivrante jusqu'à m'en étouffer.

- On y va mon amour? me demanda-t-il. Je n'ai pas trop envie de rester dans le coin...

Moi non, je n'avais aucune envie de rester ici. Les cellules et tous ce qui touche à la prison, c'est fini pour moi. Je veux rester loin de tout ça. Je crois que je ne regarderai plus non plus Hercule Poirot ou Orange is the new black... J'ai saisis la main de Dimitri pour le suivre, ne sachant où aller car maintenant, je suis bannie de ma maison.

Romance à la grecqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant