Chapitre 23

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Je dois organisé l'enterrement d'vie d'jeune-fille. Si j'me fais pas aidé j'vais partir en vrille. 



Je me levais de bonne heure et filais à la douche. Hier soir, après ma promenade avec Caleb, Noémie m'avait appelée. Elle avait organisé une journée de folie pour ma mère, avec un tas de défis loufoques à lui faire faire.

Une fois prête, je filais dans la chambre de ma mère, mon père et elle étaient enlacés et dormaient encore profondément. Je sautais sur le lit et m'en servis comme d'un trampoline.

-Debout la dedans !

Ma mère ouvrit un œil et grogna en se cachant la tête sous son oreiller, mon père, lui, rigola.

-C'est l'enterrement de vie de jeune fille aujourd'hui ! Aller,on se prépare ! Tante Noémie a déposé une tenue spécialement pour toi, va t'habiller, aller ! Criai-je en continuant de sauter sur le matelas.

Je la pris par les mains et la fis se lever et me suivre jusque dans la cuisine où elle but un café en vitesse, puis je l'amenais jusqu'à la salle de bain où la housse à vêtements attendait d'être ouverte. Ensuite, je la laissais se préparer et allais mettre mon père dehors.

-Va rejoindre les garçons, quoi que vous ayez prévu ! Moi, je m'occupe de maman ! Et interdiction de nous espionner,d'accord ?

Il rigola et me fit un bisou sur le front avant de s'en aller.

-C'est une blague ? Entendis-je ma mère crier depuis la salle de bain.

-Non ! Aller, enfile donc tes vêtements, on a du pain sur la planche.

-J'ai peur de ce que vous avez prévu !

Elle sortit de la salle de bain, vêtue d'un débardeur rose fluo et d'un tutu orange pétant, le tout avec des collants rayés bleus et verts et un diadème en plastique posé sur la tête. Alors qu'elles'apprêtait à râler davantage, la porte d'entrée s'ouvrit sur Maya, Noémie, Johanna et Rose. Elles ne laissèrent pas le temps à ma mère de dire quoi que ce soit et nous embarquèrent en ville.

-Qu'est-ce que vous allez me faire faire ? Demanda ma mère,anxieuse.

-Rien de mal, je te le promets, rigola Noémie. Maman aurait aimé être là mais elle s'occupe de la décoration avec Lennie pour que tout soit prêt ! Alors voici ta première mission : Nous voulons faire un album photo, alors il faut que tu trouves plusieurs types d'homme. Pour le premier, il faut que tu trouves un homme très grand et que tu arrives à le convaincre de prendre une photo avec toi !

-Sérieusement ?

-Tu n'as pas le choix ! Aller ! Rigola Maya.

Ma mère regarda autour d'elle à la recherche d'un homme grand et finit par en trouvé un. Elle se dirigea vers lui, il était en compagnie d'une jeune femme qui n'avait pas l'air très contente, au début,mais qui finit par sourire. Elle prit le téléphone des mains de ma mère et les prit en photo en rigolant alors qu'ils faisaient tous les deux une grimace. Puis ce fut au tour d'un homme chauve, d'un homme vieux, d'un jeune homme... Et celui-ci ne fut pas difficile à convaincre. Il était avec un groupe d'amis et ils se retrouvèrent tous sur la photo, souriants.

-D'accord, on a assez de photo, rigola Maya au bout d'une quinzaine de clichés. Maintenant, on commence à avoir faim et on n'a pas d'argent... Il nous faut donc un moyen de gagner notre petit déjeuné ! Et pour ça, il faut que tu vendes tout ça !

Elle sortie alors un petit sac en tissu de son sac et le tendit à ma mère. Elle l'ouvrit et devint rouge tomate. Le sac contenait une bonne centaine de préservatifs à l'emballage humoristique. Elle les vendit tous. Puis s'ensuivit une pétition à faire signer ''contre les enterrements de vie de jeune fille'', qu'un duo de policiers autographia d'ailleurs avec bonne humeur. Après ça, nous décidions d'aller déjeuner dans un petit restaurant, où ma mère du faire en sorte de se faire offrir un verre par un inconnu.

-Elle s'en sort pas trop mal, en fait, rigole Johanna.

Je ne pouvais m'empêcher de rire avec elle, je n'aurais jamais pensé ma mère capable de relever ces défis, et pourtant, malgré sa réticence première, elle s'en sortait comme un chef. J'étais vraiment fière d'elle !


Après un copieux repas payé en partie grâce à la vente de préservatifs,Noémie nous emmena au centre commercial où elle sortit une pancarte géante écrit '' J'enterre ma vie de jeune fille, FREE KISS !''.

-Oyez oyez ! Se mit à crier Johanna. Ma meilleure amie ici présente va enfin se marier ! Alors aujourd'hui, elle offre un bisou à tout individu masculin qui le désirera ! Approchez !

Le premier à s'approcher fut un homme d'une vingtaine d'années auquel elle fit un bisou sur la joue. S'ensuivit une ribambelle de garçons qui se prêtèrent au jeu avec humour.

-Maman, maman ! Moi aussi je peux ?

Un petit garçon qui ne devait pas avoir plus de 6 ans s'approcha alors et tendit sa joue. Ma mère y déposa un baiser en le remerciant, et il s'en alla, tout content.


La journée fut riche en émotions et lorsque nous rentrions enfin,c'était avec des souvenirs plein la tête. Mon père était déjà là et il nous accueillit en souriant.

-Alors, comment c'était ? Demanda-t-il.

-Pas un mot ! Prévins-je. C'est secret défense.

-Beau déguisement, rit-il quand même en prenant ma mère dans ses bras.

-Elles m'ont obligé à porter ce truc ridicule, mais c'était marrant, finalement. J'ai passé une très bonne journée. Et toi, tut'es bien amusé ?

-Ouais, on n'a pas fait grand chose de fou, mais c'était une journée très sympa. Catherine a apporté vos robes, et elle vient demain matin avec Noémie pour vous coiffer et vous maquiller. Elles se prépareront avec vous, d'après ce que j'ai pu comprendre.

On discutait encore un peu, étant donné que le lendemain serait le grand jour, il fallait se reposer. Mon père s'en alla, la tradition voulant qu'ils fassent lit à part avant le jour du mariage. J'allais ensuite dans ma chambre. Ma robe était accroché à la porte de mon dressing. J'avais hâte de la porter, hâte de voir mes parents s'unir.

Je me retournais, et un visage de l'autre côté du carreau me fit sursauter avant que je ne me rende compte qu'il s'agissait de Cameron. Il me fit signe d'ouvrir, ce que je fis pour le laisse rentrer.

-Alors Crapule, comment ça va ?

-Tout vas bien, et toi ?

- Pareil, ça va. Alors cette journée ?


- Riche en émotion, souris-je.

Je m'allongeais sur mon lit et il me rejoignit, passant son bras autour de mes épaules. Je m'appuyais sur lui en baillant, et il me serra.

- Demain ça va être une journée folle, n'est-ce pas ?

- Oui. Et après... après tu t'en iras, dis-je la gorge serrée.

- Hé, Crapule... On en a déjà parlé, tu te souviens ?

- Oui, je sais... n'empêche, j'ai vraiment pas envie que tu t'en ailles.

- Tout vas bien se passer, je te le promets. Tu veux que je reste dormir ?

 Je hochais la tête. Tout d'un coup, je me sentais enfant, j'avais besoin de lui plus que je ne l'aurais jamais admis. C'était un sentiment vraiment idiot, mais je sentais qu'une fois Cameron parti,plus rien ne serait pareil. J'avais l'impression que sans lui, je me retrouverais comme seule, même si ça ne serait pas le cas, j'en étais bien consciente. J'avais tout le monde ici, mes parents, mes oncles et tantes, mes amis, mes grands-parents... mais sans Cameron, j'avais peur de me sentir seule même en étant entourée de ma famille. Je savais, au fond de moi, que c'était vraiment idiot. Je ne pouvais tout simplement pas m'en empêcher. Ce fut donc avec le cœur lourd que je m'endormais, la gorge serrée tandis que Cameron me berçait contre lui. 

Deux ailes pour une vie, tome 2 : LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant