Chapitre 5

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Maintenant qu'on est face à face, on se ressemble sang pour sang. 


Il était près de dix heures lorsque je fus réveillée par ma mère qui me dit qu'elle allait en course, pour savoir si j'avais besoin de quelque chose.

-Non, ça va, fis-je en m'étirant.

-D'accord. Tu peux sortir Angel?

-Pas de soucis.

Je me levais, et partais en même temps que ma mère, toujours en pyjama, pour faire sortir Angel. Les voisins avaient l'habitude de me voir comme ça le matin, ils ne se disaient plus que j'étais folle,juste originale. Grand bien leur fasse !

Angel revint après dix minutes de promenade, et nous remontions.

Je me fis un bol de céréales et m'avachissais devant les dessins animés. Je sentis tout d'un coup un ange que je ne connaissais pas... Ou plutôt si. Je l'avais déjà sentie dans la montagne !

Je me levais en hâte, faisant tomber mon bol vide qui se fracassa sur le sol. J'étais prête à me battre pour ma vie s'il le fallait.

L'ange se tenait dans l'entrée, les paumes en l'air. Ses cheveux châtains et ses yeux semblables à la couleur de la lune lors des nuits glaciales de l'hiver me firent me figer, incapable du moindre geste.Mon cœur battait à tout rompre et je n'étais pas certaine d'être bel et bien éveillée. Ce pouvait-il que ce soit réel ? Je n'en croyais pas mes yeux. J'avais espéré durant tellement de temps que je pouvais très bien halluciner, prenant mes rêves pour la réalité!

-J'ai reçu ta lanterne, dit-il doucement.

Sa voix était douce et chaude, familière, comme une vieille couverture qui tenait chaud les longues soirées d'hiver. Elle m'enveloppa tout entière, serrant mon cœur d'émotion.

Sans vraiment m'en rendre compte, je courrais vers lui pour le prendre dans mes bras, les yeux pleins de larmes. J'avais peur de passer au travers et de terminer dans le mur, comme les gens dans le désert qui voyait des mirages et plongeaient dans le sable en croyant dur comme fer qu'il s'agissait d'un plan d'eau. Mais je m'écrasais contre un corps chaud, bel et bien réel.

-Tu es là... Tu es là... répétai-je.

-Je suis là, tout va bien.

Il me serra encore plus fort dans ses bras, lui aussi en proie aux émotions les plus fortes qu'il soit. Nous glissions à genoux,entremêlés l'un à l'autre. J'avais eu tellement peu d'espoir ...Tellement peu ! Mais Rose et Teddy avaient eu raison, cette fois avait été la bonne.

-Tu m'as tellement manqué, reniflai-je.

-Je suis désolé, tellement désolé ! J'aurai dû me douter que Gabriel me cachait quelque chose, que le fait que certaines actions d'Elly cachaient quelque chose aussi. Les Néphilim sont invisibles au miroir du destin... J'aurai dû venir depuis longtemps... Mais je savais que je n'aurai pas la force de repartir. Je n'aurai plus jamais la force de faire demi-tour.

Il m'amena sur le canapé, ramassa les débris de porcelaine par terre,et s'assied à côté de moi, souriant tendrement.

-Tu me ressembles beaucoup, mais tu as la bouche de ta mère.

-Je sais, souris-je. Alors... Tu as essayé de me voir l'autre jour,dans les montagnes ? C'était toi n'est-ce pas ? Gabriel a refusé de me dire qui c'était, mais c'était toi !

Il me fit un grand sourire.

-Oui, mais Gabriel m'a intercepté. Il te protège bien, je lui dois au moins ça, rit-il. Il ne voulait pas que je te rencontre, parce que ça nous aurait tous mis encore plus en danger, mais après la lanterne... Je ne pouvais pas disparaître. Il fallait que j'arrive à te voir au moins une fois.

Deux ailes pour une vie, tome 2 : LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant