Chapitre 9

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Ils s'aiment comme avant, avant les menaces et les grands tourments. 



Je me levais à l'aube, tout excitée de la journée de la veille et des choses qui allaient se dérouler aujourd'hui. J'avais tellement, mais alors tellement hâte !

Ne tenant plus en place, je me levais et rejoignais ma mère dans son lit, il fallait que je la mette dans la confidence !

-Quelle heure il est ? marmonna-t-elle.

Elle avait les cheveux tout emmêlés et les yeux ensommeillés, mais souriait.

-Il vaudrait mieux que tu ne le saches pas, souris-je. Un câlin ?

Elle ouvrit les bras et je me lovais contre elle. Lorsque j'étais enfant,elle me rejoignais souvent dans mon lit, parce qu'elle se sentait seule et démunie. En grandissant, c'était moi qui avais commencé à la rejoindre.

-Tu es un monstre, rit-elle.

-Et attend, tu n'as encore rien vu ! Devine un peu ce que j'ai prévu aujourd'hui ?

-Mon cœur, je dors encore à moitié ...

Je m'asseyais en tailleurs, et m'empêchant de rire, je pris une mine tout à fait sérieuse.

-Alice et moi avons fomenté un plan angélique ! Tonton et Lennie n'ont aucune chance de s'en sortir !

De surprise, elle se redressa contre la tête de lit. Je lui expliquais alors notre plan génial. Simple, enfantin, mais génial, on n pouvait pas dire le contraire.

Ma mère éclata de rire et me prit dans ses bras à nouveau, me répétant que j'étais folle, adorable et qu'elle était fière de moi.

-Et si je te faisais des pancakes ? me proposa-t-elle.

-Oui !

Elle repoussa les couvertures et se leva, je la suivis jusqu'à la cuisine.

Pendant qu'elle préparait les pancakes, je coupais deux bananes, une vingtaine des fraises et sortis quelques myrtilles du frigo. Une fois fait, je séparais mes tas en deux, en gardant la moitié pour manger avec les pancakes.

Avec l'autre moitié, je préparais deux milk-shakes, un à la banane pour ma mère et un à la fraise et à la myrtille pour moi.

-C'est prêt !

Elle disposa une pile de pancakes sur chaque assiette puis j'y ajoutais les fruits avant de tout mettre sur un plateau et de l'emporter sur la table basse. J'allumais la télé puis m'asseyais sur le canapé.Attrapant la télécommande, je zappais en quête d'un programme sympa pour accompagner notre petit-déjeuner de luxe.

-Qu'est-ce que tu vas faire aujourd'hui ? demandai-je.

-Un peu de ménage ce matin, à midi je déjeune avec Johanna et cet après-midi je vais voir une exposition. Peut-être que ça me donnera quelques idées pour mes élèves.

-Tu as deux mois pour y penser !

-Oui, et deux mois ça passe vite, ma chérie. Et peu importe où je suis et ce que je fais, je veux un compte rendu détaillé du déjeuner de ton oncle avec Anne-Lise.

-Lennie !

-Ah oui, désolée !

Après notre petit déjeuner de Reine, j'aidais ma mère à faire le ménage,musique à fond. Tout ce qui nous tombait sous la main fit office de micro. Les voisins devaient avoir envie de nous la faire fermer,surtout quand Angel mêlait ses aboiements à nos voix, mais nous étions simplement joyeuses et l'espoir nous portait. Si Gabriel et Lennie pouvaient se retrouver comme ça, alors tout pouvait arriver,et j'étais certaine qu'elle se disait exactement la même chose.

Deux ailes pour une vie, tome 2 : LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant