Prologue

398 26 9
                                    



Elle aura de toi ce qui me touche, tes yeux et puis ta bouche.



Allongée sur mon lit avec Angel, le chien que mon ange m'avait laissé lorsqu'il était parti pour toujours, je réfléchissais à ce que j'allais désormais faire de ma vie. J'entrais en terminale et mon ventre ressemblait de plus en plus à un énorme ballon de baudruche qui s'arrondissait au fil des semaines.

Ariel m'avait, malgré lui, mise enceinte lors de notre voyage à Paris, et lorsqu'il était parti, ni lui ni moi ne nous en étions rendu compte. En fait, c'est ma petite sœur, Noémie, qui avait deviné ce qui se tramait. Nauséeuse depuis plusieurs semaines, ma sœur m'avait alors demandé si j'avais eu mes règles, récemment. J'étais resté muette, comme tétaniser devant le danger de la situation dans laquelle j'étais. Elle était allé chercher un test de grossesse en vitesse et le résultat était sans équivoque.

Gabriel avait été en colère, tellement que j'avais eu peur qu'il mette ma maison en pièce lorsque je lui avais annoncé qu'il allait être tonton. Je n'avais jamais vu une colère pareille, mais lorsqu'il m'avait annoncé que je ne pouvais pas garder le bébé, c'était moi la plus en colère des deux. J'avais tapé une crise monumentale !

Finalement,il avait respecté ma décision de garder ce bébé. Le plus dur avait été de convaincre mes parents, réticents à l'idée que leur fille ait un bébé à l'âge de dix-sept ans. Noémie, ma petite sœur, m'avait grandement aidé. De toute manière, personne ne pouvait m'obliger à quoi que ce soit, c'était ma vie, ma décision,le fruit d'un amour miraculeux.

Mettre un Néphilim au monde était difficile d'après Gabriel. Mais il m'aiderait et il cacherait l'existence de son enfant à son frère.Nous n'avions pas le choix pour pouvoir être le plus en sécurité possible. Si un ange apprenait l'existence de mon bébé, il était certain qu'on essayerait de nous tuer.

J'avais mis Noémie au courant de tous les secrets dont j'étais la détentrice. Gabriel m'avait donné son accord, car après tout nous ne pouvions compter que sur elle pour m'aider à accoucher en toute sécurité. Elle avait été un peu vexée de ne pas avoir été au courant avant, mais m'avait vite pardonné mon silence sur la nature du père de ma fille. Elle m'avait aidé, ainsi que Gabriel, à trouver le prénom de leur future nièce. Nous avions, après délibération et nombreuses querelles, décidé qu'elles'appellerait Thalia Luna Stella Eden. Thalia car c'était un prénom qui nous avait tout de suite plu à tous les trois, et Luna Stella parce que mes plus beaux souvenirs avec Ariel étaient ceux où il m'emmenait voler parmi les étoiles pour voir la lune de plus près.Et comme je voulais absolument que ma fille porte le nom de son père,Gabriel ferait le nécessaire pour que ce soit possible.

Je caressais la tête d'Angel tout en songeant à tout ça... Ariel me l'avait laissé sans même me prévenir, j'avais découvert quelques jours plus tard que la médaille d'Angel portait une inscription :Ange Gardien d'Elysabeth Travis.

Il me l'avait laissé pour qu'il me protège alors que lui-même ne le pourrait plus, et j'avais pleuré de plus belle. Je n'avais pas arrêté de pleurer jusqu'à ce que je me rende compte qu'Ariel m'avait laissé plus qu'un simple ange gardien à quatre pattes... Il m'avait laissé son enfant. Il m'avait laisser le plus beau cadeau du monde. Non, de l'Univers. J'étais prête à tout pour ce bout de chou.

Alors que j'allais me lever pour aller aux toilettes pour la cinquantième fois de la journée, je perdis les eaux. J'étais seule à la maison,ma mère travaillait, mon père était en déplacement, et Noémie était chez sa meilleure amie. Je commençais à paniquer, mon cœur battait à toute vitesse dans ma poitrine et je commençais à hyperventiler.

-Du calme Elly, du calme ! m'ordonnai-je.

J'attrapais mon téléphone et appelais Gabriel.

-Elle arrive !

Il apparut presque aussitôt dans la pièce, où j'étais assise au bord du lit.

-Elle arrive, va chercher ma sœur ! Ah !

Une contraction me fit me torde en deux, il s'en alla et réapparut quelques secondes plus tard avec Noémie.

-Allonges toi ! m'ordonna-t-elle. Oh merde, on va vraiment faire ça ?demanda-t-elle à Gabriel en me déshabillant.

Je n'avais pas le loisir d'être gênée, Gabriel avait assuré tout le suivit de grossesse, je n'étais plus à ça près, et je n'avais de toute façon pas le temps de m'en préoccuper.

-Si tu ne t'en sens pas capable, tiens lui juste la main. Il faut la calmer !

Noémie hocha la tête et vint me prendre la main.

-Hé ça va aller d'accord ? Tu ... euh ... respire comme un p'tit chien d'accord ?

-Noémie, grognai-je. Ça marche que dans les films ça !

-Je suis sûre que non ! Aller !

J'obéissais sans grande conviction, une nouvelle contraction me fit me tordre.

-Elly, il va falloir pousser.

Je n'eus pas à attendre longtemps, lors de la contraction suivante, le réflexe de pousser vint tout seul.

-Je vois la tête ! Encore un petit effort !

Je criais, Noémie cria en même temps que moi alors que je lui écrasais la main.

-Encore une fois !

Je poussais une dernière fois et les pleurs de mon bébé résonnèrent dans la pièce. Gabriel la nettoya tandis que je me sentais aspirer dans une douce torpeur. Il l'enroula dans une couverture et la déposa sur ma poitrine. Ce que je ressentis à ce moment là était à des années lumière de tout ce que j'avais déjà pu ressentir.

-Tu es magnifique.

-Bienvenue, petit ange, sourit ma sœur.

-Elle lui ressemble, dit Gabriel. Elle a ses yeux.

Il disait vrai. Les yeux gris orage d'Ariel me regardaient par l'intermédiaire de sa fille. C'était le plus beau cadeau qu'il pouvait me laisser.



Deux ailes pour une vie, tome 2 : LumièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant