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SOIXANTE
SEIZIÈME
LETTRE

dortoir féminin gryffondor ; 7ème année

❝Jean Corner,

Je dois être la dernière des personnes dont tu veux entendre parler. Je sais que je t'ai fais beaucoup de mal - mais ces mots que je t'écris à présent ne sont pas là pour expliquer que je regrette ou que je suis désolée. Je ne prends pas non plus le temps de t'expliquer dans quelle situation je suis à présent, mais disons que je ma vie s'apprête à prendre un nouveau tournant et je pensais qu'il était important que je te dise ce que j'ai le coeur avant que toi et Poudlard ne soyez réduit à l'état de souvenir.

La vie n'est pas palpitante : ce sont les gens avec qui tu la passes, qui sont palpitants. Ce sont eux qui rajoutent le piment et le sucre aux instants qui coulent parfois trop vite. À partir du moment où tu trouves ta bande, ton groupe, ta clique, le monde est soudainement beaucoup moins terrifiant. Ils te font sentir absolument invincible, comme si chaque minute de ton existence était spéciale. À partir de ce moment, tu sens que tu ne peux tout simplement pas continuer à t'ennuyer, à tourner en rond, parce que t'as la chance d'avoir du temps avec eux et il faut absolument que tu puisses tout leur donner avant que tout s'effondre - parce que tout s'effondre un jour, c'est inévitable.

D'une certaine manière, c'est toi qui m'as fait réaliser cette vérité. T'es sortie de nul part, et t'as réussi à vraiment vivre, avec ton corps qui n'avait jamais rien vu d'autre qu'une chambre d'hôpital. Tu t'es pointée, t'as fais palpiter plus d'un coeur, t'as fais tourner des têtes et t'es devenu une de ces personnes palpitantes qu'on cherche toute sa vie pour Tonks. T'as réussi à faire vivre des choses à Charlie que je ne serais jamais capable de faire vivre à personne.

C'est peut-être trop tard pour te dire toutes ces choses, c'est encore plus lâche de ma part de tout te jeter à la gueule une fois que tout est fini, mais tu m'excuseras - j'ai jamais su faire les choses à temps. La preuve, il m'a fallu trois mois pour comprendre que ma place n'était pas à Poudlard et que peu importe à quel point je me mentais à moi-même, mon avenir n'aurait rien à voir avec la magie.

J'espère que t'en sortira, de Ste-Mangouste, je te le souhaite. Repasse voir Charlie et Tonks, à l'occasion. Tu leur manques plus que ce que tu n'imagines, je peux te l'assurer.

Je ne pense pas te recroiser encore une fois dans cette vie, c'est peut-être mieux comme ça. Ne brûle pas cette lettre avant de l'ouvrir aussi, je me suis pas mal appliquée pour trouver les bons mots.


Emma Sacramento

Emma main dans ta gueule ⌲ POUDLARDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant