31 ⏤ DIALOGUE

663 159 37
                                    

                  
TRENTE
ET-UNIÈME
DIALOGUE
                  

CHARLIE & EMMA
coursive ; vue sur le parc

— Je savais que
je te trouverais ici.

— Bonjour,
Emma.

— Bonjour,
Charlie.

( silence )

— On ressemble
à ces mecs dans
les films allemands
qui regardent le monde
avant de parler de la vie
une dernière fois, puis ils
se tirent dessus, l'un meurt,
l'autre récupère la femme
de celui qui crève. Fin.

— T'es de bonne
humeur ce matin.
Je me trompe ?

— Terriblement
pétillante, regarde
mon sourire !

— Je te connais.
Tu viens me voir
pour un topo. Tu
viens toujours me
voir pour un topo,
parce que tu bois
toujours trop, et tu
oublies toujours tout.

— Topo !

( soupir )

— Par où
commencer ?
Tu as fais peur
à pas mal de
gosses à parler
toute seule avec
ta bouteille. Tu
t'es lancé dans
des discussions
avec Jean, je t'ai
même vue poser
ta tête sur son é-
-paule. J'en étais
presque jaloux. Tu
as reniflé les cheveux
de Tonks, puis t'as
couru, tu es tombée
plusieurs fois, et tu es
venu m'interrompre
alors que je parlais
avec Jean parce que
tu ne savais plus qui
j'étais. Je crois que t'as
aussi fais peur aux
jumeaux en leur disant
qu'ils allaient mourir, je
sais pas. Tu devrais faire
gaffe avec ça, ils ont
douze ans, les gosses,
quand même.

— Meh, rien
d'anormal.
Comme d'hab',
quoi.

( silence )

— Bon,
ton tour.

— Quoi ?

— Topo sur
toi, ducon.

— Tu me
demandes
jamais un
topo sur moi.

— Parce que je
te connais par
cœur ! Tu passes
les soirées du genre
à boire des bièrau-
-beurre, rigoler avec
Dane en triturant la
poche gauche de ta
veste, et tu fais des
allers-retours entre le
canapé et les chiottes
pendant le reste de la
nuit. Tes fêtes, c'est
comme une putain
de saison migratoire
chez les oies.

— Alors pourquoi
tu me demandes ?
T'as l'air de me
connaître si bien !

— Parce que
cette fois-là,
il y avait Jean.

( silence )

— Ouh,
touché.

— Je pensais
que tu te rappelais
de rien ?

— Je n'ai
absolument
aucun souvenir
de la soirée d'hier.
Simplement un très
bon instinct.

( silence )

— J'ai embrassé
Jean Corner.

( applaudissements )

— Eh bah putain !
On l'a pas vu venir
celle-là ! Donnez
donc une médaille
à ce gamin !

— Cht- Emma,
te fous pas de
ma gueule !

— Il l'a fait les gars !
Il a fini par le faire,
cet enculé ! Mais
sortez le prix Nobel
de l'innovation,
j'vous en prie !

— Emma, y'a
que nous sur
la terrasse.

— Eh, oh,
fais pas ta
pute là. Insulte
pas mes potes
les arbres, ils
font tous l'effort
de t'écouter, là
dessous.

— Raah, vas
te faire voir.

( silence )

— Arrête de
me regarder
comme ça !

— C'était
comment ?
Et ne laisse
aucun détail
de côté.

— Je te l'ai
déjà dit ! On
s'est embrassé !

— Tu peux
développer
peut-être ?
C'était bien ?
J'espère que
c'était bien.

( silence )

— C'était
magique.

— Tu viens
de faire un jeu
de mot lié au fait
que t'es un sorcier,
Charlie Weasley ?
D'accord, joue
pas cette merde
avec moi là, et
fais un effort !
Est-ce que tu
l'as attrapé ?

— Attrapé ?

— Par sa veste !
Est-ce que tu l'as
tiré vers toi pour
poser tes mains
sur ses hanches ?

— Non, on s'est j-

— Est-ce que
t'as passé ta
main dans ses
cheveux ? T'as
retracé la courbe
de sa mâchoire,
t'as senti son
souffle trembler
sous le tiens,
Charlie ?

— Je- Emma,
ça n'a pas duré
aussi longtemps,
les jumeaux sont
arrivés et-

— Ah, les enflures.
Je vais les buter,
un jour.

— Tu parles de
mes petits frères.

— Je vais les
buter amicalement.

( silence )

— Tu sais, pour
quelqu'un qui ne
croit pas en l'amour,
t'as l'air de connaitre
une grosse quantité de
daube là-dessus.

( silence )

— Ouais, si tu
veux. En attendant,
je me sens tellement
cool ce matin qu'il me
faudrait une clope pour
m'accompagner, là.





NDA ; devine quoi inès ? blam. les voilà mes huit chapitres. kestuvasfer.

Emma main dans ta gueule ⌲ POUDLARDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant